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Les Livres

La nuit de Zelemta, René-Victor Pilhes

Ecrit par Stéphane Bret , le Jeudi, 28 Janvier 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Albin Michel

La nuit de Zelemta, janvier 2016, 185 pages, 17,50 € . Ecrivain(s): René-Victor Pilhes  Edition: Albin Michel

 

Trois personnages sont présents dans ce roman : Jean-Michel Leutier, élève au lycée Pierre-de-Fremat à Toulouse durant l’année 1953. Il est pensionnaire, originaire d’Algérie, de Ain-Temouchent en Oranie, localité située entre Sidi Bel Abbès et Béni Saf, d’où sa mère est native. Son père l’a envoyé en France où il retrouve à Albi une de ses sœurs, institutrice. Il tombe amoureux d’une jeune Albigeoise, Rolande Jouli, sœur de Jacques, son meilleur ami de lycée.

Le deuxième est Abane Ramdane, l’un des chefs historiques du FLN, qui a participé au déclenchement de l’insurrection de 1954, et a été emprisonné à plusieurs reprises dans différentes prisons en Algérie et en France, puis transféré à Albi en 1953.

Le troisième personnage est le « petit curé », sobriquet donné par Jean-Michel Leutier à l’aumônier de son régiment où il accomplit son service militaire, comme officier, en 1957 dans la région de Zelemta. Tout le roman est articulé autour des récits respectifs de ces derniers, avec retours en arrière, mises en perspective et en abyme.

Demain, si Dieu le veut, Khadi Hane

Ecrit par Theo Ananissoh , le Mercredi, 27 Janvier 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Afrique, Roman, Joelle Losfeld

Demain, si Dieu le veut, octobre 2015, 159 pages, 15,90 € . Ecrivain(s): Khadi Hane Edition: Joelle Losfeld

 

Paris, le Parc Montsouris, septembre 2042. Joseph Diouf, quarante-deux ans, est couché sur l’herbe mouillée. Il suit des yeux les pigeons, les canards, les promeneurs, et se remémore sa vie. Une vie extrêmement triste. Une enfance sans père. La prison à vingt et un ans – condamné pour le meurtre d’un commerçant chinois de Dakar. Joseph a voulu venger la mort de son frère aîné et très aimé qu’il impute audit Chinois. La mère que la douleur finit par rendre folle. En prison, au bout de vingt ans, Joseph est frappé par une seconde condamnation, sans rémission : un cancer de la prostate. Libéré, il est évacué à Paris pour des soins qui sont sans doute pour la forme.

L’existence de Joseph n’est qu’une suite de souffrances, cela est certain. Mais le propos de Khadi Hane ne doit pas être éclipsé par ce chapelet de malheurs. Ce serait passer à côté d’une œuvre qui, il est vrai, ne paye pas de mine. La romancière sénégalaise développe en effet discrètement quelques qualités tout à fait appréciables. Après Congo Inc. de Jean In Koli Bofane, paru chez Actes Sud en 2014, Demain, si Dieu le veut présente à notre connaissance la deuxième apparition véritable du Chinois dans un roman africain en langue française.

La Nuit du Bûcher, Sándor Márai

Ecrit par Didier Smal , le Mercredi, 27 Janvier 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays de l'Est, Roman, Albin Michel

La Nuit du Bûcher, octobre 2015, trad. hongrois Catherine Fay, 272 pages, 19 € . Ecrivain(s): Sandor Marai Edition: Albin Michel

 

Depuis quelque temps, sous l’excellente plume traduisante de Catherine Fay, Albin Michel continue son programme de publication de l’œuvre du Hongrois Sándor Márai (1900-1989), entamé en 1992, gratifiant en 2015 l’amateur de l’auteur des Braises et de La Nuit du Bûcher, Erösítö en hongrois : littéralement « confortateur », celui en charge de conforter un hérétique dans sa conversion durant les grandes heures de l’Inquisition italienne, fin du XVIe siècle, début du XVIIe siècle. En effet, contrairement à nombre de romans signés Sándor Márai traduits en français à ce jour, celui-ci n’est pas un récit de la Mittel-Europa déclinante, un de ces récits qui ont permis de dresser des comparaisons aussi élogieuses que méritées entre Márai et Zweig, Roth ou Schnitzler ; La Nuit du Bûcher, sous un titre français un rien malheureux car donnant l’impression qu’un seul moment compte, raconte seize mois dans la vie d’un carmélite castillan originaire d’Avila, la ville de Thérèse, arrivé à Rome en novembre 1598 pour y étudier les méthodes inquisitoriales italiennes et ainsi répondre à une question cruciale, éliminer ce « doute qui […] rongeait au moment de délivrer la sentence et de l’exécuter, [qui] concernait la parole d’un hérétique qui se convertit : pouvait-on y croire et quel était le signe attestant de la sincérité de cette conversion ? »

Animots, Jean-Jacques Marimbert

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 26 Janvier 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie, Carnets du dessert de lune

Animots, décembre 2015, Illustrations Etienne Lodého, 103 pages, 15 € . Ecrivain(s): Jean-Jacques Marimbert Edition: Carnets du dessert de lune

Avec un titre pareil, on pouvait s’y attendre : l’ombre tutélaire de Francis Ponge traverse et retraverse souvent ce recueil. Les « animots » sont ici calés entre leur réalité organique, ou imaginaire, ou poétique, et les mots pour le dire. Plus exactement chez Marimbert, pour le pétrir. La langue – Lacan nous conseillerait ici d’écrire lalangue tant il s’agit chez Marimbert d’un véritable organe – est la matière première de cette écriture, toute entière tournée vers la musicalité. Assonances, allitérations sont la structure même du poème, dominant le sens, se contentant de l’évoquer, avec la puissance d’une évocation. Il nous faut entendre les ou/u/o de « la chouette » :

Dormir enfin dormir

Paupières ourlets de peau

Fripée rose non jaune

Noire de charbon

Mais dormir ne plus

Penser à quoi que ce soit

ENSATT L’Ecole Théâtre, ouvrage collectif dirigé par Thierry Pariente

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 26 Janvier 2016. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Théâtre, Les solitaires intempestifs

ENSATT L’Ecole Théâtre, ouvrage collectif dirigé par Thierry Pariente, 206 pages, 19 € Edition: Les solitaires intempestifs

 

« Tout le théâtre »

Il suffit de prendre la Montée de Choulans, grimper jusqu’à Irénée : Lyon s’étale aux pieds de la colline. La campagne n’est pas si loin dans ce quartier à l’écart de la ville : on apprend ici, rue Sœur Bouvier, les métiers du théâtre depuis 1997, année de la délocalisation provinciale de l’ENSATT que tout le monde appelait L’école de la rue Blanche, installée à Paris et ouverte en 1941 par Raymond Rognoni, d’abord rue Flachat, rue Gervex et rue Cardinal Lemoine.

Les éditions des Solitaires Intempestifs, à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de l’école nationale supérieure des arts et techniques du théâtre, en 2011, ont publié un album retraçant à la fois l’histoire de cette institution et son renouveau, à travers des témoignages « d’Anciens » comme Dominique Besnehard ou Claude Quémy, mais aussi à partir de points de vue variés sur l’école.