Identification

La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Collection de poche des éditions de la Table Ronde

 

Je, Gauguin, Jean-Marie Dallet

Ecrit par Stéphane Bret , le Lundi, 13 Novembre 2017. , dans La Table Ronde - La Petite Vermillon, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Biographie, Arts

Je, Gauguin, octobre 2017, 238 pages, 8,70 € . Ecrivain(s): Jean-Marie Dallet Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Le genre de l’autobiographie imaginaire est malaisé à maîtriser. Jean-Marie Dallet, auteur de Je, Gauguin, dément quelque peu ce présupposé. Dans ce récit, il est le « Je » de Gauguin, son intimité, ses secrets, ses tourments récurrents, ses obsessions. Ce qui accroche dès l’entame de l’ouvrage, c’est l’explicitation des choix de ce peintre ; il avoue ainsi, au retour de son voyage en Amérique Latine où il a passé soit dit en passant une partie de son enfance, sa dépendance vis-à vis du désir d’évasion, de fuite d’un ailleurs forcément attractif :

« En fait dès qu’il s’agira de fuir, de chercher ailleurs plus loin, toujours plus loin, une existence différente, je serai toujours partant, n’admettant jamais que de lever l’ancre, même pour le bout du monde, ne sert à rien, que l’on n’échappe jamais à l’enfer intime qui vous colle au cœur, au Sud comme au Nord ».

Pic, Jack Kerouac

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 27 Octobre 2017. , dans La Table Ronde - La Petite Vermillon, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Pic, mai 2017, trad. anglais (USA) Christophe Mercier, 144 pages, 5,90 € . Ecrivain(s): Jack Kerouac Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Ce dernier et bref roman de l’auteur célébré de la Beat Generation, publié la première fois en anglais en 1971, trouve ici, grâce à la traduction de Christophe Mercier, une nouvelle chance de se faire connaître. Le titre, certes, est loin de l’importance de Sur la route, Le rouleau original, ou de Big Sur. On retrouve néanmoins sous la plume de Kerouac quelques obsessions musicales ou thématiques (la route, la ferveur pour les déclassés, l’ambiance de villes nocturnes…).

L’histoire de ces deux frères, Slim, le grand, amateur de jazz et musicien lui-même, et Pic(torial Review Jackson), entre Caroline du nord qu’ils quittent après la mort de Grand P’pa et un passage éclair chez Tante Gastonia et New-York, prend très vite l’allure et le rythme d’un road movie, que la langue d’un enfant d’une dizaine d’années relate avec ses déformations, ses raccourcis. Pic s’émerveille de ce grand frère prêt à lui faire découvrir la très grande ville, New-York, sa petite amie Sheila.

Dans les montagnes chinoises, John Hopkins

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 20 Juin 2017. , dans La Table Ronde - La Petite Vermillon, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman

Dans les montagnes chinoises, juin 2017, trad. anglais (USA) Danièle et Pierre Bondil, 224 pages, 7,10 € . Ecrivain(s): John Hopkins Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

L’Amérique du Sud est connue pour ses coups d’État, ses juntes militaires, ses allers-retours entre gouvernements démocratiques et dictatures. Le Pérou n’échappe pas à la règle. Non situé dans le temps de manière précise, mais par déduction probablement au début des années ‘80, Dans les montagnes chinoises, surnom des Andes provenant de l’origine asiatique des Indiens venus peupler ce sous-continent il y a plusieurs milliers d’années, est un roman qui aborde de manière romanesque la difficulté, voire dans ce cas précis l’impossibilité, d’établir de façon pacifique et stable la démocratie dans un pays déchiré par l’antagonisme de deux mondes irréconciliables.

Opposition des cultures, héritées des Incas pour la majeure partie de la population indigène avec sa mythologie toujours très prégnante et de l’Espagne catholique pour la minorité descendant des colons espagnols, frontières des langues, le quechua pour les Indiens et l’espagnol pour les grands propriétaires terriens, grand écart entre l’extrême pauvreté de beaucoup et l’insolente richesse de quelques-uns, l’illettrisme et le savoir, etc.

La nuit myope, A.D.G

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mardi, 18 Avril 2017. , dans La Table Ronde - La Petite Vermillon, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

La nuit myope, mars 2017, 112 pages, 5,90 euros . Ecrivain(s): A.D.G. Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

Sur la présentation de sa page facebook, La petite vermillon annonce sa ligne éditoriale ainsi : « Exigeante et frondeuse, la petite vermillon, collection de poche de La Table Ronde, arpente depuis quinze ans, sans préjugés ni exclusive, tous les champs de la littérature et des sciences humaines ».

Exigeante, frondeuse et sans préjugés sont autant de qualités qui cadrent à la perfection avec la nouvelle publication de l’un des romans – ici plutôt une novella – d’A.D.G., La nuit myope, publié en 1981 aux Éditions Balland, puis réédité en 2003 chez Durante Éditions.

L’auteur de romans policiers qui en 2003 à la sortie de son livre Kangouroad Movie déclarait selon l’article de Bruno Icher dans Libération du 15 mai 2003 : « J’avais très mal pris de ne pas être réédité pour le cinquantenaire de la Série Noire, moi, un des seuls auteurs à lui être toujours resté fidèle. Alors, parano aidant, j’ai décidé de fabriquer une supercherie : un polar australien, traduit par mes soins. Comme ça, pour les emmerder », retrouve par l’intermédiaire de La Table Ronde une place de choix chez Gallimard. Par l’intermédiaire également et surtout de l’écrivain Jérôme Leroy, auteur de la quatrième de couverture, auquel La petite vermillon a donné « carte noire » pour la réédition de ses coups de cœurs.

L’éclipse de lune de Davenport et autres poèmes, Jim Harrison

Ecrit par Philippe Leuckx , le Mardi, 21 Mars 2017. , dans La Table Ronde - La Petite Vermillon, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Poésie

L’éclipse de lune de Davenport et autres poèmes, janvier 2017, trad. américain Jean-Luc Piningre, édition bilingue, 192 pages, 7,10 € . Ecrivain(s): Jim Harrison Edition: La Table Ronde - La Petite Vermillon

 

Sans être en rien lyrique ni romantique, le poète-romancier Harrison en pur réaliste réussit à nous convaincre, le temps de la lecture de ses poèmes, de faire un bout de trajet américain avec lui. En Amérique profonde, cela va sans dire, tant les poèmes regorgent d’allusions à ces terres de solitude, pleines d’animaux (pumas, coyotes, corbeaux), à l’heure où Jim se donne un rien de vitalité en humant l’air de lune, la tombée du soir, en décrivant les alentours de son chez soi.

J’ai lu que dans

l’immensité sauvage

le vieux Nieh dressa un tigre des montagnes

à porter son bois pour le feu.

Le poète recueille le menu, l’infime, les vibrations, les altérations de l’air, les violences communes, et distille une mélancolie de fin du monde, où il se sent devenu trop vieux pour vivre les changements.