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Critiques

Monsieur Miroir, La vie extravagante de Serge Tamagnot, René de Ceccatty (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Jeudi, 15 Mai 2025. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Biographie

Monsieur Miroir, La vie extravagante de Serge Tamagnot, René de Ceccatty, éditions du canoë, mars 2025, 400 pages, 22 € . Ecrivain(s): René de Ceccatty

 

Biographe réputé de grands écrivains (Leduc, Pasolini, Morante), René de Ceccatty s’est penché cette fois sur la figure d’un ami artiste, photographe, collagiste, proche des célébrités, chasseur émérite d’autographes, passionné d’art et de littérature, admirateur de Violette Leduc et de Jean Sénac.

Il est pourtant si difficile de résumer une vie, sinon de l’éclairer, encore plus de la nuancer comme s’il s’agissait d’y donner les couleurs les plus exactes.

C’est à cette tâche quasi impossible que s’est attelé René de Ceccatty, fouillant au plus près les divers épisodes d’une vie « extravagante », complexe, plurielle, tissée de mille et une rencontres fortuites, désirées, réitérées.

Né en 1932, décédé en plein covid 19, en 2022.

About Alice, Pat Andrea (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 15 Mai 2025. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Arts

About Alice, Pat Andrea, éditions Les Arts dessinés, mai 2025, 128 pages, 35 €

 

Ce que Pat Andrea trouva chez Alice

L’ouvrage luxueux About Alice réunit une sélection de planches et d’images tirées de 3 carnets de croquis réalisés par Pat Andrea (né en Hollande en 1942 au sein d’une famille d’artistes, diplômé d’une des plus anciennes écoles d’art du monde, l’Académie royale des Beaux-Arts de La Haye). Nous faisons la connaissance de l’homme, photographié dans son atelier, au cours d’un entretien mené par Frédéric Bosser (fondateur des Arts dessinés). Pat Andrea est à l’initiative d’un atelier de dessin et de collage à l’École de Recherche Graphique à Bruxelles. En 1998, il est nommé professeur aux Beaux-Arts de Paris où il enseignera jusqu’en 2007. Le 6 mars 2002, il est élu membre Correspondant à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France.

À Contrevie (Contravida, 1994), Augusto Roa Bastos (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 14 Mai 2025. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Amérique Latine, Roman, Seuil, En Vitrine, Cette semaine

À Contrevie (Contravida, 1994), Augusto Roa Bastos, Le Seuil, trad. espagnol (Paraguay), François Maspéro, 254 pages . Ecrivain(s): Augusto Roa Bastos Edition: Seuil

 

Le support de ce roman est un train de mort. Lent, bringuebalant, inquiétant, il porte en ses flancs le narrateur – l’auteur assurément – unique survivant d’un massacre lors d’une évasion de prisonniers politiques d’une prison. Survivant, dans ce roman, n’a de sens qu’ontologique. La survie est la condition humaine et, par définition, elle n’est que sursis. En compagnie de personnages étranges et inquiétants, le narrateur va. Où ? Il ne sait pas, au moins au départ. Loin, dans tous les cas, loin des lieux où on le traque.

Entre les scènes de son compartiment et ses rêves pendant ses endormissements, il est assailli par un flot de souvenirs qui déferle comme un torrent, portant avec lui une enfance erratique et des images obsessionnelles des parents, des amis d’alors, des cinglés qui peuplaient Manorá – petit village perdu au milieu de nulle part. La noirceur et la brutalité traversent ces évocations du passé adossées à l’histoire du pays soumis à toutes les exactions.

La Fabrication du Réel, Caroline Hoctan (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 07 Mai 2025. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Tinbad

La Fabrication du Réel, Caroline Hoctan, Tinbad Roman, mars 2025, Préface Serge Lehman, 266 pages, 23 € Edition: Tinbad

 

« Car ce que La Fabrication du Réel propose avant tout, c’est, comme son titre l’indique, une expérience métaphysique, une plongée dans l’infrastructure du sujet du monde.

Pas une autofiction, mais une ontofiction » (Serge Lehman, Préface).

« Tout en écoutant le ressac de l’océan résonner dans la maison, je fixais la malle de mon père. Je pris alors conscience que si je ne savais rien, ou si peu, de mes origines, et de ce qui fondait cette identité que je portais, je ne savais pas plus qui j’étais moi-même, ni vers quoi j’allais ou n’allais pas » (La Fabrication du Réel).

Dirty dandy, Benjamin Berton (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Mercredi, 07 Mai 2025. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Biographie, Roman

Dirty dandy, Benjamin Berton, éditions Page à Page, Coll. écho(s), février 2024, 201 pages, 18 € . Ecrivain(s): Benjamin Berton

 

Benjamin Berton, écrivain, n’est pas un adepte du confort. Benjamin Berton a le goût du risque, des structures narratives audacieuses, des télescopages. On en a la preuve avec Dirty dandy, sous-titré Quand Jean Lorrain ébranle Marcel Proust. Benjamin Berton semble ici poursuivre un double but : rendre hommage à l’auteur de Monsieur de Bougrelon, le faire sortir de l’oubli (tout relatif) où il a été relégué, et, en le confrontant à une Figure quasi inattaquable de notre patrimoine, à l’un des saints les plus vénérés de notre ciel littéraire (vénération toute relative elle aussi car, en vérité, qui lit vraiment Proust ?), tenter, sans illusion, de remettre en cause une hiérarchie unanimement acceptée. Remy de Gourmont, il y a bien longtemps, avec ses « dissociations d’idées », dans Le Chemin de Velours, mais avec des moyens différents, s’était engagé sur un tel terrain.