Kirographaires nous offre de ci, de là, de petites pépites, surprenantes à l’envi, passionnantes – on se jette dans le livre comme dans l’eau fraîche – fantastiques, souvent. Eaux mortelles est de celles-là ; ne passez pas l’été sans ce livre, qui, dès sa photo de couverture, inquiétante à souhait, vous pose au pied de la rampe de lancement prête à décoller pour ailleurs.
Âmes sensibles, s’abstenir ; ça secoue, ça malmène dans ce voyage-là ! « Zigzag s’approcha du cadavre carbonisé. Pourquoi avoir sorti 500 dols ? Le charlatan savait que, depuis la catastrophe, la monnaie n’avait plus de valeur. Tous les survivants le savaient »...
Le brave gars Zigzag, qui, dans sa vie antérieure, n’en demandait pas tant, se retrouve à errer dans une ville « d’après tout » ; un peu Hiroshima, mi « Soleil vert », mi « La planète des singes », ces derniers en moins, cependant. Un métro-univers glauque (Luc Besson aimerait) ; des rats mutants, de la peur qui rôde au kilo, distillée là où il faut ; rien à boire de potable, des bandes à faire frémir : « les Mostra Dark, c’était le pire des gangs que la catastrophe eut engendré ; même les Dash 3 s’écrasaient face à cette horde sauvage ».