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Roman

Ma grand-mère russe et son aspirateur américain, Meir Shalev

Ecrit par Anne Morin , le Lundi, 09 Septembre 2013. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Gallimard, Israël

Ma grand-mère russe et son aspirateur américain, traduit de l’hébreu par Sylvie Cohen, mai 2013, 239 pages, 18,90 € . Ecrivain(s): Meir Shalev Edition: Gallimard

 

 

Fable fondée sur un terreau de réalité ou produit de l’imagination de son auteur, Ma grand-mère russe et son aspirateur américain donnent en 239 pages une idée de ce qu’était la vie au mochav pour les populations juives chassées de leurs pays respectifs et condamnées à assimiler une autre langue, à découvrir et adopter un nouvel horizon, à repartir de rien, en un mot à vivre à l’envers la création de Babel.

Tout cela, conté sur un ton léger, effleurant comme en passant la gravité et la dureté de la vie des personnages qui, tant bien que mal, et souvent dans des conditions extrêmes, apprivoisent une terre inhospitalière.

Toute histoire juive recouvre plusieurs interprétations, tout détail donnant lieu à débat :

La longue attente de l’ange, Melania G. Mazzucco

Ecrit par Victoire NGuyen , le Samedi, 07 Septembre 2013. , dans Roman, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Flammarion, La rentrée littéraire, Italie

La longue attente de l’ange, traduit de l’Italien par Dominique Vittoz, 4 septembre 2013, 445 pages, 22 € . Ecrivain(s): Melania G. Mazzucco Edition: Flammarion

 

Le roman du Tintoret


Publié en 2008 en Italie sous le titre La Lunga Attesa dell’ Angelo, ce roman est pour la première fois traduit en français par Dominique Vittoz et publié chez Flammarion.

Il s’agit d’un récit de la vie du peintre célèbre Jacopo Robusi, dit Le Tintoret, qui a vécu à Venise de 1518 à 1594. Il est considéré comme l’un des Maîtres de la peinture italienne de la Renaissance. Les critiques et historiens d’art l’associent au courant maniériste de l’école vénitienne.

Le roman commence vers la fin de vie du peintre. Âgé, celui-ci est sur son lit de mort. Il est en proie à la fièvre depuis quinze jours. La structure du roman suit la progression de la maladie menant le Maître inexorablement vers la mort.

Le soleil à mes pieds, Delphine Bertholon

Ecrit par Patryck Froissart , le Vendredi, 06 Septembre 2013. , dans Roman, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Jean-Claude Lattès, La rentrée littéraire

Le soleil à mes pieds, 21 août 2013, 187 pages, 16 € . Ecrivain(s): Delphine Bertholon Edition: Jean-Claude Lattès

 

Deux sœurs, la grande et la petite…

Aujourd’hui, la petite est la plus grande des deux. Grande, très grande. […]. La grande, elle, est minuscule.

Elles ont grandi ensemble, comme des sœurs normales.

Elles ont vécu ensemble, mais cela n’était plus dans la normalité, des jours et des jours durant, près du cadavre de leur mère, cloîtrées dans leur appartement, et puis, une fois découverte l’horreur de cette macabre situation, ont été placées dans le même foyer jusqu’à leur majorité.

La majeure partie du roman, à l’exception de retours ponctuels sur le passé, se déroule alors que la petite vient d’avoir 22 ans.

La grande et la petite sont névrotiques.

Immortelles, Laure Adler

Ecrit par Stéphane Bret , le Jeudi, 05 Septembre 2013. , dans Roman, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Grasset, La rentrée littéraire

Immortelles, 5 septembre 2013, 362 pages . Ecrivain(s): Laure Adler Edition: Grasset

 

L’amitié, ce sentiment si précieux, peut nous conduire à un peu d’éternité. C’est à cette célébration que souhaite nous faire assister Laure Adler dans son roman Eternelles. C’est le récit des parcours de trois femmes, Judith, Suzanne et Florence, qui ont toutes, à différents moments de leurs vies respectives, rencontré la narratrice, l’ont marquée, influencée, façonnée dans ses choix de vie, affectifs, sociétaux.

Judith a passé son enfance en Argentine, issue d’une famille d’origine juive polonaise. Sa mère, Ethel, connaîtra la France durant la seconde guerre mondiale. Suzanne, marquée dès l’enfance par l’absence d’un père parti, dit-il, installer des filiales pour le compte d’une grande entreprise au Brésil, éprouve très tôt l’impératif de la recherche de la liberté ; elle se compare à Albertine, personnage de La Recherche du temps perdu. Elle est devenue « une fille murée ». Florence, pour sa part, cherche son salut dans les spectacles, dans le théâtre, art dont elle est éprise. Elle fréquente assidûment le festival d’Avignon, assiste aux débordements du Living Theater, à la mise en cause de Jean Vilar par des contestataires.

Uniques, Dominique Paravel

Ecrit par Anne Morin , le Mardi, 03 Septembre 2013. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, La rentrée littéraire, Serge Safran éditeur

Uniques, 22 aout 2013, 165 pages, 15 € . Ecrivain(s): Dominique Paravel Edition: Serge Safran éditeur

 

Visions des choses, interpénétration des temps et des vies, fulgurance des couleurs, dans un même lieu : une rue grise et triste, attendant la neige, un soir d’Epiphanie : « C’est toujours le passé qu’on voit. Que se passe-t-il, quels abîmes, dans ce retard, entre nos regards ? » (p.124). Le temps ne recommence à goutter que lorsque la narratrice reprend la main sur son œuvre. Dans la salle d’exposition d’une entreprise, elle a saisi sur un écran une portion vide de la rue Pareille où vivent tous les personnages, et où se trouve également l’entreprise Rodalpa. Rue vide, mais non pas inanimée – chacun peut y voir ce qu’il veut, s’y voir, en mouvement, en arrêt sur image, ou projetant ses fantasmes – : « En s’approchant il a compris qu’il s’agissait d’un écran plat sur lequel une image fixe était projetée. Une rue. Plus précisément la rue de l’usine, dont les bâtiments s’entrevoyaient sur la gauche. Aucun passant, une lumière indéfinissable, glauque, l’artiste avait sans doute filmé au petit matin. Tout était inerte. Il ne comprenait pas pourquoi les gens semblaient tous captivés » (p.69).