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La Valise vide, Kaveh Ayreek (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 12 Décembre 2022. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

La Valise vide, Kaveh Ayreek, éditions L’Espace D’un Instant, février 2022, trad. du dari (Afghanistan), Guilda Chahverdi, 54 pages, 11€

 

Topographie

Disons, tout d’abord, que cette pièce écrite en dari ne tombe pas dans les clichés. Elle se déroule dans des lieux, qui, pour un simple lecteur, s’agglomèrent, agissent par coalescence. Sommes-nous dans un espace rêvé depuis l’Afghanistan, ou depuis l’Iran, ou encore depuis l’Europe ? C’est là que réside l’intérêt pour l’existence de ces quelques personnes, de ces quelques exilés. Car, au-delà de l’exil se trouve la souffrance. Des êtres déracinés, déterritorialisés, transplantés involontairement. Est-ce la terre natale qui envahit par vagues le lieu d’accueil où se trouve l’auteur (et surtout avec lui le lecteur ou le spectateur) ? Est-ce le désir d’être accueilli ? Est-ce la condition primaire de toute émigration ? Qu’en est-il de cette expatriation ? N’est-elle pas essentiellement un rêve de la terre originelle ? Il faut signaler aussi que ce livre est renseigné par la traductrice et par l’éditeur, même si le texte vaut pour lui-même sans autre explication. On sait donc qu’il s’agit d’une séparation, d’une coupure avec l’ascendance, du tiraillement du sang natif dans les veines de ces êtres de papier.

Robert Frost, un poème traduit de l'américain par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 05 Décembre 2022. , dans La Une CED, Les Chroniques, Création poétique, Poésie

 

Je pourrais tout céder au temps


Le Temps jamais ne juge qu’il est courageux

lorsqu’il affronte des montagnes de neige

pour les aplanir jusqu’à la vague.

Les voir si bas ne le rend pas non plus radieux

mais seulement grave, contemplatif et grave.

La vallée des papillons, Inger Christensen (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 28 Novembre 2022. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

La vallée des papillons, Inger Christensen, Poésie/Gallimard, septembre 2022, trad. Danois, Janine et Karl Poulsen, 304 pages, 10,80 €

 

Je pense une lumière

Quelle rencontre avec la poète Inger Christensen dont une traduction récente m’a permis de découvrir le travail ! À vrai dire, je m’y suis engouffré comme si cette écriture était mienne ; je me suis accaparé son style et son étrangeté – ici prise dans le sens de Freud, pour qui c’était le surgissement de l’inconnu dans du connu. Ces poèmes, où parfois l’on butte sur des choses peu identifiées, viennent à nous par une force disons, chtonienne, une force lointaine, souterraine, une prosodie remarquable justement grâce à des altérités, des images qui se répètent, qui finissent par s’enfouir dans l’esprit du lecteur comme une forme de présence d’âme, une correspondance d’âme à âme.

De plus, l’écoute de cette écriture reste labile, meuble, pénétrée d’un sentiment d’exploration, une aventure en profondeur dans l’abysse si dur de la langue poétique. Et sa langue réussit à capter, à retrancher un hors champ des poèmes pour retenir de toutes petites choses, des « je-ne-sais-quoi et le presque-rien » susceptible de nous introduire dans un esprit, comme on le ferait d’une chambre étrange.

Réalité 1. Nature (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 21 Novembre 2022. , dans La Une CED, Ecriture, Création poétique

 

Henri David Thoreau a raison

Nous sommes des insurrections.

 

Allons vers l’esprit veux-tu

Car les dieux ne sont à personne

De simples respirations.

 

Le ruisseau souffle voilà tout

Et le noisetier d’ébène est un jeu

C’est-à-dire un suspend critique.

Filaments, Elisa Biagini (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 14 Novembre 2022. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Filaments, Elisa Biagini, éditions Le Taillis Pré, juillet 2022, trad. italien, Roland Ladrière, 160 pages, 18 €

 

Contenir

Grâce à cette traduction depuis l’italien, Roland Ladrière nous fait découvrir la poésie d’Élisa Biagini. Cela est important que l’écoute de la poésie se diffuse et s’agrandisse à un lectorat international, dessinant le profil d’une poétesse dont l’expression est tenue.

 

rassembler partout

dans la sphère mais au centre

le silence tout seul