Identification

Articles taggés avec: Mahdi Yasmina

Dis, comment te défends-tu ?, Françoise de Guibert, Clémence Pollet (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 08 Avril 2021. , dans La Une Livres, La Martinière Jeunesse, Les Livres, Critiques, Jeunesse

Dis, comment te défends-tu ?, Françoise de Guibert, Clémence Pollet, février 2021, 96 pages, 12,90 € Edition: La Martinière Jeunesse

 

De la sauvegarde

Une grenouille peu commune aux taches mordorées (dendrobate souvent venimeuse) apparaît sur la couverture d’un blanc de neige de cet élégant album-jeunesse quadrangulaire de 19 x 20 cm. Au dos de l’ouvrage, une énigmatique boule hérissée de pics stagne près d’une branche de corail, en fond marin. Françoise de Guibert et Clémence Pollet ont réalisé ce manuel de sauvegarde, artistique et pédagogique, Dis, comment te défends-tu ?, employant le tutoiement envers les animaux.

Le jeune public, dès l’âge de 4 ans, va comprendre les spécificités des spécimens montrés, les plus menus d’entre eux souvent attaqués par de plus volumineux. Les granivores, les fructivores, les herbivores se trouvent menacés par des carnivores. A contrario des insectes minuscules, par exemple des fourmis, ou une tempête d’insectes, peuvent constituer un danger.

Migrants, Issa Watanabe (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 02 Avril 2021. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Jeunesse, La Joie de lire

Migrants, Issa Watanabe, février 2020, 40 pages, 15,90 € Edition: La Joie de lire

 

Radeaux

Sur la couverture de cet appétant album-jeunesse de format carré (le nombre parfait, 23 x 23 cm), Issa Watanabe ose la couleur noire pour peindre un fond paysager, une encre charbonneuse sans perspective, un gouffre où se profilent quelques branches hivernales vert sombre. Une colonne de personnages à tête d’animaux, revêtus de textiles bigarrés, semblent abattus, résignés. L’appellation de l’ouvrage, Migrants, la représentation anthropomorphisée des animaux, indiquent la portée dramatique du récit, l’ampleur d’un problème qui nous touche particulièrement.

La mort, emmitouflée d’un châle fleuri, chevauche un ibis géant bleu indigo, au bec et aux pattes rouge sang. Cette redoutable voyageuse descend de sa monture pour suivre, cachée derrière les maigres troncs d’arbres, la file des migrants. Les migrations sont communes aux populations humaines et animales, occasionnant des déplacements en groupe. Les périples des animaux sont entrepris périodiquement vers des directions déterminées, pour les oiseaux, les criquets.

C’est beau le rouge, Lucia Zamolo (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 26 Mars 2021. , dans La Une CED, La Martinière Jeunesse, Les Chroniques, Les Livres, Jeunesse

C’est beau le rouge, Lucia Zamolo, février 2021, trad. Rita Lamontagne, 96 pages, 12,90 €

 

Flux cataménial

Ce livre élaboré pour décomplexer un grand nombre de personnes, à propos d’un événement simple, naturel mais culturellement tabou, disserte sur l’arrivée des règles. Cette apparition mensuelle accompagne la puberté, est inhérente à toutes les adolescentes (à moins d’être aménorrhée), et néanmoins fort peu mentionnée, ou alors sous forme de boutade ou de grossièreté : « les anglais ont débarqué », « j’ai mes ragnagna », « je suis indisposée », ou encore « les chutes du Niagara », etc. L’arrivée des menstrues est parfois qualifiée par les scientifiques de pathologie, voire de traumatisme ! Cette définition des premières règles parfois douloureuses ne calme pas vraiment la montée d’angoisse ou l’embarras que cause ce phénomène. L’écoulement du sang vaginal se trouve l’objet de répulsions diverses, de honte.

Raymond La Taupe, Détective, Camilla Pintonato (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 18 Mars 2021. , dans La Une Livres, Seuil Jeunesse, Les Livres, Critiques, Jeunesse

Raymond La Taupe, Détective, Camilla Pintonato, février 2021, 48 pages, 11,90 € Edition: Seuil Jeunesse

Un joyeux détective fouisseur

Ce livre pour la jeunesse est illustré et écrit par Camilla Pintonato, née en Italie en 1991. Elle a étudié l’illustration et le graphisme à Milan et à Urbino, ainsi que le design textile. Le récit porte un titre intrigant, sachant qu’une taupe est un insectivore fouisseur, un mammifère presque aveugle. Ici, prénommé Raymond, à l’aide d’une loupe, le placentaire creuse, chasse, et de surcroît enquête tel un policier – un privé en l’occurrence. Raymond, monsieur taupe, est l’espion au service des justes causes et du démêlage des affaires obscures.

Bien entendu, conformément à l’espèce, Raymond vit en sous-sol, confortablement installé dans le ventre de la terre, dans un appartement aménagé au creux d’une galerie souterraine. Néanmoins, Raymond se languit et rêve d’autre chose, même s’il régale de ses talents culinaires ses cousins et compatriotes hérissons, mulots, lapins, écureuils, oiseaux – les habitants de la campagne et de la forêt. Les lectures vont entraîner monsieur Raymond à devenir détective. Son odorat, son intuition et sa perspicacité comptent parmi ses qualités principales. Il dessine aussi, et tente de créer un parfait portrait-robot afin d’éclaircir son enquête. Raymond le casanier se résout à sortir enfin de sa tanière pour des investigations de terrain.

Le chien, le lapin et la moto, Kate Hoefler, Sarah Jacoby (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 12 Mars 2021. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Jeunesse

Le chien, le lapin et la moto, Kate Hoefler, Sarah Jacoby, éditions des Éléphants, février 2021, trad. Ilona Meyer, 48 pages, 14 €

Road movie

C’est à quatre mains que cet album-jeunesse inédit a été conçu. Kate Hoefler, diplômée d’un Master de poésie à l’Université du Michigan et qui vit dans l’Ohio, et Sarah Jacoby, autrice et illustratrice, qui collabore au New York Times et vit à Philadelphie, ont confectionné ce précieux livre cartonné, au format de 28 x 23 cm, qui porte un titre intrigant : Le chien, le lapin et la moto. Sur la couverture, l’on y voit un chien fou et son passager lapin agrippé à son dos tracer la route à travers champs. Un grand arc-en-ciel bleu, jaune orange, mauve et rose s’élève de derrière le véhicule à deux roues, comme si la moto était magique, pot d’échappement-pinceau dévidant de la couleur.

En ouvrant le bloc des pages de garde, l’on pénètre dans un champ de blé mûr, à perte de vue, comme si l’on dormait à même le sol, champ qui deviendra printanier, vert tendre. C’est donc dans la vie de Lapin que nous entrons. Ici, le léporide est libre, possède de longues oreilles sensibles et une ouïe fine. Il est sans doute américain, du genre Sylvigalus. Lapin est anthropomorphisé, comme celui de John Tenniel des Aventures d’Alice, dont il est plus proche en comparaison de Bugs Bunny ou de Roger Rabbit