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Articles taggés avec: Compère-Demarcy Murielle

Instapoèmes, Matthias Vincenot & Julie Biet (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Lundi, 23 Septembre 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Instapoèmes, Matthias Vincenot & Julie Biet, Les Éditions du Mont-Ailé, juin 2019, 104 pages, 18 €

 

À chaque poème son Instant, chaque Poème a son Instant… Ce beau livre l’illustre, où les poèmes de Matthias Vincenot répondent aux photographies de Julie Biet, à moins que ce ne soit l’inverse… Peu importe quel regard fait écho à l’autre, tant l’osmose existe dans cette partition artistique focalisant en un même point de rencontre l’émotion d’un « Instapoème » à partager.

« Un Instapoème », ou poème de l’instant, est-il écrit en quatrième de couverture, « c’est une rencontre d’arts, où les poèmes de Matthias Vincenot et les photos de Julie Biet se font écho, les uns n’existant pas sans les autres ».

Sorte d’agenda perpétuel décliné sur une année et bien qu’il soit daté (du 22 juillet 2018 au 30 juin 2019), cet Instapoèmes a saisi dans ses textes/a capturé dans son objectif photographique, cet Instant d’éternité que peut prendre notre présent tout au long des saisons, à son rythme, à sa cadence, pourquoi pas sur l’air entonné d’une chanson, quel que soit notre espace-temps particulier.

Cicatrice de l’Avant-jour, Lydia Padellec (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 10 Septembre 2019. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

Cicatrice de l’Avant-jour, Lydia Padellec, Al Manar Editions, mai 2018, Gravures Marie Alloy, 75 pages, 17 €

 

La sobriété de la poésie de Lydia Padellec coule au fil limpide des pages comme une source vive, discrète et profonde, charriant dans son lit silencieux le cri de sa douleur. Sa profondeur est celle des eaux souterraines et de résurgence, en résonance avec notre traversée spontanément laborieuse du vécu et de la rencontre difficile avec ses abîmes, son flux opiniâtre à poursuivre sa route malgré le cours parfois obstrué de barrages, obstacles, effondrements, béances (« sur le chemin semé / de ronces et de doutes »). Cours quelquefois interrompu par l’ouverture d’une brèche – surgissement d’un événement tragique – nous laissant abandonné au bord du chemin, sur le bord du vide entre vertige et anéantissement, avec nos blessures, nos plaies, une Cicatrice de l’Avant-jour. Le titre de l’opus évoque le bouleversement provoqué par les événements tragiques de novembre 2015 à Paris ; ses poèmes au cœur de l’humain transcrivent le traumatisme : Dans la nuit profonde du jour, pour la première partie, avant le Chant de la dernière nuit (II), puis le trauma proprement dit, Cicatrice de l’Avant-jour (III), suivis de Nuit de sang (IV) et de La brûlure des cendres (V).

Mise au vert, Philippe Lacoche (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 04 Septembre 2019. , dans La Une Livres, La rentrée littéraire, Les Livres, Critiques, Roman, Les éditions du Rocher

Mise au vert, septembre 2019, 392 pages, 19 € . Ecrivain(s): Philippe Lacoche Edition: Les éditions du Rocher

 

Il faut agir : agir c’est se révolter. Et si la voix de l’insoumission gronde plus fortement au pays du Vaugandy et partout en France depuis 2017, comme elle s’entonnait sur Le chemin des fugues (Philippe Lacoche, éd. du Rocher, 2017), sans être suffisamment entendue, parions qu’elle devrait se faire entendre par cette Mise au vert qui nous replonge dans la vie aventureuse de Pierre Chaunier. Car cette « mise au vert » a de la verve et le verbe d’un grand cru, digne de la « Dive Bouteille » chère à François Rabelais. Autrement dit, ce nouveau roman de Philippe Lacoche a du corps, du nez, de la robe, du bouquet, de l’esprit, du mordant, de la couleur, des larmes. Sa fresque réaliste et visionnaire nous remet en bouche l’épicé et le brûlé d’un contexte social contemporain, sans oublier d’ajouter ce supplément romanesque aux arômes fruité, floral et succulent, que nous offrent les histoires d’amour.

Avec Lucian Blaga, Poète de l’autre mémoire, Luminitza C. Tigirlas (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Jeudi, 04 Juillet 2019. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

Avec Lucian Blaga, Poète de l’autre mémoire, Luminitza C. Tigirlas, éditions du Cygne, avril 2019, 108 pages, 13 €

 

Luminitza C. Tigirlas, poète et essayiste de langue française d’origine roumaine, psychanalyste trilingue à Saint-Priest (Rhône), nous offre avec cet essai consacré à l’œuvre poétique, théâtrale et philosophique de Lucian Blaga, le deuxième volet d’une Trilogie initialement intitulée Parfaire le sacré sans pardonner l’amour. L’ensemble interroge en ses trois volets le sacrifice de l’amour au nom de la création et dans le silence du sacré, commencé avec Rilke-Poème Elancé dans l’asphère (L’Harmattan, 2017), poursuivi dans l’ordre de publication par ce livre Avec Lucian Blaga, Poète de l’autre mémoire (éditions du Cygne, 2019), clôturé par Fileuse de l’invisible Marina Tsvetaeva, inspiré par l’œuvre et la vie de la poétesse russe (éditions de Corlevour, 2019). Par-delà Lucian Blaga, ainsi que le précise la quatrième de couverture, « à travers d’autres lectures de la littérature universelle, le sacrifice touche à une perception et à une rencontre intime de l’auteur avec le sujet de l’emmurement mythique et totalitaire dans le silence du sacré ». L’œuvre de Paul Claudel, de Georges Bataille, de Søren Kierkegaard ont fait singulièrement se confronter aussi le Dire à la dimension du sacré en passant par le sacrifice.

Je te massacrerai mon cœur, Philippe Thireau (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mercredi, 19 Juin 2019. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres, Poésie

Je te massacrerai mon cœur, Philippe Thireau, PhB éditions, mai 2019, 46 pages, 10 €

Composés de tankas et de haïkus, ce nouveau recueil de Philippe Thireau déroule, dans le soufre/le souffle discrètement assassin d’une renaissance biographique, sept jours de re-création/de jours ad-venus, insolites et déroutants. Terriblement curieux par la douce puissance redoutable que dégage le journal/roman de « la fille non advenue », l’héroïne de Je te massacrerai mon cœur. Fille n’étant pas advenue, cette dernière apparaît dès le « 1er jour au printemps », sur le seuil du livre, dans les frasques d’un garçonnet, « nu », d’être d’entrée dépossédé d’un amour déterminant : celui d’être désiré, celui d’être attendu

« un impossible ventre toi

advenu garçon pas fille

ainsi je fus nu

n.u. nu garçon pas fille

mais fille serai second »