Identification

Articles taggés avec: Ayres Didier

Mère (12), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Jeudi, 01 Décembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Elle volait n’importe quoi, surtout au Prisunic et aux Galeries Lafayette. Des parfums, des broches, des parapluies. Mon père est venu deux fois au poste de police. Très en colère.

C’était une famille unie qu’elle a sciemment désunie.

Regarde.

Des bestioles rouges ?

J’ai compris.

L’abus des médicaments n’est pas neutre, et ça a des conséquences.

Boire. Je veux boire.

A propos de Zoartoïste et autres textes, Catherine Gil Alcala, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 28 Novembre 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Zoartoïste et autres textes, Catherine Gil Alcala, éd. La Maison brûlée, novembre 2016, 136 pages, 15 €

 

 

Au risque de répéter ce qui a été dit déjà au sujet de la forme très originale et particulière du théâtre de Catherine Gil Alcala, il faut se faire à l’idée qu’il y a là un style d’auteur, et un vrai monde. Ce monde est fait de la concaténation de différents éléments, qui prennent source dès la liste des personnages (un peu à la manière de Novarina) et d’ailleurs avec le tout premier d’entre eux : Zoartoïste, c’est-à-dire un enchâssement de noms et d’épithètes tels que Zoroastre, toïste, artiste, le Tao, l’art, Zarathoustra. Et c’est bien ce qui surgit à la lecture, ce mélange, cette saturation, le caractère protéiforme d’un univers théâtral à part entière. Là encore, pour cette pièce qui s’organise en 15 scènes (15 miroirs), l’on est tout devant une sorte d’autoportrait de la dramaturge, une sorte de monologue à plusieurs voix qui nous sature d’informations et d’images, qui explose en quelque sorte dans un style foisonnant et divers.

Mère (11), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 26 Novembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Ma mère est d’origine belge.

Lectrice du Soir ?

Elle pense que tous les sept ou neuf ans on repart pour un cycle et que le mariage parfait n’existe pas.

Des discontinuités, lit-on aussi.

Merci.

Une sorte d’ordre intérieur dont le développement suit un cours chaotique, hasardeux et sans continuité.

Merci.

J’ai été le sujet de sa thèse.

Êtes-vous fière ?

A propos de Lieux-non dits, Geneviève Roch, par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Vendredi, 25 Novembre 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

Lieux-non dits, Geneviève Roch, éd. Le Lavoir St-Martin, 2013, 15 €

 

Une poésie autarcique

Le destin des livres est une affaire parfois mystérieuse. Il l’est d’autant que le livre passe le temps de sa publication et vient au regard d’un lecteur qui n’est plus tout à fait contemporain de la parution. Et c’est ce retard-même qui interroge. Tel est le cas de ce petit recueil que publiaient les éditions de Marie-Noëlle Chabrerie en 2013. C’est ainsi que la littérature résiste au temps séquencé de notre époque, faite d’oubli et de passions violentes – oubli violent lui aussi à la mesure de l’engouement artificiel et souvent médiatique d’un simple moment historique, que le livre lui, doit transcender.

Donc, Lieux-non dits est de cette espèce, un livre avec destin. D’ailleurs cette poésie se prête elle-même au temps, au phénomène d’usure de la durée. Et cette lutte intérieure contre le temps chronologique, est ici tenue en échec par des figures sans image, une langue abstraite et géométrique d’une poésie sans image, une sorte de représentation à la Bram Van Velde, qui se suffit à elle-même, qui se nourrit de sa propre force, une poésie autarcique.

Mère (10), par Didier Ayres

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 19 Novembre 2016. , dans La Une CED, Ecriture, Ecrits suivis

 

Parce que je crois que l’univers est fini, et que l’expansion de l’univers est à mettre au titre de sa totalité, comme le néant existe comme partie du tout. Pas de Big-Bang, l’incommencement. Toutes ces notions sont sujettes à l’épistémologie.

Tiens.

Merci.

Il disait quoi à propos de la tristesse ?

Il revient d’un colloque à Cerisy, et il est remonté.

Une sorte de rayonnement, lit-on ailleurs, dont la musique est inconsciente. Il faut remettre la science au niveau de l’esthétique et ne pas désespérer de l’épistémologie.