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Nouvelles

Tribus, Nouvelles, Shmuel T. Meyer (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 22 Août 2024. , dans Nouvelles, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Gallimard, Israël

Tribus, Nouvelles, Shmuel T. Meyer, Gallimard, Coll. Blanche, avril 2024, 176 pages, 19 € Edition: Gallimard

 

« Jérusalem se réveillait de sa narcolepsie sabbatique, la bouche pâteuse, l’haleine chargée, avec ce vague à l’âme qui enfle à l’approche d’une semaine nouvelle, du labeur, de la routine. Ce vague à l’âme qui envahit les collines, les oliveraies, les rues désertes du centre-ville » (Tribus, Les héritiers).

Israël est au cœur de ce livre de nouvelles, Israël et les mille pierres qui la composent, des pierres qui parfois s’entrechoquent et les étincelles qui en surgissent nourrissent le regard affuté de l’écrivain, et évidemment son imaginaire. Ils sont libéraux, ultraorthodoxes, ils vivent dans des kibboutz, aux portes de Jérusalem, ne pensent qu’à prier et à dénigrer, rêvent de la naissance de leur nation, qui pour certains à leur âge, ils sont sionistes, et n’aiment guère les messianiques, l’inverse saute aussi aux yeux. Ces Tribus, ces nouvelles tribus d’Israël, sont un paysage humain dont la géographie dessine un État qui, dans sa constitution, n’a pas cent ans, mais qui dans l’Histoire de son et de ses tribus a plus de trois mille ans.

Treize histoires (These Thirteen), William Faulkner (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 06 Mars 2024. , dans Nouvelles, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Folio (Gallimard), En Vitrine, Cette semaine

Treize histoires (These Thirteen), William Faulkner, Folio . Ecrivain(s): William Faulkner Edition: Folio (Gallimard)

 

Lire quelques pages de Faulkner amène chaque fois à se demander pourquoi on lit d’autres auteurs. Faulkner a épuisé les possibilités de la fiction en prose, non par la sophistication du style ou des champs lexicaux rares, mais par un phénomène presque purement optique. Panoptique peut-on dire, tant son monde est le fruit d’un regard absolu, totalisant, sur les personnages et les lieux qu’ils peuplent. L’auteur regarde ce qu’il crée, il est spectateur des gens, des situations, et il en rend compte. Rien de ce qu’il invente ne lui appartient, il le met juste à la disposition du lecteur, qu’il investit du pouvoir – redoutable – de comprendre. On est aux antipodes de la fiction romanesque française, voire européenne où l’auteur raconte, explique, conclut. C’est là toute la « difficulté » de lire Faulkner : il faut prendre le temps pour comprendre, ne pas tendre en permanence vers le moment de conclure. Laisser vivre les personnages, les suivre, les voir, les écouter parler, sans chercher sans cesse où ils vont, ce qu’ils font, pourquoi ils le font. Le sens viendra à qui sait attendre pour entendre.

Portrait d’aujourd’hui (Paint It Today), Hilda Doolittle (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 09 Février 2024. , dans Nouvelles, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

Portrait d’aujourd’hui (Paint It Today), Hilda Doolittle, Éditions des femmes-Antoinette Fouque, janvier 2024, trad. anglais (États-Unis) Juliette Frustié, 128 pages, 14 € Edition: Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

 

Pleurs, douleurs

Portrait d’aujourd’hui est une nouvelle inédite et inachevée d’Hilda Doolittle (née à Bethlehem en Pennsylvanie en 1886, décédée à Zurich en 1961), traduite pour la première fois en français par Juliette Frustié. H.D. (l’acronyme emprunté par Hilda Doolittle) a écrit ce Portrait intime en 1921, « dans un monde (…) où l’homosexualité était considérée comme une pathologie et traitée comme un crime » [A. Cazé]. Texte qui ouvre le cycle largement autobiographique d’une tétralogie, donc : Portrait d’aujourd’hui, Hermione, Dis-moi de vivre, et Le Don. Hilda Doolittle a été proche d’« Ezra Pound, de Frances Josepha Gregg, Richard Aldington et Bryher (…) soit le fiancé, l’amante, le mari, la compagne » [A. Cazé].

Où l’amour alterne avec la mort, Textes originaux et inédits, Isabelle Eberhardt (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 12 Janvier 2024. , dans Nouvelles, Les Livres, Recensions, La Une Livres

Où l’amour alterne avec la mort, Textes orignaux et inédits, Isabelle Eberhardt, Ardemment éditions, Coll. Les Ardentes, janvier 2024, 205 pages, 17 €

 

Il faut savoir gré aux Editions Ardemment de la publication de ces écrits originaux, dont certains inédits, de l’aventureuse-aventurière Isabelle Eberhardt, dans la Collection Les Ardentes, créée en janvier 2022, dont le dessein est « de republier des autrices » qui ont été « invisibilisées » par le processus d’effacement de l’Histoire et de redonner à leur parole la force littéraire et politique qui a résonné dans leur époque en rendant « ces écrits accessibles au public contemporain » et en « constituant un matrimoine en vis-à-vis du patrimoine dominant ».

Tout en étant pleinement relatifs au thème annoncé par le titre, Où l’amour alterne avec la mort, les textes rassemblés ici s’inscrivent précisément dans l’objectif de la Collection.

Les Couleurs de l’instant, Nouvelles impressionnistes, Hubert Heckmann, Céline Servais-Picord, Tony Gheeraert (par Olivia Guérin)

Ecrit par Olivia Guérin , le Mardi, 12 Décembre 2023. , dans Nouvelles, Les Livres, Recensions, La Une Livres

Les Couleurs de l’instant, Nouvelles impressionnistes, Hubert Heckmann, Céline Servais-Picord, Tony Gheeraert, Éditions des falaises, 2020, 190 pages, 15 €

Nouvelles impressionnistes : et si l’impressionnisme était aussi littéraire ?

« Et si l’impressionnisme était aussi littéraire ? » : voilà l’ambitieuse question à laquelle tente de répondre l’anthologie Les Couleurs de l’instant, Nouvelles impressionnistes, parue aux éditions des Falaises en 2020 (textes choisis et présentés par Hubert Heckmann, Céline Servais-Picord, Tony Gheeraert).

De fait, la question n’est pas véritablement nouvelle : la critique littéraire utilise l’expression d’« impressionnisme littéraire » pour rendre compte du style d’écriture mis en œuvre par certains auteurs du 19e siècle qui cherchent à transposer dans le domaine de l’écriture littéraire les techniques des peintres impressionnistes. On peut penser par exemple à Octave Mirbeau, ou encore par certains aspects à Zola ; l’écriture des frères Goncourt a également été rapprochée d’une esthétique impressionniste.