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Polars

Quand les anges tombent, Jacques-Olivier Bosco

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Jeudi, 20 Novembre 2014. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Jigal

Quand les anges tombent, Jigal Polar, septembre 2014, 328 pages, 19,00 € . Ecrivain(s): Jacques-Olivier Bosco Edition: Jigal

 

Jacques-Olivier Bosco, dans une interview début 2014 au salon du polar de Drap, après la sortie de son roman Loupo, avait déclaré, en parlant de ses projets littéraires : Et puis je travaille sur un beau roman noir, dans un style plus calme, avec des personnages forts, des enfants et des ados, rien d’extraordinaire pour eux, si ce n’est des déceptions, de la rage et l’envie de vivre « différemment ».

Si l’on compare cette déclaration avec la quatrième de couverture de Quand les anges tombent, on sourit en pensant à ce que l’auteur aurait pu écrire dans un style « plus calme » et sur une intrigue plus banale. À n’en point douter, pour JOB, le « rien d’extraordinaire » se vit dans l’extrême.

« Cinq enfants kidnappés…

Un truand impitoyable, Vigo, dit le Noir, condamné à perpet’ pour le meurtre de gamins qu’il nie farouchement avoir commis…

Un avion en provenance de Russie qui par malheur s’écrase sur une prison…

Des voleurs comme nous, Edward Anderson

Ecrit par Zoe Tisset , le Lundi, 10 Novembre 2014. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman, Points

Des voleurs comme nous, traduit de l’anglais (USA) par Emmanuèle de Lesseps, septembre 2014, 240 pages, 6,60 € . Ecrivain(s): Edward Anderson Edition: Points

 

C’est l’histoire d’une cavale de trois hommes, des hors-la-loi, des mécréants, des malfaiteurs. Ils braquent des banques comme le bon citoyen va faire des courses. Ils ne sont pas méchants, juste hors système, hors tout. « Les flics m’ont jamais inquiété, dit T. Doub. C’est les mecs qu’on prenait pour des amis qui vous dépassent. Et une femme qui t’en veut. C’est ça qui te dépasse ». Bowie va pourtant s’amouracher d’une « donzelle », d’une fille à part, sauvage et tendre.

« – J’ai l’impression que toutes les femmes font ça.

– Je ne sais pas ce que font les autres femmes (…)

– Je suppose qu’une femme est un peu comme un chien, Bowie. Tu prends un bon chien, si son maître meurt, il refusera qu’un autre le nourrisse et il mordra tous ceux qui veulent le caresser, et s’il continue, il cherchera tout seul sa nourriture et souvent il mourra ».

Le passager d’Istanbul, Joseph Kanon

, le Vendredi, 24 Octobre 2014. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Roman, Seuil

Le passager d’Istanbul, septembre 2014, traduction (USA) de Lazare Bitoun, 484 pages, 22,50 € . Ecrivain(s): Joseph Kanon Edition: Seuil

 

Voici un polar bien atypique. Si d’habitude, nous suivons dans ce genre littéraire la quête d’un meurtrier, dans ce roman, c’est avant tout à la conservation d’un assassin que nous veillons. D’autre part, s’agissant de l’enquête du meurtre perpétré ab-initio, il s’avère que c’est au meurtrier lui-même que l’on donne cette tâche.

Joseph Kanon situe son action en Turquie juste après le Seconde Guerre Mondiale. Ce pays neutre avait dû faire face à la préservation d’un équilibre précaire entre les alliés occidentaux et la Russie communiste. Bien que la guerre soit terminée, Istanbul et Ankara se trouvent néanmoins toujours dans cette situation inconfortable de balancier.

Ainsi, quand les Forces Secrètes Américaines font venir à Istanbul un ancien nazi roumain à des fins d’obtention d’informations secrètes russes, et que le responsable de l’opération est tué, le « coursier » en charge du transfert se retrouve bien en peine. Il doit en effet trouver une solution pour évacuer ce monstre recherché par les russes et haï par tellement de gens qu’il risque la mort à chaque instant.

Le justicier d’Athènes, Pétros Márkaris

Ecrit par Zoe Tisset , le Samedi, 04 Octobre 2014. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Bassin méditerranéen, Roman, Points, La rentrée littéraire

Le justicier d’Athènes, traduit du grec par Michel Volkovitch, septembre 2014, 320 pages, 7,30 € . Ecrivain(s): Pétros Márkaris Edition: Points

 

On avait oublié qu’un roman policier pouvait se rapprocher d’analyses sociologiques, voire politiques. On plonge dans le livre de Pétros Márkaris avec l’attente d’intrigues, de suspens. Mais au fur et à mesure de la lecture, nous voilà de plus confrontée à la crise économique et politique de la Grèce. Ce livre étonne car il parvient à rendre compte d’une atmosphère générale de débâcle, de désillusions. Ainsi constamment le commissaire Charitos est pris dans une toile d’araignée de bouchons, de manifestations et de klaxons. Sortir du commissariat ou de chez lui demande toujours d’aller se confronter aux mécontents, aux révoltés, aux frondeurs, aux indignés, à une foule qui n’en peut plus de ne compter pour rien et de lutter pour survivre.

« Dans la rue Menandrou tout est bloqué. Pourtant, pour la première fois, je n’entends ni klaxons ni jurons, je ne vois aucun vilain geste. Les automobilistes attendent patiemment de couvrir trois mètres jusqu’au prochain blocage. Je demande à Koula : – Pourquoi sont-ils si calmes ? – Les gens baissent la tête, monsieur le commissaire, ils deviennent fatalistes. On se dit, rien n’avance, pourquoi les voitures avanceraient-elles ? »

Marseille Noir, nouvelles noires présentées par Cédric Fabre

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 07 Juin 2014. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles, Asphalte éditions

Marseille Noir, anthologie de nouvelles noires inédites présentée par Cédric Fabre, mai 2014, 256 p., 21 € Edition: Asphalte éditions

 

 

Tout écrivain est un jour ou l’autre géographe de son propre corps – s’il a lu Montaigne – mais aussi de sa ville, qu’elle soit réelle ou imaginaire. Les écrivains de romans noirs, qui ont le réel chevillé à la plume, ont depuis toujours attaché grande attention aux rues et aux places qu’ils parcourent chaque jour. Qui peut oublier le Paris de Léo Malet et de son détective Nestor Burma, qui arpente les arrondissements de la capitale, du Soleil naît derrière le Louvre, en passant par Micmac moche au Boul’ Mich’, ou encore Brouillard au pont de Tolbiac et Corrida aux Champs-Elysées pour sa série des Nouveaux Mystères de Paris. La ville ne dort jamais sous la plume de l’écrivain, et si elle s’assoupit, on a toutes les chances de penser que de bien vilaines choses s’y trament.