Une poétique au féminin
Cet ouvrage bilingue, au titre éloquent, Le Rêve d’un langage commun (The Dream of a Common Language), présente des poèmes d’Adrienne Rich, hérités du spoken word, une technique de poésie à voix haute, réunissant « la poésie et le politique », c’est-à-dire une prise de parole active, parole « de droit, la parole vive, qui devient action par son incantation » (Claire Stavaux). Les poèmes d’Adrienne Rich, née en 1929 à Baltimore et décédée en 2012 à Santa Cruz, poétesse, essayiste, critique littéraire, professeure d’université et théoricienne féministe, sont d’une beauté saisissante. Fin 1953, elle épouse un économiste, Alfred H. Conrad avec lequel elle aura trois enfants. L’un de ses essais les plus célèbres, Compulsory Heterosexuality and Lesbian Existence (La Contrainte de l’hétérosexualité et l’existence lesbienne), expose sa théorie du « continuum lesbien » contre l’hétérosexisme, essai qui a eu un fort retentissement au sein de la pensée féministe – essai souvent comparé à La Pensée Straight de Monique Wittig.