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Opération Condor, Un homme face à la terreur en Amérique latine, Pablo Daniel Magee (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Jeudi, 11 Mars 2021. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Histoire

Opération Condor, Un homme face à la terreur en Amérique latine, Pablo Daniel Magee, Éditions Saint-Simon, octobre 2020, 377 pages, 22 €

Enfant, Martin, entouré de sa grand-mère Sarah et de sa mère Lidia, habite un petit village dans la région du Chaco paraguayen. La famille est pauvre. Malade, il sera guéri par le chaman de la tribu indigène chamacoco qui dira à son endroit : « garçon doit vivre, garçon très important ». Plus tard, il fait la connaissance d’Ogwa, un petit Indien guarani avec qui il joue. Il passe des heures insouciantes près de la rivière avec son camarade et un harpon pour pêcher le poisson. En 1947, avec sa famille, il rejoint par le bateau la ville de Notre-Dame-Sainte-Marie-d’Asunción, pour s’installer à San Lorenzo. Comme ils sont pauvres, Martin après avoir bu une guampa (récipient) de maté tôt le matin va vendre des empanadas de mandioca (sorte de beignet salé) avant de rejoindre l’école España où il fait l’apprentissage de l’espagnol, le castellano. C’est un bon élève. Diplômé d’agronomie, il fait la rencontre en 1954 de sa future femme, Celestina. En 1963, ils décident avec son épouse de créer une école qu’ils baptiseront Juan Bautista Alberdi en souvenir d’un éducateur argentin, et utilisent une méthode pédagogique inspirée du Brésilien Paulo Freire s’adressant aux plus défavorisés. Martin s’engage dans le syndicalisme. Parallèlement, il poursuit ses études de droit et devient avocat en 1968.

Ne dis rien, Patrick Radden Keefe (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 01 Mars 2021. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Récits, USA, Belfond

Ne dis rien, Patrick Radden Keefe, septembre 2020, trad. anglais (USA) Claire-Marie Clevy, 342 pages, 22 € Edition: Belfond

 

Ce livre n’est pas une fiction, c’est une enquête journalistique sur « les Troubles », les 30 ans de guerre civile qui eurent lieu en Irlande du nord de 1968 avec la manifestation pour les droits civiques jusqu’à 1998, date des accords du Vendredi saint. De plus, il laisse une large part et une importante réflexion sur la mémoire et le silence qui les entourent.

Belfast, un soir de décembre 1972, Jean McConville, veuve, 38 ans, mère de dix enfants, est enlevée par un groupe d’hommes masqués. La veille elle avait essayé de soulager un soldat britannique qui était tombé devant sa porte en lui reposant la tête sur un oreiller. Avant d’être embarquée, elle dira à Archie, seize ans, son fils aîné : « Occupe-toi des enfants jusqu’à mon retour ». Ils l’attendront en vain. On ne la reverra plus. Les enfants seront placés en orphelinat, élevés à la dure, parfois maltraités. Sa disparition soulèvera de nombreuses questions : qui l’a enlevée, les Anglais, l’IRA, pourquoi ? Où est-elle passée ? Est-elle toujours en vie ? Son fils Michael enquêtera longtemps sur la disparition de sa mère.

Le portrait de la Traviata, Do Jinki (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 09 Février 2021. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Asie, Roman

Le portrait de la Traviata, Do Jinki, Matin Calme Éditions, juin 2020, trad. coréen, Choi Kyungran, Delphine Bourgoin, 250 pages, 19,80 €

 

Ce livre est un roman à énigme, ou whodunit, de l’anglais « who [has] done it ? », roman policier basé sur une enquête et la recherche d’un coupable parmi plusieurs suspects, un peu comme les romans d’Agatha Christie ou ceux du juge Ti, mais en plus sobre encore. Le décor est réduit à l’essentiel, mais les Coréens sont friands de ces livres.

Dans l’appartement 204, bâtiment 3, résidence H à Seocho, un quartier de Séoul, on retrouve assassinée une jeune femme, Jeong Yumi, de coups de couteau, et à côté un homme mort tué par un poinçon, reconnu par les proches comme étant Lee Pilho, un individu peu recommandable qui harcelait Jeong Yumi. Figurent en tant que premiers « témoins » la sœur de la victime Jeong Aera, Kim Hyeongbin, le prétendant de la jeune femme, et Jo Pangeol, le gardien de la résidence. L’enquête est entre les mains du policier Lee Yuhyeon. Ce dernier, en compagnie de son assistant, commence par dresser un plan du logement avec l’emplacement des objets et meubles importants, ainsi que des ouvertures, puis dispose les corps des victimes là où on les a trouvés. Ils vont ensuite disserter sur : qui a pu pénétrer dans l’appartement et comment, et tenter de reconstituer ce qui a pu se passer.

Avis de grand froid, Jerome Charyn (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Jeudi, 28 Janvier 2021. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Rivages/noir, Roman, USA

Avis de grand froid, septembre 2020, trad. anglais, Marc Chenetier, 345 pages, 21,90 € . Ecrivain(s): Jerome Charyn Edition: Rivages/noir

 

Précisons que nous sommes en pleine utopie, en pleine uchronie, en pleine histoire contrefactuelle. En 1989, à peine élu, le président démocrate des États-Unis, J. Michael Storm, est destitué pour cause de malversations. Son vice-président, Isaac Sidel doit le remplacer au pied levé. Ce dernier, après avoir été commissaire de la police criminelle à New-York, est devenu maire de New-York puis vice-président des USA. Son glock glissé en permanence dans son pantalon et la main toujours à portée d’un gros cornichon malossol, ce flic juif n’est pas vraiment prêt à affronter la fonction de président des USA. Qu’importe, on connaît le personnage haut en couleur qui se promène depuis quarante ans, soit 1973, dans les romans de Charyn qui lui a consacré ou presque consacré douze romans, et l’on sait ses ressources. On est prêt, presque réjoui de voir ce curieux attelage, conduit par le Gros type alias POTUS (Président Of The United State) à la tête de l’administration et de la politique américaine, se mettre en mouvement et affronter le monde libre.

Mon cœur restera de glace, Éric Cherrière (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 12 Janvier 2021. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Belfond

Mon cœur restera de glace, Éric Cherrière, janvier 2020, 192 pages, 18 € Edition: Belfond

 

Lucien Faure est boulanger de son état et maire d’un petit village de haute Corrèze. Il a perdu son fils au cours de la première guerre mondiale, et de ses deux petits-fils l’un est rentré gueule cassée, et l’autre, le plus jeune, s’est enfuit avec ce dernier dans le bois de sapins épais, profond, non loin de la commune avec le fusil familial. On ne les reverra plus. En janvier 1944, les enfants du village ont repéré le bruit des moteurs des camions Mercedes-Benz L4500A, ceux avec le viseur sur le bout du capot avant. Les Allemands sont de retour. Une colonne de leur convoi va disparaître, être engloutie, les camions éclipsés, par cette forêt épaisse et ténébreuse. Mais, pour cette perte dans cette maudite végétation, les Allemands demandent des comptes, exigent des rétorsions. Il faut vingt-trois morts, de préférence des Juifs. On trouvera des Juifs dans une planque du four à pain du boulanger, on complétera avec des habitants qui n’ont pas l’air « très catholiques ». Et puis après avoir arrosé tout ça avec de l’Alkohol, sous la direction de Lothar von Wissen, on reprendra la direction des bois dans lesquels on s’enfoncera avec pour guides et otages le maire et une dizaine d’autres habitants.