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Critiques

Rites et naissances, Thibault Biscarrat (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Jeudi, 19 Juin 2025. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Poésie

Rites et naissances – Thibault Biscarrat – Préface de Pierre-Olivier Lambert – Le nouvel Athanor – 68 p. – 17 euros – 01/03/25 . Ecrivain(s): Thibault Biscarrat 

« Dévotion à la poésie et à l’esprit des « croyances primitives », c’est avec vitalité et fraîcheur que les mots et les versets s’enchaînent pour s’élever au plus haut, là où « L’hirondelle tisse la couleur du ciel ».

Pierre-Olivier Lambert – Préface

« Je cherche l’éternel et l’immuable.

J’observe les saintes métamorphoses.

Le poème est musique, rythme ancestral.

Il sourd des abris de branchages.

Les émotions sont sensations, impressions. »

Rites et naissances

La Punition d’Arles, Emma Santos (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 19 Juin 2025. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

La Punition d’Arles, Emma Santos, éd. des femmes – Antoinette Fouque, juin 2025, 150 p., 6,50 € Edition: Editions Des Femmes - Antoinette Fouque

 

Ô triste, triste était mon âme
À cause, à cause d’une femme.

Verlaine, Romances sans paroles, Ariettes oubliées VII

 

La réfutation

La Punition d’Arles est le récit d’une rupture amoureuse, ainsi que d’une lente reconstruction, écrit en 1975 par Emma Santos. L’autrice fait le portrait d’un individu odieux, une espèce de maître-chanteur et d’une relation amoureuse à sens unique, à l’instar du monodrame, La Voix humaine de Jean Cocteau. En effet, Emma S. implore le retour du photographe infidèle, jamais prénommé.

Les Brumes du clos du Doubs, Jacques Jeannerat (par Gilles Banderier)

Ecrit par Gilles Banderier , le Mercredi, 18 Juin 2025. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Roman, Slatkine

Les Brumes du clos du Doubs, Jacques Jeannerat, Slatkine, 2024, 180 pages, 27, 30 CHF Edition: Slatkine

 

Il existe deux Jura (trois en comptant l’île anglaise où Orwell rédigea 1984, mais il est impossible de la confondre avec les deux autres) : un département français et un canton suisse, le climat de celui-ci étant, toutes choses égales par ailleurs, plus agréable que la météorologie de celui-là, qui connaît régulièrement des périodes de froid glacial valant à certaines zones le sobriquet de « petite Sibérie ».

Dernier canton rattaché à la Confédération helvétique voici près d’un demi-siècle (1978), le Jura est à la fois discret et attachant, loin des métropoles financières et mondialisées   que sont Zurich ou Genève. Lorsque la Réforme le chassa de sa cité, en 1528, le prince-évêque de Bâle vint s’installer dans une de ses possessions, la petite ville de Porrentruy, que lui-même et ses successeurs développèrent énergiquement et le résultat est remarquable : une belle ville d’art et d’histoire, à l’échelle humaine, qui mérite une visite approfondie, au même titre que, par exemple, la cité médiévale de Saint-Ursanne, bordée par la Doubs avant que celui-ci n’entre en territoire français.

Les Justes face au génocide arménien, Hilda Kalfayan-Panossian (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Mardi, 17 Juin 2025. , dans Critiques, Les Livres, Essais, La Une Livres, Histoire

Les Justes face au génocide arménien, Hilda Kalfayan-Panossian, Editions Kirk Publishing 2024, 419 pages, 30 €

 

Cet ouvrage est un hommage à tous ceux qui ont secouru, aidé, sauvé de la mort des Arméniens que le gouvernement Jeune-Turc vouait à la mort en 1915. Elles et ils furent nombreux à vouer leur énergie dans le cadre de missions humanitaires, mettant parfois leur vie en danger. Ce furent, nous le verrons, des Européens, mais aussi des Américains et des Turcs.

Hilda Kazlakayan-Panossian consacre le premier chapitre de son livre à un bref historique de l’Arménie, qui resitue les conditions dans lesquelles le génocide de 1915 fut commis, rappelant les atrocités dont on peine à croire qu’elles aient pu être le fait d’êtres humains. Les témoignages de plusieurs des Justes décriront eux aussi les abominations subies par les hommes, mais aussi par les femmes (violées bien entendu, mais aussi brûlées vives) et par les enfants quand ils ne furent pas enlevés pour servir d’esclaves après avoir été « turquifiés », ou noyés deux par deux après avoir été ligotés, un 24 mai 1916 au bord de l’Euphrate ou encore brûlés vifs…

Cette nuit-là, la Sorcière… – Vendée, 1794, Jean-Claude Lumet (par François Baillon)

Ecrit par François Baillon , le Mardi, 17 Juin 2025. , dans Critiques, Les Livres, La Une Livres, Contes

Cette nuit-là, la Sorcière… – Vendée, 1794, Jean-Claude Lumet Éditions du Petit Pavé – Août 2023 112 pages – 12 €

 

À la lecture du titre de ce récit, on pense inévitablement à plonger dans une atmosphère de légende ou de conte. Si le paysage qui entoure les personnages principaux revêt les draperies d’un cauchemar, l’histoire qui nous est narrée, bien qu’inventée, est réaliste. Du reste, il nous est précisé que les lieux mentionnés, les massacres, le nombre de tués et les noms de victimes sont authentiques. Ainsi, le récit de cette nuit vendéenne de 1794 puise son étrangeté et sa magie, si l’on peut dire, dans une succession de faux-semblants, d’idées basées sur des croyances populaires – ces mêmes croyances bénéficiant de l’obscurité et de l’oppression des luttes révolutionnaires. L’imagination des paysans prévaut sur tout autre effort de raison.