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52.dimanche (XXVII)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 31 Août 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

le bois ouvré

c’est avec difficulté que je fais cette lettre à cause d’une grande veille dont j’ai parfois l’habitude, mais qui, là, a désorganisé le plan de cette lettre que j’élabore souvent dans la nuit qui précède

une nuit non dormie, disons

de fait, je voulais évoquer le labeur de toute personne qui doit avancer dans le monde du langage pour y trouver des formes non encore écrites

le chantier, plein d’échafaudages, de mises en ordre préalables, de vues de l’esprit, de diverses répétitions et ritournelles – deleuziennes – pour faire apparaître une page sans défaire la profondeur du bois ouvré qu’il faut toujours pour la chose écrite – ici, le petit brouillon depuis lequel je mets au propre cette note

dans cette veillée d’hier, je préparais, si je puis dire, les grandes étapes des travaux universitaires auxquels il est possible que je sois confronté, et là, en propre, il s’agit de bois ouvré

A propos de Regain, Rachel

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 27 Août 2013. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

Les amours spirituelles

 

Il n’est pas aisé de faire état de ce livre de la collection Neige, des éditions Arfuyen, à plusieurs titres. D’abord, par ce qu’il faudrait citer in extenso l’ouvrage pour en rendre la musique et la signification. Pour aussi rendre palpable ce qu’a été la vie de la poétesse, son activité, ses goûts, sa nature. Or, si l’on veut construire un éclairage sur l’ouvrage, il faut choisir un angle, tout relatif qu’il soit. Donc, essayer, malgré tout, de donner à entendre la voix particulière de l’auteur.

Cela dit, on peut aussi se porter ardemment vers l’appareil critique, et aux appels de note très instructifs, ce que, comme lecteur, je me suis autorisé parfois. Si je m’en suis privé jusqu’à un certain point, c’est afin de laisser aux poèmes leur intégrité et leur mystère, leur mouvement personnel. Car cette édition bilingue, faite à partir de l’hébreu moderne, laisse un goût impénétrable et fort, non seulement à cause de la présence de cet alphabet hébraïque en regard de la traduction française, mais aussi par la complexité grammaticale de certaines formules, qui ne rendent pas le sujet du poème abstrus, mais lui procurent, au contraire, une épaisseur et une présence, un feuilletage et une puissance.

52.dimanche (XXVI)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 24 Août 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

matériau

la question du matériau est au confluent de divers phénomènes, qui tous sont d’un intérêt supérieur si l’on veut réfléchir à l’activité de la création

le matériau, que définit Boulez dans ses cours au Collège de France, est bien le carrefour de la réalisation et de l’idée – et Boulez semble ne pas pouvoir choisir lui non plus

le matériau, comme principe fossile, comme puits minier, comme bassin phréatique, est très ouvert à l’analyse

le matériau, oui, langage flottant et ductile, capable de se cristalliser soudain dans la réalisation de l’idée, en une sorte d’apesanteur

ce qui veut dire que le matériau est une construction imagée qui revient vers elle-même

52.dimanche (XXV)

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 13 Juillet 2013. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

l’absence

c’est parmi mes lectures de cette semaine que j’ai trouvé le thème de la lettre d’aujourd’hui

d’ailleurs, il y a longtemps que je suis intéressé par la théologie négative, c’est-à-dire, par la complexité aristotélicienne de la chose créée, comme cette fameuse statue sortie du bloc de marbre qui doit sa forme à ce qu’il lui a été retiré

donc, l’absence

dans un sens large, ce qui manque, ce qui manque par exemple dans la crise d’angoisse ou dans le surcroît émotif de l’alacrité

dans un sens strict, la chose qui est négative, l’énigme de vivre, la mort

A propos d'une image photographique - Le feu de Bernard Faucon

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 09 Juillet 2013. , dans La Une CED, Etudes, Les Dossiers

 

À propos d’une image photographique Le Feu de Bernard Faucon, tirage cibachrome, 31x31, appartenant au FRAC Limousin

 

Le Feu ou Les Troubles de la représentation

 

Il y a plusieurs semaines que j’ai acquis le catalogue d’une exposition de photographie, remontant à l’été 1986, dont une photo en particulier m’a impressionné. En l’occurrence une photo de la série Le Feu de Bernard Faucon, photographe que je connais depuis très longtemps par l’intermédiaire d’une série d’images qui mettaient en scène des enfants et des petits mannequins de vitrine. J’ai suivi Bernard Faucon un peu plus loin dans son travail quand il photographiait des chambres où brûlaient des feux déjà, qui, si je ne me trompe, avaient été publiées par les éditions William Blake.