Il alla s’asseoir, dans le fauteuil, en face de la croisée, et il regarda la pièce où les rayons épars de la lampe perdaient, en se fondant dans la sombreur des coins, l’orange de leurs lueurs, [...]
Joris-Karl Huysmans, En ménage
Sombreur
De l’ombre est le recueil de Saïd Sayagh, dicté par téléphone à son épouse depuis son lit d’hôpital. Agrégé d’arabe, Saïd Sayagh, enseignant en poste à Montpellier, poète, calligraphe, romancier, a traduit de l’arabe Mahmoud Darwish, Salah Al Hamdani, Michel Eckhart-Elial, notamment. Si l’écrit permet une distance salvatrice, Saïd Sayagh est pris entre le Français, le Berbère, l’Arabe classique et l’Hébreu. Dans sa préface, Marc Wetzel note : « Les poèmes ici réunis, malgré leur sereine unité (d’expérience et de scansion), gardent quelque chose d’une anxiété centrale, car - lors de cette longue période de suspens de toute vitalité - la consolation de mourir n’a pas été trouvée ».