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Les Livres

En ménage suivi de A vau-l’eau, J.K. Huysmans (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Dimanche, 15 Juin 2025. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Folio (Gallimard)

En ménage suivi de A vau-l’eau, J.K. Huysmans Folio Classique février 2025 519 p. 10 € . Ecrivain(s): Joris-Karl Huysmans Edition: Folio (Gallimard)

 

Gallimard présente en un volume cette réédition de deux œuvres de Huysmans, agrémentée de sept gravures d’époque, d’une préface érudite signée Pierre Jourde, d’un riche dossier constitué en première partie de la biobibliographie de l’auteur et en deuxième partie d’une fort intéressante notice sur « la genèse et la réception » des deux textes, de notes précieuses sur les éléments lexicaux de ce registre de langue propre au romancier et d’informations sur les variantes connues.

 

En ménage :

 

Ce premier texte, long, couvre 300 pages du livre.

Il fait nuit chez les Berbères, Mohamed Nedali (par Abdelmajid Baroudi)

Ecrit par Abdelmajid Baroudi , le Dimanche, 15 Juin 2025. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Maghreb, Folio (Gallimard), Editions de l'Aube

Il fait nuit chez les Berbères, Mohamed Nedali. Ed. de l’Aube 2025. 280 p. 19 € Edition: Editions de l'Aube

 

Le rapport à la terre dans Il fait nuit chez les berbères se construit dans la langue, en l’occurrence la langue amazighe. Tizi ounddam (le col du poète) marque la transition. On n’est plus dans la relation d’une langue à une géographie qui nous renvoie à une altérité dans laquelle l’animal est le trait d’union qui relie l’espace à l’Homme. Ifri n’izem (la caverne du lion), Tizi n’tscourte (le col du perdrix), tous ces lieux marquent l’altérité que seule la langue amazighe détient l’histoire et les secrets. Il se trouve que Tizi ounddam représente la transition, le passage de la nature à la culture, en assignant à la géographie une connotation humaine. Il s’est avéré que l’espace exprime sa subjectivité et s’installe une fois pour toute dans la créativité.

L’académie française définit l’acculturation comme suit : « Adoption progressive par un groupe humain de la culture et des valeurs d’un autre groupe humain qui se trouve, relativement à lui, en position dominante. Par extension. Adaptation d’un individu à une culture étrangère. »

Seaside, Didier Ben Loulou (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 13 Juin 2025. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts, La Table Ronde, Israël

Seaside – Didier Ben Loulou, La Table Ronde – 84 p. – 28 euros – 08/05/25 . Ecrivain(s): Didier Ben Loulou Edition: La Table Ronde

 

« Voilà longtemps que je chemine aux abords de la Méditerranée et, arpentant la côte israélienne de la frontière de Gaza à celle du Liban, j’ai voulu montrer autre chose que le conflit, la guerre, la souffrance. C’est pourquoi je voudrais que mes images racontent mille histoires, mille consolations, mille beautés : les brûlures jubilatoires du sable, les fleurs folles en bouquets, des amoureuses enlacées, la brume tombant sur les faubourgs de Haïfa, comme abandonnés un jour d’hiver. «

Didier Ben Loulou

« La couleur, clé de chaque tableau. »

Pierre Bonnard – Observations sur la peinture – 25 août 1934 – L’Atelier contemporain

Ce nouveau livre d’images de Didier Ben Loulou, s’ouvre sur cette phrase : Home is where the waves are, il s’agit donc d’habiter le bord de mer, d’habiter la mer, la méditerranée qui baigne Haïfa, et qui aimante le photographe voyageur.

Lundi, ils nous aimeront, Najat El Hachmi (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 13 Juin 2025. , dans Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman, Espagne, Verdier

Lundi, ils nous aimeront, Najat El Hachmi, Verdier (6 février 2025), Traduit du catalan par Dominique Blanc, 256 pages, 23 € Edition: Verdier

 

Najat El Hachmi se livre, se dévoile, se met à nu, ne faisant qu’une, corps, cœur et âme avec la narratrice, laquelle s’exprime à la première personne. Ce long récit intimiste s’adresse, par un TU omniprésent, à une amie avec qui elle partage son adolescence compliquée et les débuts de sa vie d’adulte. Un troisième personnage s’inscrit dans leur parcours jumeau, une amie commune, prénommée Sam.

Née au Maroc, la narratrice est transplantée en son enfance à Barcelone, où son père a pu obtenir un permis de travail. La famille s’installe à la périphérie de la ville catalane, en un espace désigné tout au long du texte comme étant « le quartier », où se structure une communauté de coreligionnaires de même origine géographique relativement repliée sur elle-même en un microcosme oppressant, régi par des règles normatives auxquelles chacun et surtout chacune doivent se soumettre sous peine de mise à l’index.

Entracte, Deepankar Khiwani (Par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Vendredi, 13 Juin 2025. , dans Les Livres, Les Chroniques, La Une CED, Asie, Poésie

Entracte, Deepankar Khiwani, traduit de l’anglais (Inde) Nina Cabanau, bilingue, éditions Banyan, février 2025, 128 p. 19 €

« J’ai mis du temps à comprendre que cette douleur était la mienne » : sur Entr’acte de Deepankar Khiwani

Entr’acte (titre original) est le seul recueil publié de son vivant, en 2006, par le poète indien anglophone Deepankar Khiwani, né en 1971 à Delhi et mort prématurément en 2020. Les éditions Banyan nous en proposent une traduction française par Nina Cabanau, agréable et suggestive. Une riche introduction par Anand Thakore, ami de l’auteur et poète lui aussi, permet de situer Khiwani sur un plan biographique et littéraire.

Le mot « recueil », dans son acception courante, ne convient pas tout à fait à ce livre (à ce beau livre au sens mallarméen du mot) : en effet, si les poèmes choisis couvrent une dizaine d’années (1995-2005), l’ouvrage, concerté, est construit avec rigueur avec un « Premier acte » ouvert par un « Prologue » et comportant sept sections, chacune étant introduite par un vers tiré de ce « Prologue » (p. 2-109), et un « Deuxième acte » beaucoup plus court constitué d’un unique poème en quatre séquences (« Une étape à Shiroshi ») et aboutissant à un « Épilogue » (p. 110-123).