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Polars

Ambulance, Suso de Toro

Ecrit par Marc Ossorguine , le Jeudi, 03 Septembre 2015. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Espagne, Rivages/Thriller

Ambulance (Ambulancia), traduit de l’espagnol par Georges Tyras, 176 pages, 16 € . Ecrivain(s): Suso de Toro Edition: Rivages/Thriller

 

 

Santiago de Compostella, vous connaissez ? Saint-Jacques de Compostelle, le terminus de tous ces chemins qui rident les cartes de l’Europe, de plus en plus. Une ville de pèlerinage que l’on n’imagine a priori pas comme un décor propice au crime et à la folie (si ce n’est celle des foules de pèlerins, que la morale et l’église contiennent, tout de même !). Une petite ville plutôt calme, au bout du compte. Sauf quand… quand ça se met à ne plus aller ! Mais alors plus du tout. Si bien des chemins mènent à Compostelle, il semblerait aussi que les choses qui s’y passent sont parfois comme écrites d’avance, inévitables dans leur enchaînement absurde et irrépressible. Tellement inévitable que l’on peut même commencer par parler de ce roman un peu fou du Galicien Suso de Toro en commençant par sa fin. Une fin qui dit tout en ne révélant rien. Rassurez-vous.

Une disparition inquiétante, Dror Mishani (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 03 Septembre 2015. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Seuil, Israël

Une disparition inquiétante, trad. de l’hébreu par Laurence Sendrowicz, 336 pages, 21 € . Ecrivain(s): Dror Mishani Edition: Seuil

Avraham Avraham est sans doute le frère littéraire de Meyer Meyer – l’un des héros du 37ème district d’Isola dans les romans d’Ed McBain. Comme lui, il est Juif. Comme lui ses parents ont trouvé drôle de le prénommer en l’affublant de son nom de famille. Comme lui, il est flic, introverti, plutôt timide et discret. Comme lui il admire sa cheffe (Pour Meyer c’était son chef, Steve Carella).

Pourtant, le cadre de ce roman, le talent époustouflant de Mishani, la narration fascinante, nous mènent vite au-delà d’une lecture de divertissement. C’est un grand roman policier, haletant, surprenant jusqu’au bout, qui nous tient incrédules dans ses rebondissements, ses contrepieds, son stupéfiant dénouement.

Tel Aviv. Enfin sa banlieue de Holon. Plutôt triste, ennuyeuse, faite de cités populaires. Le commissariat est à l’image du quartier : pas de quoi faire rêver de carrière pour un flic. Et Avraham Avraham ne rêve pas. Il fait son boulot, avec application, honnêteté, humanité. C’est un bon flic. Mais dans cette enquête, il se trompe. Pas un peu : il se trompe de la première page à la dernière, sans exception ! Ça n’enlève rien à ses qualités, ni à la sympathie qu’il provoque chez les gens, ses collègues. Chez nous, lecteurs. « Un homme compétent est un homme qui se trompe selon les règles » écrivait Paul Valéry (Mauvaises pensées et autres). Avraham Avraham est, à n’en pas douter, un homme compétent.

La filière afghane, Pierre Pouchairet

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Lundi, 06 Juillet 2015. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Jigal

La filière afghane, mai 2015, 272 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Pierre Pouchairet Edition: Jigal

 

Rarement un roman policier a entretenu des liens aussi étroits avec la réalité et l’actualité. Que l’action se situe dans la banlieue de Nice ou en Afghanistan, Pierre Pouchairet, sans sacrifier un seul instant à l’intrigue fictionnelle, sait faire partager au lecteur une expérience de terrain, accumulant les détails et les situations véridiques. Il faut tout de suite préciser que l’auteur, ancien commandant de la police nationale, chef de groupe aux stups, attaché de sécurité intérieure à Kaboul puis au Kazakhstan, possède à merveille son sujet. Son héros, Gabin, capitaine de police d’un groupe de stups au sein de l’antenne PJ de Nice, enquête avec son équipe sur un trafic de stupéfiants dans le quartier de l’Ariane. Des informations vont le mettre sur la trace d’un trafiquant Franco-Afghan qui, sous couvert de diriger une ONG, se livre au commerce du hachich et de l’héroïne en provenance d’Afghanistan. Un travail de longue haleine commence, alors que la France est secouée par une vague d’attentats terroristes.

Carnaval, Ray Celestin

Ecrit par Didier Smal , le Jeudi, 21 Mai 2015. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, Le Cherche-Midi

Carnaval, mai 2015, traduit de l’anglais par Jean Szlamowicz, 493 pages, 16,99 € . Ecrivain(s): Ray Celestin Edition: Le Cherche-Midi

 

Proposition de formule d’accroche : Une machine narrative imparable, au rythme soutenu mais pas essoufflant, qui voit plusieurs faisceaux d’enquête partir d’une série de meurtres horribles dans la Nouvelle-Orléans de 1919.

Assez étonnamment, Ray Celestin est un auteur anglais, qui vit à Londres ; assez étonnamment parce que son premier roman, Carnaval (The Axeman’s Jazz en anglais, titre plus en rapport avec l’histoire racontée – mais il est vrai que Le Jazz de l’Homme à la Hache, c’est plus difficile à vendre en français que Carnaval), est entièrement situé à la Nouvelle-Orléans en mai 1919, en plein milieu d’une vague de meurtres horribles historiquement avérés et juste avant un ouragan dont les conséquences ne sont pas sans rappeler celles de Katrina, et fait état d’une érudition assez conséquente sur la ville. Moins étonnamment, Celestin a écrit des scripts pour la télévision et le cinéma ; Carnaval est effectivement rythmé comme une machine cinématographique ou télévisuelle imparable – on imaginerait volontiers HBO en faire une mini-série très efficace en se contentant quasi de transposer le roman en scénario.

Ground Zéro, Jean-Paul Chaumeil

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 16 Mai 2015. , dans Polars, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Le Rouergue

Ground Zéro, janvier 2015, 216 pages, 19 € . Ecrivain(s): Jean-Paul Chaumeil Edition: Le Rouergue

 

« J’aime l’acier poli du canon ou le bois spécial pour la crosse ainsi que l’élégance et la finesse des mécanismes qui propulsent la mort. Celui-ci était un Glock 17, fabrication autrichienne, de couleur chat noir ».

Ground Zéro, ou la passion des armes, de l’art précis du tir embusqué, où tout est toujours question de juste place, de position du tireur couché (1). Roman de l’aventure d’un tireur d’élite qui vend ses services de haute valeur ajoutée à quelques commanditaires qui eux seuls savent à quoi et à qui tous ces assassinats peuvent servir, Ground Zéro est un roman guerrier. Glacial, terrifiant, troublant, mêlant l’art subtil de l’intrigue à celui tout aussi saisissant de la manipulation et de l’assassinat politique.

« Je n’ai jamais de contact organisé avec les politiques, et il va de soi aussi que je suis inconnu des DRH des groupes qui font appel à moi, car ce genre d’initiative échappe à leur compétence officielle. Certaines activités de mes contacts dans les conglomérats financiers ou autres sont inconnues même de leurs escort girls, si vos voyez ce que je veux dire ».