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Les Livres

Contredanses macabres (Synopscènes) Patryck Froissart (par Patrick Devaux)

Ecrit par Patrick Devaux , le Mardi, 02 Septembre 2025. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Poésie

Contredanses macabres (Synopscènes) Patryck Froissart poèmes éditions Constellations (2025,121 pages, 13 euros) . Ecrivain(s): Patryck Froissart

 

Patryck Froissart fait parler un « Dieu-Verbe » suggérant une « démarche de salubrité mentale ». Son ton me rappelle un peu celui du poète Jacques Demaude qui était lui un croyant alors que Patryck s’en prend plutôt aux « dieux inouïs ».

Entre ses mots gronde une sourde colère : « Sang innocent sourd de l’écran/L’insane atteint l’ultime cran/Le feu le froid l’affre la guerre/ Il y a tant et tant à faire ».

En parallèle le poète pose régulièrement la question inhérente aux rêves enfouis : « Ô Mère où sont les fées les sylvains les follets ? Où se sont envolés les elfes désolés ? ».

Nul constat sans intention : « Dans tous les cahiers d’écoliers/ Démystifions les médaillés ». Pas un mot de trop ; tout est pesé en prônant parfois la pureté des origines : « J’aspire aux errements des déserts impubères/ Aux vierges vibrations des oasis berbères ».

Griffes 22 (par Alain Faurieux)

Ecrit par Alain Faurieux , le Mardi, 02 Septembre 2025. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

 

Mon Vrai Nom est Elizabeth. Adèle Yon. Editions du Sous-sol ,400 p. 22€

Un livre intéressant. Intéressant est le mot que l’on réserve à celle ou celui que l’on ne veut pas fâcher. Parce que, quand même, il y a là beaucoup d’efforts, de travail, de soi-même.  Mais il faut reconnaître que le produit fini est un peu…gentil ? à perfectionner ? bancal ? Pourtant on trouve dans ces pages du roman familial, de l’autofiction, une charge contre l’invisibilisation des femmes, et puis aussi un survol de la psychiatrie pour les nuls (la fameuse collection). Et puis des pages qui sentent le travail universitaire. Et puis des mails, des pages super-personnelles (avec le tiret), des dialogues/ interrogations particulièrement loupés. Et puis des résumés de grands classiques, des résumés de grands films, et une kinésiologue. Tout ça aurait pu faire un livre, mais la construction est insatisfaisante, pataude. Le style varie d’un type de texte à l’autre mais ne convainc jamais.

Aimez Gil, Shane Haddad (par Gilles Cervera)

Ecrit par Gilles Cervera , le Lundi, 01 Septembre 2025. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, P.O.L

Aimez Gil, Shane Haddad, POL, 365 p, 21 € Edition: P.O.L

 

Lire sans modération

Des livres sont lus quand ils sortent. Avec une impatience incroyable. D’autres, mais pourquoi attend-on ? Ils sont là, dans le stock du libraire, on sait qu’ils sont à lire, seront lus, ou déjà achetés, ils trônent en table de nuit, mais on prend le temps, pourquoi prend-on ce temps ? Avec quels nerfs joue-t-on ? On peut aimer ce temps incroyable du suspens, le temps magique de la rencontre remise à plus tard.

Maintenant.

On vient d’être tellement bouleversé.

Shane Haddad et son Aimez Gil nous a conquis

Soudain nous ne sommes pas seuls, Paul de Brancion (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 01 Septembre 2025. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Poésie

Soudain nous ne sommes pas seuls, Paul de Brancion, illustrations Liliane Klapisch, Florence Manlik, éd. de Corlevour, 80 p., 2025, 15 €

Face-à-face avec la mort

Quittons donc les œuvres de ténèbres, et revêtons-nous des armes de lumière.

Paul, Romains, XIII, 12

J’ai lu lentement ce recueil que publie Paul de Brancion, car le poème ici est une eau rare, et il faut savoir économiser sa peine, l’acte de lire, afin de ne pas gâcher la chance d’une prière bien faite prononcée dans le cœur sourd d’une voix intérieure. La lecture se développe dans une cambrure touchant à la fois au fond de l’être humain – sa mort et son existence devant cette mort – et ses espoirs. Oui, ce recueil organise un face-à-face avec la mort et, en définitive, le poète est plus fort qu’elle, il la transcende. Nous sommes tous, quoi que nous fassions, un être devant la mort, et cela pour comprendre la vie, et là, insistant sur un stoïcisme de la pensée. Être stoïque devant l’heure dernière : la plus grande mission de l’homme.

Je me retournerai souvent – Jean-Paul Enthoven (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 29 Août 2025. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Récits, Grasset

Je me retournerai souvent – Jean-Paul Enthoven – Grasset – 272 p. – 22 euros – 12/03/25 . Ecrivain(s): Jean-Paul Enthoven Edition: Grasset

 

« Proust me traversant l’esprit, j’ouvre au hasard une page de son grand roman comme je m’acquitterais d’une prière matinale. J’ai aussitôt l’impression qu’il me parle, m’instruit, plaisante, tient à me faire sourire ou réfléchir. Nous sommes toujours du même avis. Cet accord spontané avec un esprit aussi merveilleux fait partie des meilleurs plaisirs du matin. »

Je me retournerai souvent tient du journal, du souvenir vif et vivace, de l’hommage, de l’essai, des mémoires, de la confidence, ces genres littéraires sont invités à la table d’écriture de l’auteur, pour notre plus grand bonheur. Jean-Paul Enthoven qui fut journaliste, éditeur, qui fut et qui reste profondément romancier se souvient d’écrivains disparus, qu’il a rencontré, lu avec toute l’attention du monde, qui l’ont inspiré, qu’il a admiré, qu’il admire encore, qui l’ont parfois agacé, qui habitent sa librairie, cette garçonnière vibrant de souvenirs et de livres.