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Flamme et l’île au-dessus des nuages, Lina Scheffer (par Valérie T. Bravaccio)

Ecrit par Valérie T. Bravaccio 10.07.25 dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Jeunesse

Flamme et l’île au-dessus des nuages, Lina Scheffer, Amazon, Brétigny-sur-Orge, 179 pages, 2024, 5,28 €

Flamme et l’île au-dessus des nuages, Lina Scheffer (par Valérie T. Bravaccio)

 

https://www.amazon.fr/Flamme-au-dessus-nuages-Lina-Scheffer/dp/B0DDWDKXX2

 

Le premier roman de Lina Scheffer, 15 ans, est captivant et intelligent. Lina a commencé à l’écrire à l’âge de 9 ans, dans sa chambre, pour elle.

Structuré avec un Prologue et un Épilogue, il s’articule en 19 chapitres très courts et qui tiennent le lecteur en haleine.

Pour la protagoniste, Flamme, la perte des parents et le vœu de revenir en arrière, de remonter le temps afin d’annuler, comme par magie, ce traumatisme, ouvre une réflexion sur la définition de ce roman.

C’est à la fois un roman « d’apprentissage » et un roman de « science-fiction ».

Un roman d’apprentissage, avec toutes les péripéties, les introspections du personnage qui prend conscience, qui s’interroge, se forge une carapace tout en essayant de s’attendrir auprès de ses amis.

Un roman de science-fiction, où Flamme entre dans un monde parallèle, une île ou ville au-dessus des nuages, et va devoir sauver un personnage, le « garçon à la bague ».

Cela dit, c’est avant tout un roman capable de mêler ces deux dimensions (p. 100 « Dans le monde d’où nous venons, non, c’est vrai mais, dans ce monde parallèle au-dessus des nuages, peut-être que tout est possible, qui sait ? »), où la notion du temps est remise en cause (p. 108 « je n’avais plus aucune notion du temps »).

Les références littéraires ou cinématographiques peuvent surgir à tout moment. Par exemple, on ne peut s’empêcher de penser à Alice au pays des merveilles lorsqu’ « à l’entrée de la tour, une brèche s’ouvrit » et que la protagoniste s’y engouffre avec ses amis (p. 165).

Un roman capable de transporter, comme par magie, le lecteur dans le monde littéraire, là où la protagoniste se sent « vivante dans cette ville déjà dans les nuages » (p. 59). On y trouve un passage secret « derrière la bibliothèque » (p. 51) ; la protagoniste déclare avoir « lu des livres sur la mythologie » (p. 130), observe « la forme des nuages » depuis son enfance (p. 144). En toute discrétion, un livre de contes apparaît (p. 151) puis un extrait y est cité (p. 152) pour se débarrasser définitivement d’un personnage qui se métamorphose. Ailleurs, ce même livre est nommé « grand grimoire poussiéreux » (p. 164), évoquant d’anciennes recettes de trames littéraires.

L’adresse au lecteur, à la fin, crée un lien de complicité entre la très jeune romancière et son lectorat car lui seul, désormais, conserve l’histoire qu’il vient de lire en mémoire.

 

Valérie Bravaccio



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A propos du rédacteur

Valérie T. Bravaccio

 

Valérie T. Bravaccio est enseignante certifiée d’italien à l’académie de Versailles.

Elle est l’auteure d’une Thèse de doctorat sur le lyrisme de Edoardo Sanguineti (2007) et d’une Maîtrise sur la traduction en français des poésies de Giorgio Caproni (2001).

Elle a contribué à De la prose au cœur de la poésie (2007) entre autres sur Charles Baudelaire.