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Langue portugaise

De natura florum, Clarice Lispector (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 22 Décembre 2023. , dans Langue portugaise, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Arts, Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

De natura florum, Clarice Lispector, éd. Des femmes-Antoinette Fouque, novembre 2023, trad. portugais (Brésil), Jacques & Teresa Thiériot, Claudia Poncioni, Didier Lamaison, ill. Elena Odriozola Belastegui, 50 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): Clarice Lispector Edition: Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

 

Les Jeux floraux, également appelés Floralies ou Floralia, étaient des fêtes célébrées dans la Rome antique en l’honneur de Flore, déesse des fleurs, des jardins et du printemps, d’origine sabine.

Le culte de celle-ci fut établi à Rome par Titus Tatius, roi légendaire de Cures Sabini, puis roi de Rome en même temps que Romulus.

Institués de façon annuelle en 173 av. J.-C. par les édiles curules, les Jeux floraux faisaient partie des plus anciens célébrés à Rome même. Ils se déroulaient du 27 avril au 2 mai.

Ils furent introduits dans tout l’Empire au fur et à mesure des conquêtes romaines, et fort appréciés des peuples conquis en raison de leur caractère licencieux (Source, Wikipédia).

Mort et vie sévérine, João Cabral de Melo Neto (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 13 Décembre 2023. , dans Langue portugaise, Les Chroniques, La Une CED, Amérique Latine, Poésie

João CABRAL de MELO NETO - Mort et vie sévérine - Édition bilingue. Traduction et présentation de Mathieu Dosse - Chandeigne, 2023, 136 p.,18€

 

Un poème (en fait, une "scène de Noël" écrite en 1955, un jeu théâtral versifié répondant à une commande, et refusé comme injouable - qui n'a eu que dix ans plus tard un étonnant succès, dans une version politico-musicale que Chico Buarque impose à la fois à la dictature d'alors, à Cabral lui-même, d'abord réticent, et au public européen, subjugué) formidable, virtuose et simple, dont on se surprend, un oeil sur les pages de gauche, à scander l'irrésistible et opaque portugais. L'histoire monologuée d'un migrant ("um retirante") du Nordeste, Sévérino, qui gagne, à pied, Recife, pour, fuyant sécheresse et misère, y trouver à vivre ; en une quinzaine d'étapes alertes, familières, denses - le long du fleuve Capibaribe, qui mène du haut-Pernambouc à la métropole côtière - pendant lesquelles le désespoir grandit, les objections au suicide s'essoufflent, la tentation de "prendre une autre sortie; celle qui fait sauter, de nuit, du pont et de la vie" s'installe, jusqu'à ce qu'une naissance - comme on va voir - change l'issue, et redirige ailleurs l'échec.

Misericordia, Lídia Jorge (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 30 Novembre 2023. , dans Langue portugaise, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Métailié, En Vitrine, Cette semaine

Misericordia, Lídia Jorge, Métailié, Bibliothèque portugaise, août 2023, trad. portugais, Elisabeth Monteiro Rodrigues, 416 pages, 22,50 € . Ecrivain(s): Lidia Jorge Edition: Métailié

 

« Avant j’avais l’habitude de demander qu’on me lise les informations, mais maintenant je ne veux plus. Dans la vie, naturellement, le bien succède au mal, dans les journaux, au contraire, on ne fait qu’ajouter du mal au mal, j’ai dit. J’ai précisé cependant que j’aimais toujours écouter lire, à présent que je n’arrivais plus par moi-même ».

« Oh ! Joie, conduis-moi à travers la rue tortueuse – la mort dort à la porte. Je la chasse avec ton bâton ».

Elle se nomme Maria Alberta Nunes Amado, et on l’appelle Dona Alberti. Misericordia est son journal, le journal de sa vie en maison de retraite, transformé en roman par sa fille Lídia Jorge. Un journal enregistré entre le 18 avril 2019 et le 19 avril 2020 dans sa chambre de l’Hôtel Paradis devenu maison de retraite. S’y ajoutent des notes manuscrites que l’auteur a glissées en fin de chaque chapitre, qui sont comme des éclats de vie et de joie. Elle s’enregistre car elle a du mal à écrire, à former les lettres. Les mots et les phrases offerts ainsi par la mère deviennent un roman sous la plume de sa fille.

Le Banquier anarchiste, Fernando Pessoa (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Mercredi, 15 Novembre 2023. , dans Langue portugaise, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Christian Bourgois

Le Banquier anarchiste, Fernando Pessoa, Christian Bourgois Editeur, 2021, trad. portugais, Françoise Laye, 120 pages, 6,50 € . Ecrivain(s): Fernando Pessoa Edition: Christian Bourgois

 

« Nous n’avons aucune communication à l’être » (Montaigne, Essais, II, 12)

1- « Je suis pluriel ; je suis innombrable ; à travers mes hétéronymes, je crée les fictions multiples qui me composent, n’étant circonscrit par aucune d’elles, ne me limitant pas à leur somme » : telles ont pu être, un soir pluvieux à Lisbonne, en descendant d’un tram, devant la terrasse d’un café, au milieu de la foule indifférente du Chiado (mais quelle revanche posthume !), face au Tage mélancolique, les méditations d’un promeneur à l’allure presque ordinaire.

Publiée en 1922 dans la revue Contemporânea sous la signature de l’orthonyme, la nouvelle de Pessoa Le Banquier anarchiste déroute depuis cent ans par son titre oxymorique et par sa leçon indécidable : faut-il voir dans ce récit une simple blague ? Un canular, comme il arrivait à l’auteur d’en inventer, illustrant à sa façon le « plaisir aristocratique de déplaire » ou de se contredire cher à Baudelaire ? Un anti-apologue wildien ? Une démonstration par l’absurde de l’inapplicabilité des doctrines anarchistes ? Une anticipation géniale de l’évolution des régimes révolutionnaires ? L’embarras du lecteur, aujourd’hui encore, prolonge le malaise initial.

Quatre poèmes tirés du recueil A gaivota ou a vida em torno do lago (La mouette ou la vie autour du lac) de Susana Fuentes, traduits du portugais du Brésil par Stéphane Chao

, le Vendredi, 07 Avril 2023. , dans Langue portugaise, Ecriture, Création poétique, La Une CED

mémoire du monde

[tonnerre et lac toujours plus loin.

toutes les vies, toutes les vies, toutes les vies]

la terre n’a plus d’enfants

et sur la ville

la pluie

est vêtue de deuil

l’obscurité s’étend

il fait nuit