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Recensions

Malart, Aro Sáinz de la Maza (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 05 Novembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, Polars, La Une Livres, Actes Noirs (Actes Sud)

Malart, Aro Sáinz de la Maza, Éditions Actes noirs, avril 2024, trad. espagnol, Serge Mestre, 432 pages, 23,50 € Edition: Actes Noirs (Actes Sud)

 

Au large de Barcelone quelque chose dérive avec accrochée à sa structure un corps. La personne est vivante, le narrateur nous fait percevoir ses sensations. Goût d’eau salée, délires. Des images défilent : un tablier rouge et bleu, une patineuse… L’homme puisqu’il s’agit d’un homme, très affaibli, attaché et agrippé à une petite embarcation a le corps qui baigne dans l’eau de mer. Il boit la tasse à chaque paquet d’eau salée qui vient le recouvrir et semble drogué. Il se souvient néanmoins qu’il fait partie des forces de police. Il ne voit pas la côte, il est désespéré et toujours reviennent ces couleurs bleu et rouge et cette patineuse. C’est l’inspecteur Malart de la police de Barcelone !

Milo Malart, on en parle beaucoup au centre de police. La sous-inspectrice Mercader et ses collègues le recherchent désespérément. Ils ont 60 heures pour le retrouver. C’est un géant de deux mètres au caractère bien trempé qui n’en fait souvent qu’à sa tête. Il était parti à la poursuite de ceux qu’il pensait être les auteurs de nombreux assassinats dans la région de Barcelone, c’est sa version en tout cas.

Le village secret, Susanna Harutyunyan (par Guy Donikian)

Ecrit par Guy Donikian , le Lundi, 04 Novembre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Pays de l'Est, Roman

Le village secret, Susanna Harutyunyan, Les Argonautes Éditeur, février 2024, trad. arménien, Nazik Melik Hacopian-Thierry, 218 pages, 22 €

 

C’est à un voyage hors du temps que nous sommes conviés à la lecture de ce texte, hors du temps puisqu’aucune date précise n’est donnée, mais daté cependant quand il a comme toile de fond, tout juste évoquée, le génocide de 1915 ou encore l’ère soviétique.

Un voyage hors du temps parce que Susanna Harutyunyan « conjugue les souffrances du peuple arménien avec la poésie de ses légendes ».

Le village secret est donc situé en Arménie, aux confins des montagnes, secret parce qu’il n’est connu de personne « à l’extérieur », secret parce que s’y réfugient ceux qui ont par miracle échappé aux tueries.

Terre Fragile, Claire Fuller (par Sandrine-Jeanne Ferron)

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Jeudi, 10 Octobre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, Stock

Terre Fragile, Claire Fuller, éd. Stock, Coll. La Cosmopolite, janvier 2024, trad. anglais, Mathilde Bach, 379 pages, 23 € Edition: Stock

 

As-tu déjà ressenti cela, dans une librairie par exemple, la sensation qu’un livre t’observe plus qu’un autre, il t’attend ou te tend la main, et qu’il a ce pouvoir-là. De rendre le sol instable au point de te faire chavirer. Il a un message pour toi. Parce que justement celui-ci, tu ne l’as pas choisi. Ton existence interceptée par une autre existence. Et la confiance que l’acte de lire amplifie. Terre Fragile est venu à moi avant sa parution. C’est un bouquiniste qui me l’a offert, l’éditeur le lui a adressé mais il m’avoue qu’il n’a plus le temps de lire. Ce sont les épreuves non corrigées, trente-cinq chapitres, la couverture encore blanche, la quatrième de couverture non rédigée. Claire Fuller. Lire en français un roman traduit de l’anglais, je refuse poliment. Un roman inédit puisque hormis le cercle de l’obstétrique du livre, je suis la seule à pouvoir le lire. Je parcours la page des remerciements et c’est la voix de l’auteure qui me séduit. Un livre ne se refuse pas, même poliment. J’accepte.

Le Refuge des étoiles, Les rêveries d’une réceptionniste à l’hôtel La Louisiane, Charlotte Saliou (par Marjorie Rafécas-Poeydomenge)

Ecrit par Marjorie Rafécas-Poeydomenge , le Mardi, 08 Octobre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman

Le Refuge des étoiles, Les rêveries d’une réceptionniste à l’hôtel La Louisiane, Charlotte Saliou, Editions Blacklephant, 2023, 237 pages, 16,90 €

 

Le Refuge de étoiles invite à s’égarer délicieusement dans le labyrinthe des rêveries d’une réceptionniste de l’hôtel La Louisiane (surnommé Hôtel des infidèles dans la chanson d’Etienne Daho et le Chelsea Hotel version parisienne par Frédéric Beigbeder qui a réalisé la préface de ce livre et pour qui l’hôtel est sa deuxième maison).

Saint-Germain-des-Prés n’est pas un quartier comme les autres, il y règne une atmosphère insulaire, surtout dans l’imagination incandescente de Boris Vian. Mais il s’agit d’une île sans utopie : « Les valeurs y sont parfois inversées. Et le Bien fusionne avec le Mal au point de créer de beaux mensonges et des réussites mythomanes très charmantes, surtout en soirées ». Charlotte Saliou réussit à transformer ce quartier mythique en une aventure surréaliste, avec une géographie réinventée et alchimique.

La femme minérale, Nathalie Bénézet (par Patryck Froissart)

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 04 Octobre 2024. , dans Recensions, Les Livres, La Une Livres, Roman, Editions Maurice Nadeau

La femme minérale, Nathalie Bénézet, Editions Maurice Nadeau, Les Lettres Nouvelles, mai 2024, 110 pages, 17 €

 

De retour, en Provence, d’un séjour professionnel de plusieurs années en Asie, le personnage principal de ce court roman, une femme alors désœuvrée, tombe par le plus aléatoire des hasards, dans la rubrique hétéroclite des faits divers, sur un article d’un quotidien local relatif au retrait, par décision judiciaire, à un couple totalement démuni de ressources, de ses deux enfants au motif allégué de maltraitance.

Les autorités ayant investi le taudis dans lequel la famille vivait en totale réclusion, tous volets clos, sans contact avec l’environnement social, y auraient découvert les jumeaux déscolarisés, désocialisés, dénutris, en manque de soins.

« Pendant des jours, j’ai pensé à ces gens. […] J’ai pensé à eux comme s’ils étaient des proches. Et je les imaginais seuls, sans les petits, sans plus le droit de ni les n’approcher ni de les voir, jamais ».