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Le Rouergue

Les Éditions du Rouergue, également connues sous le nom de Le Rouergue/Chambon (selon le nom de l'éditrice Jacqueline Chambon) sont une maison d'édition littéraire française. Fondées en 1986 à Rodez, elles ont fusionné avec Actes Sud en 2004. Les Éditions du Rouergue ne sont plus dirigées par leur fondatrice, Danielle Dastugue depuis 2010.



Magma, Marine Rivoal (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 09 Septembre 2022. , dans Le Rouergue, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Jeunesse

Magma, Marine Rivoal, éditions du Rouergue, février 2022, 48 pages, 16 € Edition: Le Rouergue

 

Celui qui naît de la lave

Marine Rivoal est une jeune graphiste, née en 1987, diplômée d’illustration de l’École Estienne puis des Arts Décoratifs de Strasbourg. Elle signe cet album jeunesse brûlant, intitulé Magma, où une comète en feu née de la lave raconte son histoire. Le magma, masse informe qui, en se consolidant, donne une roche endogène, arrive ici des tréfonds de l’abîme ou de la stratosphère. Sur la première page de présentation, la boule de feu se repose dans un espace sidéral noir de charbon troué de blanc et dans la page de garde du verso, le magma explose, liquide épais en fusion – deux états de la masse…

Tabada ! Tabada ! Tabada ! La boule flamboyante s’éveille, ouvre deux yeux ronds, s’élance d’un cratère par-dessus les océans, les montagnes, les fougères, les lacs, rampe en dessous des plantes primordiales et des racines et traverse même le royaume des morts. Lors de son passage, le magma, bombe en caléfaction, coule à la façon d’un long ruban ignescent fauve et orangé. Le jeune lectorat pourra dénombrer les espèces végétales et animales des illustrations, découvrir ce qui est enfoui, grâce au vide du ciel pur, blanc cassé, vierge. De plus, chaque reproduction occupe une double page.

Le Jour où Vicky Dillon Billon n’a pas bu son bol de lait, Véronique Seydoux, Hélène Georges (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 19 Août 2022. , dans Le Rouergue, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Jeunesse

Le Jour où Vicky Dillon Billon n’a pas bu son bol de lait, Véronique Seydoux, Hélène Georges, mars 2022, 48 pages, 16,80 € Edition: Le Rouergue

La petite fille rebelle de l’Ouest sauvage

Le duo formé par Véronique Seydoux la scénariste, née en 1965, enseignante à Belfort et Hélène Georges, l’illustratrice, née en 1978 à Remiremont, formée aux Arts Décoratifs de Strasbourg, livre ce splendide ouvrage jeunesse consacré à l’Ouest américain, au titre qui interroge : Le Jour où Vicky Dillon Billon n’a pas bu son bol de lait. La couverture cartonnée révèle une vision westernienne, celle d’une fillette chevauchant un mustang bleu dans un fond rose et désert. De plus, Vicky Dillon Billon porte un drôle de nom (Dillon est une ville américaine située dans le comté de Summit dans le Colorado, et le billon, un alliage de cuivre, de zinc et d’argent). Vicky est une dynamique jeune africaine-américaine, vêtue comme sa mère d’un habit de cow-boy, coiffée d’un sombrero et chaussée de santiags. Elle se montre désobéissante, refuse de boire son lait et casse son bol. Disputée par sa mère, elle pique une colère si forte que ses nattes volent au vent. Elle se transforme alors en une petite fille rebelle de l’Ouest sauvage, elle-même alliage d’une métisse et d’un cow-boy sans peur et sans reproche.

L’exactitude des songes, Denis Grozdanovitch (par Olivier Verdun)

Ecrit par Olivier Verdun , le Mardi, 31 Août 2021. , dans Le Rouergue, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Arts

L’exactitude des songes, Denis Grozdanovitch, 128 pages, 22 € Edition: Le Rouergue


« La vision photographique se distingue par une aptitude singulière à découvrir de la beauté dans tout ce que l’on peut apercevoir mais que l’on néglige habituellement comme offrant un aspect trop ordinaire » (Susan Sontag, Sur la photographie).

