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Voyages avec l’absente, Anne Brunswic

Ecrit par Stéphane Bret , le Vendredi, 06 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Récits, Actes Sud

Voyages avec l’absente, mai 2014, 196 pages, 20 € . Ecrivain(s): Anne Brunswic Edition: Actes Sud

 

C’est un récit particulier que nous livre Anne Brunswic, celui d’une tentative d’explication, d’éclairage de la vie de sa mère, Françoise Tuchband, disparue en 1959 lorsque la narratrice avait huit ans. Le récit est articulé autour de lettres, imaginaires, écrites à cette mère absente, et s’appuie également sur des archives familiales, celles de son père, Henri Brunswic. Pourtant, le cadre purement familial est loin d’être l’unique thème de ce récit. Pendant la Seconde guerre mondiale, l’histoire de la famille d’Anne Brunswic passe en effet par Bruxelles, un séjour à Paris, puis en Bretagne. Le franchissement de la ligne de démarcation précède l’embarquement vers le Portugal, puis Londres comme destination finale.

Anne Brunswic évoque aussi les origines de sa famille maternelle en Lituanie, ce qui est prétexte à un examen de l’histoire de cette partie de l’Europe, si souvent sujette à des changements de frontière, de nom, d’appartenance politique.

Le crépuscule de la démocratie, Nicolas Grimaldi

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Vendredi, 06 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Grasset

Le crépuscule de la démocratie, mai 2014, 160 pages, 11 € . Ecrivain(s): Nicolas Grimaldi Edition: Grasset

 

Philosophe et essayiste, auteur de L’Effervescence du vide, Les théorèmes du moi et Métamorphoses de l’amour, grand lecteur de Proust et de Descartes auxquels il a consacré de nombreux essais, Nicolas Grimaldi change de champ d’investigation et inaugure avec Le crépuscule de la démocratie un nouveau terrain et un nouvel angle d’attaque : celui de la politique.

La problématique de cet essai publié dans la petite collection blanche aux éditions Bernard Grasset pose la question suivante : La démocratie moderne serait-elle devenue une réalité trop fragile, et trop éloignée de ses propres principes, pour être confiée aux manipulateurs qui prétendent l’incarner ?

Le ton sarcastique parcourt la formulation de la question, mais le propos est ici celui d’une réflexion de fond, et l’objectif est de mieux comprendre l’état des lieux actuel de notre système démocratique.

La violette du Prater, Christopher Isherwood

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 05 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Iles britanniques, Roman, Grasset

La violette du Prater (The Prater Violet). Traduit de l’anglais par Léo Dilé. Grasset Cahiers rouges avril 2014. 150 p. 7,90 € . Ecrivain(s): Christopher Isherwood Edition: Grasset

 

Dans l’œuvre d’Isherwood, pourtant très fournie, il n’y a que des chefs-d’œuvre. Certes « Adieu à Berlin » y fait figure de sommet mais ce roman-ci est aussi l’œuvre d’un maître. Tout l’art d’Isherwood s’y retrouve, cette capacité à glisser sur la toile de fond sombre de l’histoire du XXème siècle pour se réfugier – et nous réfugier – dans le destin somme toute trivial de personnages romanesques.

Romanesque, comment l’être plus que la figure centrale de ce livre : Bergmann, metteur en scène de cinéma digne du personnage de Falstaff du grand Will. Enorme, baroque, génial, bruyant, agaçant, attachant ! Le narrateur, le jeune écrivain/scénariste « Isherwood », mais oui, en est tout ébouriffé mais fasciné surtout. Les quelques semaines partagées à travailler avec Bergmann à la réalisation d’un film, « la violette du Prater », seront pour lui un vrai parcours initiatique. Pas seulement au plan professionnel, mais surtout au plan humain.

Les scènes désopilantes se succèdent sous les yeux ébahis des collaborateurs du film et d’Isherwood.

Des clairons dans l’après-midi, Ernest Haycox

Ecrit par Victoire NGuyen , le Jeudi, 05 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, USA, Roman, Actes Sud

Des clairons dans l’après-midi, traduit de l’Anglais (USA) par Jean Esch, novembre 2013, 357 pages, 23 € . Ecrivain(s): Ernest Haycox Edition: Actes Sud

 

Un western explorant les profondeurs psychologiques


Des clairons dans l’après-midi est un roman sur le western mais avec une originalité rare car l’auteur prend soin de brouiller les codes du western. En effet, les personnages ont plus d’épaisseur psychologique. Ainsi, Kern Shafter est un être taciturne. Trahi par la femme qu’il aime, dénoncé par son rival, il est déchu de son grade d’officier. Des années ont passé mais n’ont pas effacé pour autant l’affront. Kern est déterminé par la vengeance et traverse les terres poussiéreuses et désertiques de l’Ouest pour retrouver l’homme qui a été responsable de son malheur.

Le chien de nuit, Roger Béteille

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mercredi, 04 Juin 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Le Rouergue

Le chien de nuit, mars 2014, 327 pages, 20 € . Ecrivain(s): Roger Béteille Edition: Le Rouergue

 

Il est des livres qui emmènent, loin, profond, et dès la première page. Ce sont ceux – rares – qu’on part retrouver, dès qu’un moment se présente, comme on irait se ressourcer dans un coin de campagne, un peu secret, rien qu’à soi. Il est des livres qui sont simplement un bonheur de livre. Celui-là, par exemple.

Le Rouergue des Grands Causses, au-delà de Millau ; les grands domaines (beau nom de celui de Roqueserre) comme autant de châteaux forts, gardés par des chiens de garde, la nuit ; juste à deux pas de la fin de la Grande Guerre. Un jeune homme, revenu – meurtri, comme tant d’autres ; sa mère et ses gens se coltinant aux dolines, aux moutons ; un projet de mariage – enfin d’apariage entre domaines ; quelques gars cassés – cet amputé, Antoine – par la grande boucherie ; deux institutrices… Un beau sujet. De quoi bâtir un roman de genre historique/terroir, collection « du pays de ».

Et puis, il y a ce Chien de nuit et cet écrivain, Roger Béteille, et c’est bien autre chose !