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La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Collection de poche des éditions de la Table Ronde

 

Les Bourgeois de Calais, Michel Bernard (par Stéphane Bret)

Ecrit par Stéphane Bret , le Jeudi, 25 Mai 2023. , dans La Table Ronde - La Petite Vermillon, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Roman

Les Bourgeois de Calais, Michel Bernard, La Table Ronde, Coll. La Petite Vermillon, avril 2023, 240 pages, 8,40 € . Ecrivain(s): Michel Bernard Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Quand on nomme le nom d’Auguste Rodin, on pense très spontanément à ses œuvres les plus connues, Le Penseur, ou encore L’Âge d’airain. Le roman de Michel Bernard décrit la rencontre et les liens qui se nouent au fil du récit entre Auguste Rodin, sculpteur déjà consacré et reconnu, et Omer Dewavrin, Maire de Calais. Nous sommes en 1884, à l’approche du centenaire de la Révolution. Omer Dewavrin souhaite faire ériger un monument en hommage aux Bourgeois de Calais, ces six hommes qui offrirent les clés de la ville aux Anglais pendant la guerre de Cent ans, en 1347, épargnant ainsi à la ville de Calais une probable dévastation par les troupes ennemies.

Dès la première rencontre, rue de l’Université, siège de l’atelier de Rodin, une nécessité esthétique s’impose à ce dernier : rappeler les couleurs du ciel flamand, les nuages de la mer du Nord : « Il affirma que ces hommes d’autrefois, ces Français du Moyen Âge, les avaient vus, ce ciel, ce soleil, cette mer, comme lui, comme tous les Calaisiens ».

Quat’ saisons, Antoine Blondin (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 07 Septembre 2021. , dans La Table Ronde - La Petite Vermillon, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles

Quat’ saisons, Antoine Blondin, juin 2021, 288 pages, 8,50 € Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Les trois premiers romans d’Antoine Blondin (1922-1991) ont été ici même célébrés lors de leur réédition à La Petite Vermillon il y a quatre ans ; puisque cette honorable collection s’obstine à éloigner de l’oubli cet encore plus honorable auteur, célébrons donc le seul recueil de nouvelles publié du vivant de Blondin, Quat’ saisons (1975) augmenté de six nouvelles extraites du recueil posthume Premières et dernières nouvelles (2004, non encore réédité en poche). Une fois n’est pas coutume, plutôt qu’entamer nous-même la glose de Quat’ saisons, laissons l’auteur présenter son livre :

« Au fil d’une année, les voitures des quat’ saisons proposent sur les marchés un fouillis de primeurs contrastées en volumes et en couleurs. Il arrive pourtant qu’un œil sensible découvre une harmonie sous ces disparates : pommes de terre nouvelles, carottes nouvelles, tomates nouvelles… L’auteur de ce livre, à l’éventaire duquel on ne trouve que des nouvelles, tout court, ne souhaite pas autre chose. Il a choisi de remonter le cours des quatre saisons, de l’hiver au printemps, parce qu’ayant été cueilli à froid, il a essayé de terminer sur un coup de grâce ».

Rien que l’amour, Lucien Becker (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 09 Avril 2021. , dans La Table Ronde - La Petite Vermillon, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Rien que l’amour, Lucien Becker, 432 pages, 10,50 € Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Né en Moselle en 1911, décédé à Nancy en 1984, Lucien Becker, entré dans l’administration de la police, écrivit très tôt (dès 1929) et annonça en 1961 qu’il n’écrirait plus. Son dernier recueil date de cette année-là : L’été sans fin. Mais nombre de poèmes inédits et posthumes sont repris dans cette édition qui comporte en outre des lettres de pairs ou de poètes admirés (Tardieu, Réda, Senghor, Bachelard, Bousquet…). Cet ensemble copieux, plus de quatre cents pages, convaincra le jeune public de l’intérêt de cette poésie toute dédiée à l’amour. Les titres parlent d’eux-mêmes et suggèrent, comme le note bien Guy Goffette dans sa longue préface, les blessures perçues dès le plus jeune âge : Pas même l’amour ; Le jeu des corps ; Le désir n’a pas de légende ; Les pouvoirs de l’amour ; Plein amour. De 1929 à 1961, une quinzaine de titres et des publications chez Gallimard (dès 1944) le font reconnaître de Char, Follain, etc.

C’est « un désastre intérieur » qui préside à l’écriture du poème, c’est la solitude extrême, c’est encore le silence, c’est la présence aussi d’Yvonne, sa femme, et de leur fille.

Silhouettes de mort sous la lune blanche, Kââ (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mercredi, 31 Mars 2021. , dans La Table Ronde - La Petite Vermillon, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Silhouettes de mort sous la lune blanche, Kââ, janvier 2021, 304 pages, 8,90 € Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Nous sommes dans les années 1980, un hold-up tourne mal, le narrateur et héros du polar, dont on ne citera jamais le nom, décide d’abattre son plus jeune complice qui tire à tout va comme un fou. Puis, il prend la poudre d’escampette avec son camarade Straub, qui se vide de son sang, et 250 millions de francs, laissant derrière lui deux autres de ses acolytes, les frères du gamin, les Vila. Commence alors l’histoire d’une cavale en Renault 5 Alpine lorsque les deux survivants décident de se lancer à la poursuite des fuyards pour venger leur frère et récupérer leur part du butin. En chemin, l’homme sans nom abat un autre de ses complices, Jérémie Detwiller, dont il s’amourache de la femme Corinne, née Hébertine Romano. Erich Straub souffrant le martyr mais toujours en vie, une force de la nature, Corinne amoureuse, le groupe part pour un temps se reposer en Auvergne où « sans nom » possède une maison. La petite troupe active ses réseaux d’information, ouvre les yeux, tend l’oreille, soigne Erich qui retrouve des forces et s’octroie un peu de bon temps.

Le club des longues moustaches, Michel Bulteau (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 20 Novembre 2020. , dans La Table Ronde - La Petite Vermillon, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits, Anthologie

Le club des longues moustaches, Michel Bulteau, 208 pages, 7,30 € Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

On a pu oublier certains auteurs de la fin du XIXe, début du XXe, parce que de grandes pointures, comme Proust, Gide, ont certes fait de l’ombre à des écrivains talentueux, que la renommée a moins choyés.

Bulteau, amoureux de cette littérature-là, issue de poètes et de romanciers arborant de belles bacchantes, fous de l’Italie, d’une certaine manière de vivre dans de beaux hôtels, et par là-même un peu en marge des autres auteurs, en profite pour nous donner un essai qui réactualise ces moments de littérature, sauve de l’oubli nombre d’auteurs qui le méritent, et que même un Petit Robert des noms propres ne cite plus, nous plonge dans une atmosphère de la Belle Epoque et au-delà.

Si le Petit Robert aligne encore des notices relatives à Emile Henriot, Edmond Jaloux ou Henri de Régnier, Abel Bonnard, Francis de Miomandre, Jean-Louis Vaudoyer ont disparu corps et biens. C’étaient des amis, des italophiles, italianistes dans l’âme, qui ont écumé Venise, Rome, ont évoqué à grand renfort de livres de souvenirs (Esquisses… Promenades italiennes… Rome… Stendhaliana, etc.) les splendeurs intimes, cachées ou célèbres de la péninsule.