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La Une CED

Patchwork, Christian Ducos (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Mercredi, 04 Décembre 2024. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

Patchwork, Christian Ducos, Le Pauvre Songe Éditions, octobre 2024, 64 pages, 12 €

 

« Qu’adviendrait-il d’un oiseau en vol si par malheur il venait à prendre conscience de son état d’oiseau ? Il est probable que son vol s’en ressentirait gravement, la fine mécanique des plumes n’aurait plus la même précision, la même spontanéité d’action, d’adaptation au vent, le surplomb du gouffre durant le vol probablement se teinterait d’une sensation jusqu’alors inconnue de vertige. Expulsé de l’impensé, de l’incalculé, contraint à la pénétration brutale dans l’atmosphère de la conscience de soi, comment l’oiseau pourrait-il survivre à pareille violence ? Que resterait-il alors de la légèreté du vol, de l’innocence de l’envol ? Mais en irait-il autrement si à la place du mot oiseau on trouvait le mot poète, saint ou savant ? Comment la légèreté d’être, l’innocence créatrice pourraient-elles sans disparaître supporter pareille chute dans l’image de soi ? » (p.29).

Entretien avec François-Marie Deyrolle, à propos du livre de Fouad El-Etr, L’escalier de la rue de Seine (par Laurent Fassin)

Ecrit par Laurent Fassin , le Mardi, 03 Décembre 2024. , dans La Une CED, Les Dossiers, Entretiens

Laurent Fassin : L’escalier de la rue de Seine, ouvrage au titre à la fois simple et énigmatique du poète, traducteur et éditeur libanais Fouad El-Etr, que publie L’Atelier Contemporain, échappe à tous les genres. Ou plutôt il crée son propre genre en jouant sur plusieurs registres : roman picaresque, mémoires d’un aventurier esthète, histoire d’une revue fondée en 1967, La Délirante, au nom inspiré par un voilier, comme un appel du grand large ou le clin d’œil des Muses (ces cahiers donneront six années plus tard naissance aux éditions éponymes) ; enfin livre d’amitiés (le dessinateur et peintre Sam Szafran y est particulièrement à l’honneur) ; l’auteur ne faisant pas aussi mystère de quelques inimitiés…

François-Marie Deyrolle : Avant tout, c’est une œuvre littéraire et un témoignage. Je ne pense pas du reste que Fouad puisse dissocier ces pages de son œuvre poétique ou romanesque (1). Tous les qualificatifs que tu viens d’utiliser sont tout à fait justes. Cela montre la richesse du livre, extrêmement ouvert dans sa forme et par son contenu.

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Blancs-seings, Silvia Majerska (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 02 Décembre 2024. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

Blancs-seings, Silvia Majerska, Gallimard, octobre 2024, 68 pages, 12,90 €

 

Fleurs imaginaires

Ce petit livre, en volume, de Silvia Majerska, détient un pouvoir expressif qui en passe notamment par la nomination de certaines fleurs, arbres, une flore sans considération de noblesse, grâce aux titres en latin de chaque poème, même si ce latin-là est élégant, raffiné, beau à lire. De cela, l’on peut conclure que cette référence au latin appuie le penchant de l’écrivaine vers une expression directe et sans ombre, une essence. Sa langue s’appuie sur ces mots latins comme pour se tenir serrée sur la haute marche du langage. Que cela soit la rose (rosa), le souci (bellis) ou encore le trèfle (trifolium), l’imaginaire de la planche botanique fonctionne comme elle le fait durant l’enfance, émerveillement et mystère des cartes et autres tableaux.

VITIS

Cartes postales et autres textes, Henry J.-M. Levet (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Jeudi, 28 Novembre 2024. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques, Poésie

Cartes postales et autres textes, Henry J.-M. Levet, Poésie/Gallimard, 2001, 165 pages, 8,20 €

En marge des Cartes Postales de Levet

1) Quelques dates significatives :

– mars 1900 : publication des quatre Sonnets torrides d’Henry J.-M. Levet dans La Vogue ;

– avril et septembre 1902 : publication des Cartes postales dans La Grande France ;

– 1921 : première édition des Poèmes, précédés d’une Conversation de MM. Léon-Paul Fargue et Valery Larbaud (La Maison des Amis des Livres, 7, rue de l’Odéon, Paris : on aura reconnu l’adresse de la librairie d’Adrienne Monnier) ;

– 2001 : réédition de la publication de 1921 avec une préface essentielle de Bernard Delvaille (Poésie/Gallimard).

Griffes 14 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Mardi, 26 Novembre 2024. , dans La Une CED, Les Livres, Les Chroniques

 

Madelaine avant l’aube, Sandrine Collette, éditions JC Lattès, août 2024, 252 pages, 20 €

Sandrine Collette m’étant inconnue, je projetais un contenu régionaliste, voire Canadien. Couverture Club des Lecteurs : jolie petite fille sur la joue de laquelle on a tracé quelques lignes boueuses mais élégantes, vent dans les cheveux et regard sérieux, sourcils froncés, vers un futur encore à préciser. Un côté campagnard, pull fait main, une brindille, des bleus des verts, un fond flou. La photo (car c’est une photo, ce qui rend les premières pages plus difficiles à situer) n’utilise que la moitié de l’espace. Nulle part, nul temps. Le premier chapitre (de cinq, tout très court) engage mal l’affaire : intitulé « prologue » nous voyons tout de suite qu’il se passe en fait bien après tous les événements importants qui vont nous être rapportés, il en est la conséquence. Par-dessus la trame historique (?) l’auteur ne rechigne pas à utiliser les poncifs du polar. Avec Cut directorial pour le suspense.