Identification

Articles taggés avec: Ossorguine Marc

Petits oiseaux, Yôko Ogawa

Ecrit par Marc Ossorguine , le Lundi, 17 Novembre 2014. , dans La Une Livres, Actes Sud, Japon, Les Livres, Critiques, Roman

Petits oiseaux, traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle, septembre 2014, 272 pages, 21,80 € . Ecrivain(s): Yoko Ogawa Edition: Actes Sud

 

Il est des livres qui nous émeuvent, d’autres qui nous agacent, nous passionnent, nous émerveillent ou nous font rire. Certains nous font frémir, d’autres nous épatent quand certains nous révoltent. Il en est peu, bien peu, qui nous apaisent. Petits oiseaux est de ceux-ci.

Petits oiseaux raconte l’histoire de deux frères, l’aîné et le cadet, que rassemble l’étrange « maladie » de l’aîné. Celui-ci, en effet, ne parle qu’une langue connue de lui seul, à l’exception de son cadet qui la comprend naturellement. Cette langue, le pawpaw, ne ressemble à rien, sauf, peut-être, au chant des petits oiseaux qui ont la volière d’un proche jardin d’enfants pour abri. Leur mère a disparu et l’on ne saura rien de leur père. Elle, elle est toujours là, sur une photo vieillie, accompagnée de broches que son aîné a patiemment collées et découpées à partir de papiers de bonbons avec des images d’oiseaux, toujours les mêmes mais parés de couleurs différentes.

La Durance, terre de polar : Week-end Polar de Noves du vendredi 7 au lundi 9 novembre

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mardi, 04 Novembre 2014. , dans La Une CED, Documents, Les Dossiers

En matière de polar et de salon, il y a toujours les grands événements dont on parle, beaucoup. Et puis il y a ceux dont on parle moins, ou pas, un peu à l’écart des grandes routes de l’édition, un peu trop hors saison, mais tout de même fréquentés par des grandes et des grands. Voire par des très grandes et des très grands, qui sont beaucoup plus accessibles dans ces vrais lieux de rencontre entre lecteurs et écrivains, à distance des grosses foires promotionnelles. Le « week-end polar » de Noves est de ceux-là, ne revendiquant d’ailleurs ni le titre de salon, ni celui de foire ou de festival.

Jamais entendu parler de Noves (et encore moins de son week-end) ? Cela ne constitue pas vraiment un délit. Encore que… Quand vous saurez qui y sera le 2e week-end de novembre, du 7 au 9, il est bien possible que vous envisagiez le déplacement vers ce village situé à mi-chemin entre Avignon et Cavaillon et où vous pourrez rencontrer quelques spécialistes es-polar, au masculin comme au féminin : Gilles del Papas, Laurence Biberfeld, Gildas Girodeau, Florence Brenier, Maurice Gouiran, Jean-Hugues Oppel, Ingrid Astier, André Fortin… 14 auteurs sont annoncés. 14 plumes, comme on dit, qui sont de celles qui font l’honneur de la littérature dite « populaire » et pour qui le polar est aussi, peut-être même d’abord, une forme d’engagement qui permet de montrer et dire les réalités de notre monde : sociales, politiques, économiques ou écologiques, du local au global.

L’Apocalypse des travailleurs, Valter Hugo Mãe

Ecrit par Marc Ossorguine , le Lundi, 03 Novembre 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Langue portugaise, Roman, Métailié

L’Apocalypse des travailleurs (O apocalipse dos trabalhadores), traduit du portugais par Danielle Schramm, 208 pages, 18 € . Ecrivain(s): Valter Hugo Mãe Edition: Métailié

 

 

Au delà des images pour les touristes, la vie n’est ni pittoresque ni facile au Portugal. Surtout lorsque l’on vit dans une petite ville comme Bragança, au nord du pays, tout près de la frontière espagnole et à 250 km de Porto. Surtout quand, comme Maria da Graça et son ami Quitéria, on survit en faisant des ménages, en jouant les pleureuses lors des obsèques, voire en ayant de temps en temps recours à la prostitution. Ce n’est guère mieux, même si l’on est jeune est beau, quand l’on vient d’Ukraine et qu’on ne parle pas la langue, comme Andriy, qui a laissé au pays ses parents Ekaterina et Sasha. La seule consolation, parfois, c’est d’être si bas qu’on ne peut tomber plus. Ce qui permet par-dessus tout de survivre, ce sont les rêves que chacun tente d’entretenir. Rêves de mariage, de modeste réussite qui permettraient, ne serait-ce qu’une fois, de prendre des « vacances ».

Histoire d’un escargot qui découvrit l’importance de la lenteur, Luis Sepúlveda

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mercredi, 29 Octobre 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Espagne, Jeunesse, Métailié

Histoire d’un escargot qui découvrit l’importance de la lenteur, traduit de l’espagnol (Historia de un caracol que descubrió la importancia de la lentitud) par Anne-Marie Métailié, octobre 2014, dessins de Joëlle Jolivet, 6 . Ecrivain(s): Luis Sepulveda Edition: Métailié

Un escargot n’est ni une mouette, ni un chat, ni une souris. Eux peuvent voler ou courir, sauter, alors que l’escargot va toujours lentement, très lentement. Pourquoi va-t-il si lentement ? Pourquoi n’a-t-il pas d’autre nom que « l’escargot » ? Ces questions ne cessent de tourner dans la tête de l’escargot qui voudrait tant savoir. Ce n’est visiblement pas auprès des autres escargots, bien installés dans la confortable ombre des acanthes, un peu éloignés des maisons des hommes. Il finit même par agacer avec ses questions. Alors il va partir à la recherche des réponses. Des réponses qui pourront lui permettre de comprendre sa lenteur et peut-être de trouver un nom.

Dans sa lente aventure, il rencontrera des êtres aussi lents que lui, d’autres plus rapides mais que sa lenteur va lui permettre de rencontrer. La tortue saura lui donner ou révéler son nom et il découvrira la menace qui pèse sur le jardin, les acanthes et le refuge des siens. Il choisira alors de faire ce qu’il estime nécessaire, même au prix de dangers inconnus et terrifiants pour au moins sauver ceux qui ont choisi de résister, même si c’est en prenant le chemin de l’exil.

La petite lumière, Antonio Moresco

Ecrit par Marc Ossorguine , le Jeudi, 23 Octobre 2014. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Italie, Récits, Verdier

La petite lumière (La lucina) traduit de l’italien par Laurent Lombard, septembre 2014, 128 p. 14 € . Ecrivain(s): Antonio Moresco Edition: Verdier

 

 

Vraie découverte que ce premier récit traduit en français de l’italien Antonio Moresco. Une précieuse « petite lune », pour reprendre les mots mêmes de l’auteur, qui s’est détachée de son grand œuvre, pas encore publié, Increati (Les incréés) qui viendra clore un livre unique (à tous les sens du terme semble-t-il) de près de trois mille pages dont les premières étapes ont été Gli esordi (Les débuts) et Canti del caos (Chants du chaos), que les lecteurs français ne connaissent pas encore. Un grand œuvre que l’auteur a commencé il y aujourd’hui trente ans et dont cette lune détachée, écrite en 14 jours, s’est imposée à lui dans une urgence d’écriture venue de loin et à laquelle il tient beaucoup. L’intimité de cette œuvre et sa profondeur s’imposent aujourd’hui à nous, pour notre plus grand bonheur.