Identification

Articles taggés avec: Compère-Demarcy Murielle

Le Ring du Poète, Ramiro Oviedo (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 23 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Le Ring du Poète, Ramiro Oviedo, Éditions La Chouette Imprévue, Coll. Meteor, juin 2021, 92 pages, 12 €

 

Et si la vie du poète était un combat sur le ring avec ses gants de boxe s’armant aujourd’hui contre « la Bestia Covid » comme l’appelle le poète Ramiro Oviedo, et que son uppercut extrême ne serait pas celui « qu’on essaye d’esquiver » mais celui lancé direct par ses « mots comme des bras musclés », par ses poings chauffés par la main résistante de la poésie ? Le « boxeur-poète » met sans coup férir « son grain de rage / sur le ring et dans la vie » dans cet opus de combat pour la PoéVie publié aux éditions de La Chouette Imprévue, maison d’édition associative des forêts livresques de Picardie. Ça cogne, ça percute, ça « up-percute » ! « Approchez, approchez, ici ça va saigner ! », nous avertit d’entrée « l’annonceur du ring ». Rappelons que cet opus a été initialement l’objet d’une performance où l’annonceur du ring présentait le boxeur et où à chaque son de cloche il lui posait une question. « Les douze rounds intenses, aux coups inépuisables, contiennent les réponses ».

Face aux maisons, Philippe Fumery (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 16 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Face aux maisons, Philippe Fumery, éditions Henry, Coll. Les Ecrits du Nord, avril 2021, 89 pages, 12 €


Le titre de ce nouvel opus poétique de Philippe Fumery, édité chez Henry dans la collection dirigée par Jean Le Boël, Les Écrits du Nord, se trouve explicité à la dernière page. Nous n’en révèlerons pas bien sûr le contenu ici mais indiquons qu’il s’agit d’une citation du poète Pierre Dhainaut, ce qui n’est pas anodin, et qu’elle reste valable non seulement en toutes circonstances mais plus particulièrement au vu du travail du poète. Ainsi ce que le poète nous donne à voir dans le détail des contingences simples, des aléas soulevés par le regard dès que celui-ci se révèle curieux, constitue une mise en abyme de son activité, ce qui revient à dire qu’écrire le poème de chaque jour le respire en ses pores, en mange les instants de tristesse et la joie, en visualise les odeurs, en écoute les humeurs – dans une synesthésie fabuleuse qui nous fait palpitation intégrante d’un cosmos aussi vivant que l’inconnu sidéral est fascinant.

Encres lacérées, Muriel Augry (poèmes), Philippe Bouret (encres) (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 08 Septembre 2021. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Encres lacérées, Muriel Augry (poèmes), Philippe Bouret (encres), éditions CronEdit, 2020, trad. roumain, Valeriu Stancu, préface Emmanuel Pierrat, 62 pages, 12 €


La démarche diffère de celle poursuivie dans la plupart des créations littéraires du psychanalyste-auteur Philippe Bouret, à savoir qu’il s’agit avec Encres lacérées d’un accompagnement graphique de textes écrits postérieurement.

Muriel Augry – poétesse, essayiste et nouvelliste, distinguée en 1990 pour son essai Le cosmopolitisme dans les textes courts de Stendhal et Mérimée (éd. Slatkine) par le Prix Roland de Jouvenel de l’Académie française – a en effet, ici, écrit des poèmes à partir des Encres de Ph. Bouret.

La particularité de ce recueil consiste également dans une présentation bilingue des textes (français-roumain) – opus par ailleurs publié par des éditions sises à Iaşi en Roumanie où Muriel Augry dirige depuis 2019 l’Institut français de Roumanie.

Jésus kill Juliette Éloïse, Jacques Cauda (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 31 Août 2021. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Jésus kill Juliette Éloïse, éditions Douro, Coll. La Diagonale de l’écrivain, juillet 2021, 84 pages, 15 € . Ecrivain(s): Jacques Cauda


Que le lecteur ne s’y méprenne pas, Cauda n’aurait pas commis (au regard de la convenance, ici langagière) une « faute » de plus sur son tableau de peintrécrivain, en se rendant coupable d’une faute de conjugaison dans le titre de son nouvel opus là où la langue anglaise nous oblige à mettre un -s final au verbe conjugué à la troisième personne du singulier. Mieux que cela, voire savoureux, exquis : c’est bien délibérément que Cauda s’est empressé de plonger sa main dans l’exécution de cette faute, avec une élégance d’esprit espiègle et une préméditation digne des grands maîtres. L’absence du -s final dans le verbe du titre, en effet, s’exprime par son absence pour moult raisons aussi perspicaces que malicieuses : d’abord la volonté de l’auteur de jouer avec le verbe anglais kil qui en argot désigne le litre (un kil de rouge puisque l’opus est le journal d’un alcoolique) ; puis la volonté que l’on entende par homophonie Jésus crier (Jésus kill/Jésus crie) ; enfin Cauda souhaitait qu’il y ait une faute (en anglais) puisque Juliette est « prof d’anglais ».

Quand nous regardions depuis notre terre, Jean-Louis Rambour, Jérôme Delépine (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 25 Août 2021. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Quand nous regardions depuis notre terre, Jean-Louis Rambour, Jérôme Delépine, éditions L’herbe qui tremble, juin 2021, 38 pages, 16 €

Nous pourrions trébucher sur le titre : où nous emmène le poète lorsqu’il écrit Quand nous regardions depuis notre terre – avec en toile de fond, pour la première de couverture, Lumière du jour du monde (2021), du peintre Jérôme Delépine dont l’œuvre accompagne les 31 poèmes de l’opus ? Temps révolu, étayé par l’emploi de l’imparfait de l’indicatif introduit par une conjonction de coordination indiquant un point de repère temporel, « quand » ? Nous sommes bien ici dans le réel, non dans un monde conditionnel. Le poète Jean-Louis Rambour n’a pas intitulé son recueil Si nous regardions depuis notre terre, mais bel et bien Quand nous regardions depuis notre terre. N’y trouvons pas de nostalgie (même si quelquefois restent « (…) des traces de doigts / de cheveux, regrets, noirceurs »), n’y cherchons pas un paradis perdu, Rambour est, ainsi que l’avaient titré les Cahiers d’arts et de littératures dont un numéro (n°7) lui était consacré aux éditions du Petit Véhicule, un « poète en temps réel ».