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Articles taggés avec: Bretou Jean-Jacques

Canari, Duane Swierczynski

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mercredi, 21 Juin 2017. , dans La Une Livres, Rivages, Les Livres, Critiques, Roman, USA

Canari, avril 2017, trad. anglais Sophie Aslanides, 408 pages, 22 € . Ecrivain(s): Duane Swierczynski Edition: Rivages

 

 

Serafina Holland, dite Sarie, étudiante particulièrement brillante, admise à suivre le cursus des « honors students » à la faculté de lettres de Philadelphie, est aussi une belle jeune femme, longiligne et bronzée de type mexicain. Pour son père, Kevin, addictologue, elle est une enfant remarquable, sortant assez peu, ne buvant pas, ne fumant pas, ne se droguant pas, un modèle pour son jeune frère Marty et un soutien pour la famille. Sarie a perdu sa mère, Laura. Elle y pense souvent et a hérité de sa Civic au volant de laquelle elle se déplace dans Philadelphie. Au cours d’une soirée précédant la fête de Thanksgiving, elle va cependant commettre l’irréparable : boire une gorgée de bière et aspirer une bouffée de « joint ». Et, il n’en faudra pas plus à notre étudiante exemplaire pour transgresser ses codes et accepter nuitamment d’emmener « D. », pour qui cette jeune femme pratiquement sobre est une aubaine, à un mystérieux rendez-vous.

Billie Morgan, Joolz Denby

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Vendredi, 16 Juin 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Iles britanniques, Roman, Les éditions du Rocher

Billie Morgan, avril 2017, trad. Thomas Bauduret, 391 pages, 21,90 € . Ecrivain(s): Joolz Denby Edition: Les éditions du Rocher

 

 

« Ce récit constitue mes mémoires ; la vérité, telle qu’elle existe dans mon souvenir ». Par cette simple phrase placée en épigraphe, Joolz Denby nous indique que l’on entre de plain-pied dans le récit de l’histoire de Billie Morgan, l’héroïne de son livre. Billie est née dans une famille presque ordinaire de Bradford, dans le West Yorkshire. Billie est la cadette d’une fratrie de deux filles. Elle a les cheveux bruns de son père qui a déserté le foyer conjugal. Aux yeux de sa mère, blonde décolorée, elle n’est pas féminine et « a le don de [se] faire détester ». Billie, qui doit son nom à Lady Day, la chanteuse, se demande d’ailleurs, tout le temps : « qu’est ce que j’ai fait pour que papa nous abandonne ? Pour qu’il cesse de m’aimer ? ». Une lourde et sourde culpabilité qui va marquer le destin de cette gamine de Bradford. Bradford qu’elle aime même si ça n’est pas Londres, Bradford où a vu le jour le peintre David Hockney.

La guerre invisible, Drew Chapman

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 25 Avril 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Albin Michel, Roman, USA

La guerre invisible, février 2017, trad. Frédéric Grellier, 510 pages, 23,90 € . Ecrivain(s): Drew Chapman Edition: Albin Michel

 

Écrire un roman policier peut s’apparenter à la technique du tressage ou du tissage. Comme on noue ou l’on entrecroise des fils ou des cordelettes pour réaliser un motif, on se sert des différents éléments d’une affaire ou des personnages comme des brins de matière que l’on attache ou que l’on entrelace. Au fur et à mesure de ces opérations, apparaissent, comme un canevas, les différents tableaux de l’histoire. Dans La guerre invisible chaque brin, chaque évènement constitue un chapitre. Ces derniers sont plutôt courts ; ainsi l’ensemble est bâti de telle sorte que, malgré sa complexité, l’histoire se lit bien et vous tient en haleine.

Le héros de Chapman, Garett Reilly, est un trader de vingt-six ans très brillant analyste, mais amoral et antimilitariste, travaillant sur le marché obligataire, chez Jenkins & Altshuler à New-York, sous le regard indulgent et protecteur de son boss Avery Bernstein.

Dans l’ombre, Arnaldur Indridason

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mercredi, 29 Mars 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Polars, Pays nordiques, Roman, Métailié

Dans l’ombre, février 2017, trad. islandais Éric Boury, 344 pages, 21 € . Ecrivain(s): Arnaldur Indridason Edition: Métailié

 

Après 12 romans ayant pour héros Erlendur Sveinsson, le plus connu en France des auteurs de romans policiers islandais, Arnaldur Indridason, se lance dans une nouvelle série, Trilogie des ombres, ayant pour cadre la période 1941-1944. C’est dans cette Islande du passé, à l’histoire mouvementée, qui vit sous l’occupation anglo-américaine, alors que l’Europe est envahie par l’Allemagne, que vont désormais se nouer de sombres intrigues.

En 1941, on découvre dans un petit appartement de Reykjavik un représentant de commerce tué d’une balle dans la tête, le front marqué du symbole nazi. Á ses côtés se trouve une valise contenant une capsule de cyanure. Un jeune policier islandais, Fovent, seul inspecteur de la police criminelle d’Islande, ex-stagiaire de Scotland-Yard à Edimbourg, accompagné d’un membre de la police militaire américaine ayant le même âge, « Islandais de l’ouest » né au Canada, donc parfaitement bilingue, Thorson, sont chargés de l’enquête. Les soupçons se portent d’abord sur les soldats américains occupant l’île ou sur quelqu’un se trouvant « dans la situation », à savoir quelqu’un fréquentant ces militaires, compte tenu de la marque de l’arme trouvée sur place ; un Colt. Puis les recherches s’orientent dans d’autres directions lorsque l’on découvre la véritable identité de la victime.

Article 353 du code pénal, Tanguy Viel

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Jeudi, 23 Mars 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, Les éditions de Minuit

Article 353 du code pénal, janvier 2017, 176 pages, 14,50 € . Ecrivain(s): Tanguy Viel Edition: Les éditions de Minuit

 

Ce livre raconte une histoire sombre comme peuvent l’être dans le Finistère les jours de pluie, l’hiver. Á force de tomber, le crachin vous pénètre tout entier et vous recouvre, corps et âme, d’une couche grise et poisseuse. Et le vent souffle sur le paysage un air à faire tourner la tête et lever le cœur. C’est une de ces histoires que l’on aime cependant à lire, retranché dans le confort douillet d’un intérieur qui vous abrite du temps et vous protège du mauvais sort. La Bretagne est une terre de légende et les Bretons savent les conter comme personne ou comme Tanguy Viel.

Celle-ci est celle de Martial Kermeur, un homme ordinaire, la cinquantaine demeurant dans une presqu’île de la rade de Brest. En fait Kermeur n’est pas si ordinaire qu’il y paraît. Il a été tellement malmené par la vie que l’on n’en revient pas vraiment de le voir tenir debout. Kermeur s’adresse à un juge d’instruction, il raconte son histoire, sa vie, avec ses mots, pas ceux qui sortent des livres de droit, comme il dit, et ses mains qu’il a besoin de sentir libres.