Identification

La Une Livres

De l’ombre, Saïd Sayagh (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mardi, 24 Juin 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

De l’ombre, Saïd Sayagh, préf. Marc Wetzel, éd. bilingue français/arabe, éd. Mars-A, coll. Poésie sur tous les fronts, 94 p., 2025, 20 €

Il alla s’asseoir, dans le fauteuil, en face de la croisée, et il regarda la pièce où les rayons épars de la lampe perdaient, en se fondant dans la sombreur des coins, l’orange de leurs lueurs, [...]

Joris-Karl Huysmans, En ménage

Sombreur

De l’ombre est le recueil de Saïd Sayagh, dicté par téléphone à son épouse depuis son lit d’hôpital. Agrégé d’arabe, Saïd Sayagh, enseignant en poste à Montpellier, poète, calligraphe, romancier, a traduit de l’arabe Mahmoud Darwish, Salah Al Hamdani, Michel Eckhart-Elial, notamment. Si l’écrit permet une distance salvatrice, Saïd Sayagh est pris entre le Français, le Berbère, l’Arabe classique et l’Hébreu. Dans sa préface, Marc Wetzel note : « Les poèmes ici réunis, malgré leur sereine unité (d’expérience et de scansion), gardent quelque chose d’une anxiété centrale, car - lors de cette longue période de suspens de toute vitalité - la consolation de mourir n’a pas été trouvée ».

L’animal que donc je suis, Jacques Derrida (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Lundi, 23 Juin 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Essais, Folio (Gallimard), En Vitrine, Cette semaine

L’animal que donc je suis, Jacques Derrida. Folio essais, Mars 2025, 240 pages, 8,50 € Edition: Folio (Gallimard)

 

Au regard du vivant et de la vie animale


Ouvrir le livre de Jacques Derrida « L’animal que donc je suis », ou plutôt l’ouvrir à nouveau puisque ce texte a paru il y a près de vingt ans déjà, c’est retrouver une langue pleine d’élégance ; une expression brillante, riche de raffinement et de finesse bien éloignée de la trivialité de l’époque qui est la nôtre. On suit bien volontiers Jacques Derrida dans les sinuosités de sa pensée, un philosophe qui jongle avec les concepts, qui lance des pistes, des « hypothèses », ouvre des « parenthèses », des « trajets » et qui nous entraine dans un itinéraire qu’on pourrait trouver, comme il le dit lui-même, « tortueux, labyrinthique voire aberrant ».

Rites et naissances, Thibault Biscarrat (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 19 Juin 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Rites et naissances – Thibault Biscarrat – Préface de Pierre-Olivier Lambert – Le nouvel Athanor – 68 p. – 17 euros – 01/03/25 . Ecrivain(s): Thibault Biscarrat 

« Dévotion à la poésie et à l’esprit des « croyances primitives », c’est avec vitalité et fraîcheur que les mots et les versets s’enchaînent pour s’élever au plus haut, là où « L’hirondelle tisse la couleur du ciel ».

Pierre-Olivier Lambert – Préface

« Je cherche l’éternel et l’immuable.

J’observe les saintes métamorphoses.

Le poème est musique, rythme ancestral.

Il sourd des abris de branchages.

Les émotions sont sensations, impressions. »

Rites et naissances

La Punition d’Arles, Emma Santos (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 19 Juin 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

La Punition d’Arles, Emma Santos, éd. des femmes – Antoinette Fouque, juin 2025, 150 p., 6,50 € Edition: Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

 

Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme.

Verlaine, Romances sans paroles, Ariettes oubliées VII

 

La réfutation

La Punition d’Arles est le récit d’une rupture amoureuse, ainsi que d’une lente reconstruction, écrit en 1975 par Emma Santos. L’autrice fait le portrait d’un individu odieux, une espèce de maître-chanteur et d’une relation amoureuse à sens unique, à l’instar du monodrame, La Voix humaine de Jean Cocteau. En effet, Emma S. implore le retour du photographe infidèle, jamais prénommé.

Les Brumes du clos du Doubs, Jacques Jeannerat (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Mercredi, 18 Juin 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Slatkine

Les Brumes du clos du Doubs, Jacques Jeannerat, Slatkine, 2024, 180 pages, 27, 30 CHF Edition: Slatkine

 

Il existe deux Jura (trois en comptant l’île anglaise où Orwell rédigea 1984, mais il est impossible de la confondre avec les deux autres) : un département français et un canton suisse, le climat de celui-ci étant, toutes choses égales par ailleurs, plus agréable que la météorologie de celui-là, qui connaît régulièrement des périodes de froid glacial valant à certaines zones le sobriquet de « petite Sibérie ».

Dernier canton rattaché à la Confédération helvétique voici près d’un demi-siècle (1978), le Jura est à la fois discret et attachant, loin des métropoles financières et mondialisées   que sont Zurich ou Genève. Lorsque la Réforme le chassa de sa cité, en 1528, le prince-évêque de Bâle vint s’installer dans une de ses possessions, la petite ville de Porrentruy, que lui-même et ses successeurs développèrent énergiquement et le résultat est remarquable : une belle ville d’art et d’histoire, à l’échelle humaine, qui mérite une visite approfondie, au même titre que, par exemple, la cité médiévale de Saint-Ursanne, bordée par la Doubs avant que celui-ci n’entre en territoire français.