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Mère (10), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 19 Novembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Parce que je crois que l’univers est fini, et que l’expansion de l’univers est à mettre au titre de sa totalité, comme le néant existe comme partie du tout. Pas de Big-Bang, l’incommencement. Toutes ces notions sont sujettes à l’épistémologie.

Tiens.

Merci.

Il disait quoi à propos de la tristesse ?

Il revient d’un colloque à Cerisy, et il est remonté.

Une sorte de rayonnement, lit-on ailleurs, dont la musique est inconsciente. Il faut remettre la science au niveau de l’esthétique et ne pas désespérer de l’épistémologie.

Mère (9), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 08 Novembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Ce temps suspendu sur la note de piano du Clair de lune.

Toi, et ton Jugement dernier. Lis. Relis. Tu verras qu’il n’y a que de l’ombre, que des choses incertaines. Pas mieux qu’un mouvement brownien et tout le hasard de vivre. Vraiment ? Rien.

Je te croyais à Berne.

Etc.

C’est cette angoisse.

Le temps des morts.

Les années blanches.

La mort.

Métaphysique de la poésie - Le Fils de la Montagne froide, de Han Shan, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 04 Novembre 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

à propos de Le Fils de la Montagne froide, de Han Shan, éd. Orphée-La Différence, septembre 2016, trad. Daniel Giraud, Calligraphie de Yu Wang, 128 pages, 8 €

 

Pourquoi lit-on de la poésie ? Sans doute pour y trouver les principes de nos existences prosaïques, et permettre de répondre aux questions essentielles, ainsi que de mesurer en quoi notre angoisse est productive. D’ailleurs cette croyance dans le pouvoir de la poésie répare le lecteur, et est une sorte de passion presque matérielle qui nous rend capables d’accepter le monde. Il en va exactement ainsi avec ce livre que publient les éditions Orphée-La Différence, poésie chinoise sans doute du VIIème siècle, ici présentée sous forme bilingue avec un travail calligraphique régulier, ordonné et rigoureux. On y trouve une expression de la beauté – justement une des raisons pratiques qui réparent notre condition d’homme. Et beau ici au sens strict de Kant, qui prône une beauté perçue universellement sans concept. Le beau permet d’augmenter notre puissance intérieure, et fait le fond métaphysique de cette poésie de la Montagne froide, laquelle revient aux plus simples questions, et pourtant énigmatiques et tant de fois évoquées, comme : où allons-nous, ou qui sommes-nous ?

Mère (8), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Mardi, 01 Novembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

La mort bien avant la vie, n’est-ce pas ?

Ou le contraire ?

Le dernier vêtement.

La dernière chemise.

Tu connais ce film de Powell où l’héroïne récupère les larmes d’un défunt, de son amant qui est entre la vie et la mort. Tu vois, je suis sensible et je me rappelle.

Le Concerto Aranjuez.

Ecoute, je suis ému.

Je ne parle pas sans arrêt de suicide et de mort, cela m’arrive parfois, c’est tout.

Une poésie exprimant la mort - à propos du Jouet triste de Ishikawa Takuboku

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 28 Octobre 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Jouet triste de Ishikawa Takuboku, éd. Arfuyen, octobre 2016, trad. Jérôme Barbosa, Alain Gouvret, 104 pages, 14 €

 

Que reste-t-il aux poètes devant la mort ? Rien, sinon l’expression de la mort elle-même, et Le Jouet triste, recueil posthume de Ishikawa Takuboku, le prouve et l’illustre avec éloquence et un raffinement extrême. Oui, une poésie adossée à la mort, aux heures de quelques ultimes instants, les dernières saisons vécues par l’artiste, hantées par la description de son calvaire physique, son témoignage de tuberculeux au temps où la maladie était sans remède. Bien sûr, il est facile a posteriori de dire que la mort était le centre de cette poésie, de dire que la mort était présente à l’esprit du poète avec clarté, mais il y a trop de lucidité du poète tuberculeux pour sa propre maladie, trop de souffrance qui transparaît, pour affirmer que cette action triste était inconsciente. Oui, sans doute Ishikawa Takuboku savait sa fin proche et écrire ces derniers poèmes était sans doute encore un dernier cri.