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La Une Livres

Personne ne quitte Palo Alto, Yaniv Iczkovits (par Anne Morin)

Ecrit par Anne Morin , le Mardi, 18 Mars 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Gallimard, En Vitrine, Israël, Cette semaine

Personne ne quitte Palo Alto, Yaniv Iczkovits, Gallimard, Coll. Du monde entier, mars 2025, trad. hébreu, Laurence Sendrowicz, 491 pages, 25 € Edition: Gallimard

 

Une histoire d’amour et de haine, une histoire étendue sur trente ans, sur ce qui a été fait, ce qu’il aurait fallu faire/ne pas faire, ce qu’il reste à faire, une histoire de temps écoulé, éculé.

Le titre de chacun des quatre chapitres au fil tenu par le temps ne révèle rien de leur substance.

On se retrouve au cœur d’une scène d’épouvante et de farce, une sorte de bizutage au cœur d’un laboratoire d’anatomie : d’où viennent les deux cadavres en trop ? Iris, policière en instance de divorce dont on évalue les capacités parentales, est envoyée sur les lieux.

Dix ans plus tard, un personnage à peine esquissé précédemment est identifié au sein de cette même salle de dissection et s’éclipse au moment d’ouvrir le thorax d’un des cadavres. C’est, en effet, une histoire de cœur : Idan a reconnu à ses mains Tobayas, un poète arabe vivant dans une maison ouverte, dans un ancien quartier misérable de Haïfa, qui l’avait abrité et dont lui-même disait qu’il n’avait pas de cœur.-

Los Muertos, Éric Calatraba (par Alix Lerman Enriquez)

Ecrit par Alix Lerman Enriquez , le Lundi, 17 Mars 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman

Los Muertos, Éric Calatraba, Editions La Trace, 2024, 130 pages, 18 €

 

Un détective privé désabusé, hanté par son passé, Christian Herrera, est chargé d’enquêter par Bianca Ruiz-Cubero sur la disparition, il y a sept ans, de sa petite fille bien aimée Luisa qui a perdu ses parents dans un accident de voiture alors qu’elle n’avait que six ans. Bianca, réfugiée espagnole, déjà âgée et malade qui vit avec Paco, le grand frère handicapé de Luisa, est intimement persuadée que sa petite fille d’une vingtaine d’années est encore en vie : « Je remontai en voiture et dans le rétro, je croisai mon regard ; Tout le monde semblait avoir fait son deuil de la jeune fille après tout ce temps et… non, Pas tout le monde… pas Bianca ».

Ce récit va donc être l’occasion de suivre les méandres du détective Christian Herrera, lui aussi, fils de réfugiés espagnols, au caractère si attachant. À travers le sud de la France et les territoires désolés ou luxuriants de l’Espagne, le détective va à la recherche de Luisa, en même temps qu’il va à la rencontre de lui-même et de ses fantômes du passé :

Sphère, Didier Ayres (par Marc Wetzel)

Ecrit par Marc Wetzel , le Lundi, 17 Mars 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Sphère, Didier Ayres, La Rumeur Libre, décembre 2024, 128 pages, 18 €

Quand chez un poète on ne comprend pas tout (et c’est le cas ici, comme chez Christian Guez, Raphaële George, Joë Bousquet ou Éric Sautou), on sait que, si l’auteur est honnête et profond (ce qui est aussi le cas ici), sa poésie lui est en tout cas un moyen de mieux se comprendre, et on aime alors l’accompagner dans sa propre ressaisie. Par exemple, si l’on ne saisit rien dans ce recueil qui éclaire ou justifie son titre (« Sphère »), on fait pourtant confiance, on en cherche les raisons avec lui. On y devine un vœu d’invariance, de compacité, d’égale et universelle polarité (sur la surface d’une sphère, tout point a son antipode), de suffisance et complétude. Mais tout cela, bien sûr, dans l’univers des mots : sa sphère de présence est pour l’auteur, comme pour tout être parlant, tout ce qu’il peut atteindre par langage, tout ce qu’il tient personnellement à portée d’énonciation. C’est, si l’on peut dire, sa boule active de sens, singulière (pas d’oranges ou de balles de tennis à empiler ici, il n’y aura qu’une sphère, qu’une seule bulle de monde) et cohérente (pas nécessairement homogène, mais reformant sans cesse son unité – comme si à la fois elle se protégeait du reste – en minimisant sa surface exposée au-dehors et répartissant au mieux sa propre tension – et complétait sa propre substance, comme une vie prend soin d’ajouter d’abord à elle ce qui la renforce, de densifier sa propre liberté, s’efforçant de demeurer contemporaine d’elle-même et soigner l’impulsion de son auto-navigation).

Deux ouvrages de Frédéric Pajak aux éditions Noir sur Blanc (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 14 Mars 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Editions Noir sur Blanc, Cette semaine

Edition: Editions Noir sur Blanc

 

Manifeste incertain, Volume 10, Les Etrangers, Malcom Lowry, Alberto Giacometti, Frédéric Pajak, Éditions Noir sur blanc, janvier 2025, 272 pages, 25 €

Le Chagrin d’amour, Avec Apollinaire sur le front amoureux, Frédéric Pajak, Éditions Noir sur blanc, octobre 2024, 336 pages, 25 €

 

« La vie s’écoule, paisible, dans une grande simplicité. Entre Malcom et sa nouvelle épouse, l’entente est totale. Il s’est attaqué à la quatrième version de Au-dessous du volcan, dans laquelle il fait dire à son héros : « L’amour est la seule chose qui donne un sens à nos pauvres allées et venues sur terre : pas précisément une trouvaille, je le crains. Tu vas me croire fou, mais c’est de cette manière que je bois aussi, comme absorbant un éternel sacrement » (Malcom Lowry).

À pas de loup…, Christine Schneider (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 14 Mars 2025. , dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, Jeunesse, Seuil Jeunesse

À pas de loup…, Christine Schneider, Seuil Jeunesse, Coll. Seuil’issime, janvier 2025, ill. Hervé Pinel, 48 pages, 5 € Edition: Seuil Jeunesse

 

Onirisme

À pas de loup… est un album jeunesse, conçu sous le signe de la nuit, qui entretient le mystère et l’onirisme nocturnes. Son format de 15x19 cm est pratique pour les très jeunes enfants. L’album est écrit par Christine Schneider, auteure jeunesse, diplômée des Beaux-Arts du Havre en 1987, et illustré par son compagnon Hervé Pinel, qui a suivi les cours de l’École d’Art du Havre. L’histoire est simple : deux enfants, frère et sœur, Louis et Claire, s’absentent de leur chambre furtivement, « se fondent dans la nuit », et l’aventure commence.

Or, dans la maison des grands-parents, il y a de la magie. En effet, la propriété douillette et le jardin attenant sont peuplés d’êtres extraordinaires…