La déploration
Ce qui est constitutif dans ce recueil de poèmes de Jean Marc Sourdillon, c’est la relation entre une entité vivante et une entité morte, absente. Donc entre le poète et ceux dont il déplore la mort. Entre écrire et disparaître. Car en définitive, les absents forment des sortes de trouées, sortes d’espaces troués, de clignotements pour le poète. De syncopes. De moments alternatifs. Vide et plein, temps passé, temps présent et temps à venir. Tout cela parce que notre destin humain en passe par la déploration, consubstantielle au goût de vivre. L’absent est indispensable à cette écriture.
Par ta manière de t’adresser à lui, tu ouvres une brèche dans ton présent,
où tu ne vois rien, une béance où seule habite la voix.
N’est pas là a besoin de cette voix pour être là.
N’est pas là a besoin de toi pour t’apparaître
même si tu ne veux pas ou que tu n’as pas le temps pour ça.