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Gallimard

Les éditions Gallimard, appelées jusqu’en 1919 les éditions de la Nouvelle Revue française et jusqu’en 1961 la librairie Gallimard, sont ungroupe d'édition français. La maison d'édition a été fondée par Gaston Gallimard en 1911. Le groupe Gallimard est actuellement dirigé par Antoine Gallimard. Considérée comme l'une des plus importantes et influentes maisons d'édition en France, notamment pour la littérature du xxe siècle et contemporaine, Gallimard possède en 2011 un catalogue constitué de 35 prix Goncourt, 36 écrivains ayant reçu le prix Nobel de littérature, et 10 écrivains récompensés du prix Pulitzer.


La fille verticale, Félicia Viti (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 18 Septembre 2024. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La fille verticale, Félicia Viti, Gallimard, Coll. Blanche, août 2024, 112 pages, 15,50 € Edition: Gallimard

 

C’est l’histoire d’une passion amoureuse entre deux femmes, la narratrice et L. (Elle, tout simplement).

A priori, une intrigue en cours de banalisation dans la littérature contemporaine.

Ce roman court de Félicia Viti sort du lot. La relation entre les deux femmes est houleuse, faite d’une succession de querelles souvent triviales, de vraies et feintes ruptures, de réconciliations sensuellement torrides. L. disparaît, rejoint la faune nébuleuse des noctambules, fêtards, soûlards et drogués des quartiers interlopes de Paris, reparaît abruptement, s’impose, rompt à nouveau, fuyante, inconstante, ne supportant pas l’idée même de stabilité, de confort, ne tenant pas en place, sans cesse en mouvement, ce qui lui vaut cette appellation de « fille verticale ».

Dors ton sommeil de brute, Carole Martinez (par Anne Morin)

Ecrit par Anne Morin , le Lundi, 16 Septembre 2024. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Dors ton sommeil de brute, Carole Martinez, Gallimard, août 2024, 393 pages, 22 € Edition: Gallimard

 

Il y a le chant, hypnotique, berceuse, incantation, psalmodie, une voix qui fait sens, à laquelle il faut donner suite, et prise… suivre l’enchantement, être prêt à y répondre, c’est le rôle confié aux enfants. Être prêt à y répondre, déchiffrer, défricher ce que la nature espère… ? que l’on y reconnaîtra, que l’on se reconnaîtra, c’est le rôle des adultes.

Un géant une pierre à la main, un homme des bois, des marais, de la nature, un innocent. Un monde entre ciel et terre, entre arbres et forêt, un monde de conte de fées, tel qu’il pouvait être avant.

Avant la chute, avant l’avancée, la marche forcée du progrès, contre nature.

Le sommeil signifiant, le retour arrière, le rêve, le fil de la vie, la préservation. Le chant émerge comme un fil à suivre, passer et repasser dans le chas.

Tribus, Nouvelles, Shmuel T. Meyer (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 22 Août 2024. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles, Israël

Tribus, Nouvelles, Shmuel T. Meyer, Gallimard, Coll. Blanche, avril 2024, 176 pages, 19 € Edition: Gallimard

 

« Jérusalem se réveillait de sa narcolepsie sabbatique, la bouche pâteuse, l’haleine chargée, avec ce vague à l’âme qui enfle à l’approche d’une semaine nouvelle, du labeur, de la routine. Ce vague à l’âme qui envahit les collines, les oliveraies, les rues désertes du centre-ville » (Tribus, Les héritiers).

Israël est au cœur de ce livre de nouvelles, Israël et les mille pierres qui la composent, des pierres qui parfois s’entrechoquent et les étincelles qui en surgissent nourrissent le regard affuté de l’écrivain, et évidemment son imaginaire. Ils sont libéraux, ultraorthodoxes, ils vivent dans des kibboutz, aux portes de Jérusalem, ne pensent qu’à prier et à dénigrer, rêvent de la naissance de leur nation, qui pour certains à leur âge, ils sont sionistes, et n’aiment guère les messianiques, l’inverse saute aussi aux yeux. Ces Tribus, ces nouvelles tribus d’Israël, sont un paysage humain dont la géographie dessine un État qui, dans sa constitution, n’a pas cent ans, mais qui dans l’Histoire de son et de ses tribus a plus de trois mille ans.

Héliogabale, Drame en quatre actes, Jean Genet (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Mardi, 25 Juin 2024. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre, Hachette Romans

Héliogabale, Drame en quatre actes, Jean Genet, Gallimard, mars 2024, 105 pages, 15 € . Ecrivain(s): Jean Genet Edition: Gallimard

 

Sans être passée inaperçue, la récente publication de la pièce inédite de Genet, Héliogabale, n’a pas eu le retentissement escompté par les admirateurs de l’écrivain. L’œuvre de Genet serait-elle aujourd’hui considérée comme datée, trop circonscrite par une époque, ou, close sur elle-même, n’aurait-elle plus rien à nous dire ? Ou ce relatif silence, ces articles convenus auraient-ils leur source dans le malaise que l’auteur, ses livres, pourtant somptueux et défricheurs comme avec Proust de terras incognitas de la sensibilité, et ses engagements politiques continueraient d’entretenir ?

Dans une remarquable préface, François Rouget éclaire la genèse et les conditions de la redécouverte de cette pièce, proposée à Jean Marais en 1943, qui n’a pas été séduit, et jamais représentée. Genet est une nouvelle fois emprisonné en avril 1942, pour un délit mineur, à la Santé d’abord puis à Fresnes où il restera jusqu’en octobre.

L’individu, fin de parcours ? Le piège de l’intelligence artificielle, Julien Gobin (par Mona)

Ecrit par Mona , le Mardi, 18 Juin 2024. , dans Gallimard, Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres

L’individu, fin de parcours ? Le piège de l’intelligence artificielle, Julien Gobin, Editions Gallimard, février 2024, 304 pages, 21 € Edition: Gallimard

L’individu serait-il une espèce en voie d’extinction dans nos sociétés ultra individualistes ? Dans son premier essai, L’individu, fin de parcours ? Le piège de l’intelligence artificielle, Julien Gobin manie l’art des paradoxes. Le jeune philosophe observe avec grande justesse notre époque « postmoderne », d’un regard à la fois empathique et piquant, et nous en livre une description quasi phénoménologique.

L’essai s’ouvre sous le signe de la parodie : « Touche pas à mon post ! », manière de tourner en dérision le narcissisme illimité des internautes et la novlangue qui raffole de « termes hybrides, insaisissables et liquides » tels que « post-modernité, post-vérité, post-sexualité ».

Le livre se structure autour d’une métaphore tirée de l’entomologie : la chrysalide. Ce qui semble décadence de l’Occident et fin de l’Histoire ne serait qu’un état intermédiaire, comme celui de la chenille qui quitte son cocon pour devenir papillon. Julien Gobin décrit cette nouvelle civilisation en train de prendre forme, une société techniciste, issue des Lumières, mais qui va rendre caduc le credo des Lumières : le libre arbitre de l’individu.