Le titre du dernier opus de Denis Grozdanovitch, L’exactitude des songes, paru en janvier 2012 aux Éditions du Rouergue, a la beauté mélancolique des oxymores, des vieilles photos sépia, des murs lézardés, des amitiés burinées par le temps.

L’auteur publie ici des photographies prises de 1978 à aujourd’hui, accompagnées de textes courts, empreints d’une lenteur contemplative, tant il s’agit de cueillir, au cœur des choses, la poésie latente qui y gît. – Écrire avec la lumière, sur une plage temporelle de plus de trente ans, impressions fugitives, visions, enthousiasmes, comme pour les ressusciter, puisque, nous le rappelle Denis Grozdanovitch en une manière d’hommage à Marcel Proust, « on ne vit réellement sa vie qu’après coup ».

Noir diadème, Gilles Sebhan (par Patrick Abraham)

Ecrit par Patrick Abraham , le Jeudi, 01 Avril 2021. , dans Le Rouergue, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman

Noir diadème, Gilles Sebhan, janvier 2021, 192 pages, 18 € Edition: Le Rouergue

 

Gilles Sebhan, à cinquante-quatre ans, est l’auteur d’une œuvre variée, déjà importante et, osons le dire (les écrivains français contemporains méritant ce qualificatif ne sont pas si nombreux), inconfortable – comme en témoignent ses essais biographiques sur Genet (Domodossola, le suicide de Jean Genet, Denoël, 2010), Mandelbaum, et surtout Duvert à qui il a consacré deux livres (Tony Duvert, l’enfant silencieux, Denoël, 2010, et Retour à Duvert, Le Dilettante, 2015). Il a raconté dans un récit prenant son séjour en Egypte après la chute de Moubarak : si on met en parallèle sa Semaine des martyrs (Les Impressions nouvelles, 2016) et les Rêveurs d’Alain Blottière (Gallimard, 2012), on a une fine compréhension des déceptions et trahisons postrévolutionnaires sur l’autre rive de la Méditerranée. Salamandre (Le Dilettante, 2014), dont l’action se déroule dans le milieu des sex-shops parisiens et de la prostitution masculine, ne peut pas non plus laisser indifférent.

Noir diadème est un polar, le quatrième volume d’une tétralogie – pour l’instant – ayant pour titre général Le Royaume des insensés (ce titre s’éclaire peut-être dans une phrase du dernier chapitre) où réapparaît le personnage du lieutenant de police Dapper, flic scrupuleux mais sans ambitions de carrière à la vie personnelle tourmentée, c’est le moins qu’on puisse dire – mais il faut lire le cycle dans son ensemble pour le saisir.

Entre fauves, Colin Niel (par Marc Ossorguine)

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mercredi, 09 Décembre 2020. , dans Le Rouergue, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Entre fauves, septembre 2020, 352 pages, 21 € . Ecrivain(s): Colin Niel Edition: Le Rouergue


Après la Guyane où il nous a emmené plusieurs fois, c’est en Afrique du Sud, plus précisément en Namibie, que Colin Niel nous transporte, avec un ancrage du côté des Pyrénées, au cœur du Parc National et de la Vallée d’Aspe. Au départ une photo qui circule sur les réseaux sociaux, celle d’une jeune chasseresse au regard dur, voire cruel, avec son arc à la main et derrière elle le cadavre de sa victime : un lion parmi les plus rares et les plus protégés. A la brutalité de cette image qui exhibe la mort et la fierté ou le plaisir d’avoir tué, répond une autre violence qui veut pourrir la vie de cette chasseresse au travers des réseaux internet, la livrer à son tour en pâture à un autre type de chasseurs. Mais personne ne sait qui elle est. Personne ne parvient à l’identifier. Mais c’est sans compter sur Martin, le garde expérimenté du Parc National qui va lui aussi se mettre en chasse…