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Articles taggés avec: Ayres Didier

52.dimanche (XXVI)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 24 Août 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

matériau

la question du matériau est au confluent de divers phénomènes, qui tous sont d’un intérêt supérieur si l’on veut réfléchir à l’activité de la création

le matériau, que définit Boulez dans ses cours au Collège de France, est bien le carrefour de la réalisation et de l’idée – et Boulez semble ne pas pouvoir choisir lui non plus

le matériau, comme principe fossile, comme puits minier, comme bassin phréatique, est très ouvert à l’analyse

le matériau, oui, langage flottant et ductile, capable de se cristalliser soudain dans la réalisation de l’idée, en une sorte d’apesanteur

ce qui veut dire que le matériau est une construction imagée qui revient vers elle-même

52.dimanche (XXV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 13 Juillet 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

l’absence

c’est parmi mes lectures de cette semaine que j’ai trouvé le thème de la lettre d’aujourd’hui

d’ailleurs, il y a longtemps que je suis intéressé par la théologie négative, c’est-à-dire, par la complexité aristotélicienne de la chose créée, comme cette fameuse statue sortie du bloc de marbre qui doit sa forme à ce qu’il lui a été retiré

donc, l’absence

dans un sens large, ce qui manque, ce qui manque par exemple dans la crise d’angoisse ou dans le surcroît émotif de l’alacrité

dans un sens strict, la chose qui est négative, l’énigme de vivre, la mort

A propos d'une image photographique - Le feu de Bernard Faucon

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 09 Juillet 2013. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

À propos d’une image photographique Le Feu de Bernard Faucon, tirage cibachrome, 31x31, appartenant au FRAC Limousin

 

Le Feu ou Les Troubles de la représentation

 

Il y a plusieurs semaines que j’ai acquis le catalogue d’une exposition de photographie, remontant à l’été 1986, dont une photo en particulier m’a impressionné. En l’occurrence une photo de la série Le Feu de Bernard Faucon, photographe que je connais depuis très longtemps par l’intermédiaire d’une série d’images qui mettaient en scène des enfants et des petits mannequins de vitrine. J’ai suivi Bernard Faucon un peu plus loin dans son travail quand il photographiait des chambres où brûlaient des feux déjà, qui, si je ne me trompe, avaient été publiées par les éditions William Blake.

52.dimanche (XXIV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 06 Juillet 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

fabrication

pourquoi ce mot ?

car je conçois l’écriture de cette page, tout autant que le reste de mes activités d’écriture, comme un métier d’écrire (ainsi qu’il y a un « métier de vivre »)

donc, écrire est une fabrication, un laboratoire ambulant, un exercice, une pliure, un rapport avec le brouillon, l’encre, la macula, comme la musique, d’ailleurs, qui agit avec des choses flottantes et qui, cependant, se fonde dans le silence des matières

il y a donc une part d’obscurité dans cette puissance que l’on porte en soi, force de la « technè » platonicienne, si je peux dire

cette opération dont je parle, l’affaire de l’écrivain, est suspendue à la fois à des techniques et à du recul, sans que l’on puisse se départir d’une certaine froideur pour ce que l’on écrit, alors qu’en même temps, il faut évoluer dans une demi-pénombre, celle des recherches intérieures, richesses dont l’exploration coûte une vie

Néant calme - Méandres et néant, Stéphane Sangral

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 01 Juillet 2013. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

 

Méandres et Néant, Stéphane Sangral, Editions Galilée, juin 2013, 112 pages, 9 €

 

Permettez-moi d’ouvrir ce petit texte de recension de Méandres et Néant, de Stéphane Sangral, par une ou deux notes attenantes, afin de comprendre comment a pris corps ma lecture de cet ouvrage très riche et original. Tout d’abord, le fait que le livre soit arrivé anonymement ou presque à mon domicile, donnait à voir une démarche à la fois sûre d’elle et aventureuse. Par ailleurs, je connais bien les éditions Galilée – par exemple avec le remarquable ouvrage de Michel Deguy, Au jugé, à partir duquel j’ai fait plusieurs conférences en milieu académique – et je sais qu’elles produisent des livres charnus et intelligents.