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Articles taggés avec: Bretou Jean-Jacques

En vol, Alan Tennant (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Vendredi, 07 Février 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, USA, Gallmeister

En vol – Traduit par Jacques Mailhos – 480 p. – 11,70€. Edition: Gallmeister

 

Au milieu des années 1980, Alan Tennant, naturaliste, observateur d’oiseaux depuis son plus jeune âge et auteur d’ouvrages d’herpétologie, participe à une étude sur le faucon pèlerin arctique, Falco Peregrinus Tundrius. La base de départ se trouve à Padre Island, le banc de sable le plus long du monde situé sur la côte de la région du sud Texas où 380 espèces d’oiseaux ont été documentées. Le programme est pris en charge par l’armée dans le cadre de recherches sur la guerre chimique et le Centre de Cancérologie M.D. Anderson de l’Université du Texas, grâce auquel Tennant est invité. Il s’agit pour l’Université d’étudier « les traces de pesticides organochlorés (DDT…) et de composés cancérigènes, diffusés et répandus par voies naturelles, susceptibles d’affecter notre existence tout autant que celle de ces faucons » dont la réceptivité à ces substances est très grande puisque la coquille de leurs oeufs devient fragile au point d’empêcher toute reproduction. L’équipe d’observateurs se compose, outre de Tennant, de George Vos, ancien de la seconde guerre mondiale aux commandes de son Cessna Skyhawk, et de Janis Chase attachée militaire chargé du suivi radio des oiseaux jusqu’à leur vecteur de migration.

Empire des chimères, Antoine Chainas (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Jeudi, 09 Janvier 2020. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Folio (Gallimard), Polars

Empire des chimères, septembre 2019, 740 pages, 10,20 € . Ecrivain(s): Antoine Chainas Edition: Folio (Gallimard)

 

Au tournant des années 1983 et 1984, alors que l’on commence au cours du premier gouvernement Mitterrand à parler de rigueur budgétaire, et que l’on découvre à Lépanges-sur-Vologne le corps du petit Grégory, à Lensil, autre village de la France profonde, on constate, après une partie de cache-cache, la disparition de la petite Edith. « Décidément – aurait pu dire un célèbre présentateur du journal télévisé de l’époque – la France va mal ! ». À Lensil, alors que le prix du terrain chute, que l’on voit apparaître ici et là d’inquiétantes plaques de moisissures, tous les habitants sont mobilisés, en vain, pour rechercher la disparue.

Pendant ce temps-là, aux États-Unis, une importante société, LIM, qui n’est pas sans rappeler Disney, même si toute ressemblance avec des personnes existantes ou inexistantes ne serait que purement fortuite et involontaire, rêve d’installer en France (par défaut en Espagne) un parc à thème basé sur un jeu de rôle à succès : l’Empire des chimères.

Un père sans enfant, Denis Rossano (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Vendredi, 15 Novembre 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Allary Editions, Roman

Un père sans enfant, Denis Rossano, août 2019, 368 pages, 20,90 € Edition: Allary Editions

 

Un père sans enfant – Derrière cet oxymore se cache la biographie romancée de Douglas Sirk. Ce dernier, de son nom de naissance Hans Detlef Sierck, est né en 1897 à Hambourg. Après avoir passé son enfance au Danemark, d’où sa famille est originaire, Sierck va entreprendre des études artistiques en Allemagne puis y devenir metteur en scène de théâtre et de cinéma, avant de rejoindre les USA où il sera connu comme réalisateur de mélodrames et de thrillers sous le nom de Douglas Sirk. Il s’éteindra à Lugano, en Suisse, en janvier 1987.

Pour les besoins de son roman, Rossano invente le personnage de Denis étudiant en cinéma. Ce dernier dont la mère est allemande éprouve une grande fascination pour l’œuvre mélodramatique de D. Sirk. Sur les conseils de son professeur, il lit le livre de Jon Hallyday, Sirk on Sirk, et décide de faire son mémoire de maîtrise sur le cinéma germanique populaire sous le IIIe Reich. Il va se rendre à Lugano au cours des années 1981 à 1987 pour rencontrer Sirk et tâcher d’en apprendre plus sur cette image du cinéma mondial, et tenter de cerner le personnage, son entourage et ses ambiguïtés.

Quatre romans noirs, Tonino Benacquista (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Mardi, 22 Octobre 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Folio (Gallimard), Polars, Roman

Quatre romans noirs, juin 2019, 704 pages, 14,50 € . Ecrivain(s): Tonino Benacquista Edition: Folio (Gallimard)

 

Ce volume rassemble quatre romans de Benacquista : La maldonne des sleepings, Les morsures de l’aube, Trois carrés rouges sur fond noir et La Commedia des ratés, publiés respectivement en 1989, 1990, 1991, 1992, au début de la carrière de l’auteur.

La maldonne des sleepings est l’histoire d’un jeune couchettiste des wagons-lits, travaillant sur le Galileo reliant Paris à Venise, qui se trouve embarqué, par un voyageur embarrassant, valant des millions, dans une histoire rocambolesque.

Les morsures de l’aube raconte l’aventure de deux copains, Antoine et Bertrand (Mister Laurence), parasites, hirondelles, pique-assiettes qui munis ou non de cartons d’invitation consument leurs vies d’inaugurations en inaugurations, de soirées en soirées et de boîtes en boîtes. Ils croisent furtivement un de leur congénère Jordan et sa sœur Violaine qui se prennent pour des vampires en laissant dans le creux du cou de leurs proies la marque de leurs crocs. Ils vont se trouver mêlés à une sombre et dangereuse histoire de chantage due à leur mode de vie.

Les derniers mots, Tom Piccirilli (par Jean-Jacques Bretou)

Ecrit par Jean-Jacques Bretou , le Lundi, 16 Septembre 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Folio (Gallimard), Polars

Les derniers mots, juin 2019, trad. Étienne Menanteau, 480 pages, 9 €

 

À Long Island, comme il y a eu une famille Crumb réputée pour son originalité et le talent de dessinateur de ses membres, Robert en tête, à l’origine du « pulp underground » américain, on peut rencontrer, toute comparaison mise à part, en dehors de l’anticonformisme et de l’esprit de clan, les Rand. Au jeu des sept familles, on peut demander le grand-père, son fils ou sa belle-fille (papy souffrant d’Alzheimer est soigné par ces derniers) ; l’un de leurs trois enfants, Collie, Terrier, ou la petite dernière, Dale ; l’un des deux tontons, Male ou Grey, ou encore le chien Kennedy. Ils portent tous des noms de race de chiens et ils sont tous voleurs de père en fils depuis des générations, mais ils ont une règle, comme notre Arsène Lupin, ils sont « voleurs mais pas assassins ». Les affaires ne se portent pas trop mal, leur grande maison, pleine de cachettes secrètes déborde des fruits de leurs larcins ; il y a même le flic du coin, un peu ripou mais abandonné par sa femme et ses enfants qui vient chercher un peu de réconfort et de chaleur auprès de cette famille aux membres si soudés.