Identification

Les Dossiers

Hommage à Bernard Manciet (sous la direction de Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 23 Novembre 2023. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

Le romancier et poète gascon aurait eu cent ans le 27 septembre 2023, s'il ne nous avait quitté le 3 juin 2005, son œuvre exceptionnelle est toujours vivante, et vivifiante.

On lui doit trois romans parus entre 1964 et 1976 : Le Jeune homme de novembre (Lo Gojat de noveme), La pluie et Le chemin de terre (Editions In8 2018), et deux regards sur ses terres : Le Triangle des Landes et Le Golfe de Gascogne (Editions In8 2005).

L’œuvre la plus dense, riche, onirique et unique, est son œuvre poétique, dont le socle est L’Enterrement à Sabres (L’Enterrament a Sabres) - Mollat 1996 et Poésie Gallimard 2010.

Bernard Manciet était tout sauf un écrivain régional et encore moins régionaliste, il était écrivain, au sens qu’il embrassait et embrasait le monde dans ses romans et ses recueils de poésie, sa langue tellurique était le gascon, sa langue de sang et d’amitiés.

Entretien avec Pascal Commère à l’occasion de la réédition de "Chevaux" (par Laurent Fassin)

Ecrit par Laurent Fassin , le Mercredi, 22 Novembre 2023. , dans Les Dossiers, Les Livres, Chroniques Ecritures Dossiers, La Une CED, Entretiens

Laurent Fassin : Chevaux, paru en 1987 aux éditions Denoël, fait l’objet d’une réédition cet automne, à l’enseigne du Temps qu’il fait. Primé sur manuscrit, ce premier écrit que signait Pascal Commère avait obtenu une bourse de la fondation del Duca en 1986. En épigraphe, quelques lignes extraites du Journal du biographe d’August Strindberg et Stig Dagerman, le critique suédois Olof Lagercrantz : « L’enfance est le grand réservoir où nous cherchons des déguisements quand nous voulons raconter ce que nous éprouvons au moment même ». Peux-tu en dire plus sur le choix de cette épigraphe ?

 

Pascal Commère : Je ne suis plus dans la tête du jeune homme qui, tourmenté alors et épris de littérature, ne savait pas trop au seuil de ce livre ce qu’il s’apprêtait à écrire. C’est naturellement, je suppose, qu’il se remémora son enfance. Marquée par la présence des chevaux, il est vrai, autant que par la mort du père. De cette absence on ne guérit jamais tout à fait. D’où un sentiment d’insatisfaction, de révolte qui m’habita tout un temps. Il me revient du reste qu’une première mouture s’intitulait Des fois, c’était dimanche. C’est lors d’une relecture par un ami, Jean Dubacq, plus expérimenté que moi, qu’il me souffla le titre Chevaux. Que j’adoptai aussitôt.

Échanges littéraires avec l’écrivain et éditeur Stéphane Barsacq (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 16 Mars 2023. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

Stéphane Barsacq est un écrivain de la lumière – Je me nourris de lumière plus que tout –, de l’espérance, de la justesse, de l’inspiration, un écrivain de la joie – une douleur surélevée –, et du feu ; un écrivain en guerre contre les ténèbres. Son dernier opus Solstices fait se rencontrer aphorismes et réflexions, avec des portraits de grands artistes, autrement dit de grands passeurs : Baudelaire – nul poète n’aura été si musicien ni si attentif à la mélodie –, Rimbaud – Les Illuminations de Rimbaud sont une tentative de réécrire la Genèse à partir de l’Apocalypse –, ou encore Simone Weil, Cioran, Mozart, Artaud, François Augérias, et enfin une admirable adresse à Lucien Jerphagnon – Mais à peine vous avait-on quitté, qu’on se rendait compte qu’on avait dialogué en toute liberté avec Socrate, Marc Aurèle ou Sénèque…

Stéphane Barsacq possède lui aussi l’élégance d’un passeur de livres, de mots et de musiques. Un passeur attentif et courtois. Qu’il soit remercié pour le temps qu’il consacra à cet échange littéraire.

Entretien avec Philippe Forest. Propos recueillis par Haytham Jarboui

, le Mercredi, 15 Mars 2023. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

H-J : Philippe Forest, vous êtes Professeur de Littérature française à Nantes Université, romancier et essayiste. Vous avez publié chez Gallimard plusieurs romans, dont L’Enfant éternel (1997), Sarinagara (2004), Le Siècle des nuages (2010), et le plus récent intitulé Pi Ying Xi, théâtre d’ombres (2022). Vous avez également publié plusieurs essais sur les littératures française, japonaise et chinoise. Je mentionne quelques-uns que j’ai lus : Philippe Sollers (1992), Histoire de Tel Quel (1960-1982) (Seuil, 1995), De Tel Quel à l’Infini, Nouveaux essais (2006), et bien d’autres essais consacrés à Camus, Aragon, Ôe Kenzaburô, Joyce, Proust, etc. Vous vous intéressez à la littérature engagée et le deuil, et vous évoquez dans vos romans des problématiques abordant des espaces géographiques tels que la Chine et le Japon auxquels vous avez consacré une étude à caractère anthropologique comme c’est le cas de votre dernier roman. Nous l’aborderons au cours de cet entretien. J’aimerais vous poser une question relative aux différentes fonctions que vous assurez (enseignant, essayiste et romancier), et surtout par rapport au discours de l’intellectuel que vous êtes.

Entretien avec Monsieur Paul Fenton, Professeur émérite de langue et littérature hébraïque (par Paul Rodrigue)

Ecrit par Paul Rodrigue , le Mercredi, 09 Février 2022. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

Monsieur Paul Fenton, Professeur émérite de langue et littérature hébraïque, spécialiste de littérature judéo-arabe, yiddishisant, traducteur des mémoires de Getzel Sélikovitch (Mémoires d’un aventurier juif, Du Shtetl de Lituanie au Soudan du Mahdi), et du récit d’un autre aventurier juif, Samuel Romanelli, publié en 2019, Périple en pays arabe.

 

Paul Rodrigue, doctorant en philologie comparative : Monsieur Fenton, d’abord, comment avez-vous découvert les mémoires de Getzel Sélikovitch et, dans un second temps, pourquoi avoir décidé de les traduire ?

Paul Fenton : C’était le pur fruit du hasard. Dans la préface du livre, je raconte comment j’ai découvert Getzel Sélikovitch, qui était non seulement un inconnu pour moi, mais, je crois, un inconnu pour beaucoup de yiddishisants. Il a eu son heure de gloire comme journaliste en Amérique mais, après sa mort, en 1924, avec les événements de la seconde guerre mondiale, il a complètement disparu de la scène.