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Paul & Mike

 

Créées en 2011, les ŽÉditions Paul & Mike prennent un nouveau départ :

• Une équipe de Direction renouvelée avec à la tête, trois passionnés de littérature et un objectif partagé de faire découvrir de nouveaux talents.

• Une politique qualité tournée vers nos lecteurs (qualité littéraire des œuvres, qualité physique des ouvrages), les libraires (distribution Hachette, gestion des retours, évènementiel) et les auteurs (relationnel, suivi, conseil, support). Des partenariats solides avec des professionnels du secteur (Hachette, Lightning Source, graphistes de l'école Estienne).

 

Pendant que les mulots s’envolent, Corinne Valton

Ecrit par Jean-Paul Gavard-Perret , le Mardi, 15 Mars 2016. , dans Paul & Mike, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Pendant que les mulots s’envolent, janvier 2016, 190 pages, 13 € . Ecrivain(s): Corinne Valton Edition: Paul & Mike

 

Sutures et reprises

Corinne Valton est une styliste particulière. Elle concrétise ce qu’écrit Bernard Noël : « C’est en défaisant qu’on fait ». Ses nouvelles cependant offrent moins des déconstructions que des transformations du monde à travers ses nouvelles souvent drôles. Les personnages sont parfois reliés d’un texte à l’autre selon divers rapports par accrocs, jointures, coutures. En ce sens l’auteur lutte contre la ressemblance à « façon » (pour parler couture) et par voie de conséquence contre nos constructions mentales.

Les nouvelles sont faites de cambrures et de spasmes. Les personnages sortent des limbes du quotidien pour devenir chimères propres à d’extraordinaires voyages entre le dehors et le dedans. En dépit de la présence du monde contemporain les textes n’en représentent pas le simple miroir mais saisissent ce qui fait du réel un marécage afin d’en faire saillir des envols particuliers.

Le Problème à N corps, Catherine Quilliet

Ecrit par Laurent Bettoni , le Lundi, 18 Janvier 2016. , dans Paul & Mike, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le Problème à N corps, novembre 2015, 232 pages, 14 € . Ecrivain(s): Catherine Quilliet Edition: Paul & Mike

 

Vincent retrouve un jour, par hasard, dans ses affaires, le journal intime qu’il tenait dix ans auparavant, alors qu’il usait encore ses fonds de culotte sur les bancs de la faculté de mathématiques de Grenoble. Une soixantaine de pages attirent particulièrement son attention, des pages enflammées consacrées à une certaine Marianne, pour laquelle il nourrissait, a priori, un amour dévorant.

A priori. Car Vincent n’a aucun souvenir, ni de la jeune femme ni d’avoir écrit ces lignes qu’il juge d’une beauté époustouflante, à l’image de leur inspiratrice. Comment lui, le matheux, l’homme d’équations et de chiffres, a-t-il pu être à ce point un homme de lettres et l’avoir oublié ? Peut-on oublier que l’on possède un talent pareil ? Peut-on oublier une telle passion de jeunesse et peut-on oublier les traits de celle qui vous avait tant tourné les sens ? D’accord, Vincent est tête en l’air et a certainement une mémoire sélective. Par exemple, il égare toujours le téléphone portable que lui a offert sa compagne Claire, sur lequel elle a renoncé à tenter de le joindre depuis déjà un fameux bail. D’accord. Mais un amour flamboyant qui vous a fait sortir de vous-même des phrases d’une telle intensité, d’une telle force, on s’en souvient toute sa vie, non ?

Aucune raison d’aller ailleurs, Héloïse Simon

Ecrit par Arnaud Genon , le Lundi, 24 Août 2015. , dans Paul & Mike, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Nouvelles

Aucune raison d’aller ailleurs, juin 2015, 230 pages, 14 € . Ecrivain(s): Héloïse Simon Edition: Paul & Mike

On est toujours ailleurs, même quand on est ici, toujours ici, même quand on est ailleurs. Il y a, dans les douze nouvelles que contient le présent recueil, une dialectique à l’œuvre du loin et du près, de là où on est et de là où on va, un appel constant à la fuite ou au retour, des choses qui nous éloignent et d’autres qui nous retiennent. On trouve ceux qui attendent, ceux qui viennent de loin ou encore ceux « qui arrivent à bon port ». On traverse les continents, les états, les états d’âme, on assiste à des rencontres, des séparations, des retrouvailles…

« Y’a aucune raison d’aller ailleurs. Y’a jamais aucune raison d’aller ailleurs ». Cette phrase, qui donne au livre son titre, est extraite de la première nouvelle, Sélénite. C’est Ed Bullard qui la prononce, cet agriculteur du Midwest que le narrateur est venu rencontrer en vue d’un reportage pour un magazine français. Ed n’a jamais rien connu d’autre que du plat, que les carrés et rectangles d’orge, de maïs et d’avoine qui l’entourent depuis sa naissance. Et pourtant, rien d’autre – à part la Lune « avec ses volcans, ses mers ses montagnes » – ne lui fait envie. Ed, inculte, ayant quitté à 12 ans l’école se fait savant et poète dès qu’il évoque notre satellite. Mais un savant du 19e siècle, puisqu’il a tout appris d’un livre datant de 1880, alors que personne n’avait encore mis un pied sur la Lune. Lui, d’ailleurs, ne le sait pas qu’un homme y a marché… Alors même qu’il habite la petite ville d’Armstrong.

La hauteur de l’horizon, Fabien Pesty

, le Vendredi, 03 Juillet 2015. , dans Paul & Mike, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

La hauteur de l’horizon, mars 2015, 200 pages, 13 € . Ecrivain(s): Fabien Pesty Edition: Paul & Mike

 

Trois Perses en nage en quête d’hauteur

L’homme étant à mi-chemin entre le fait divers et l’animal fatigué, Fabien Pesty invente des histoires à dormir couché. Excellent calcul : de même que la vache est d’une traite, le lit est rature.

Fabien Pesty a décidé de réécrire le corbeau et la cigale parce que La Fontaine c’était pas mal mais ça a vieilli. Mais, comme ce n’est pas un type à fables, il a pondu un recueil d’histoires (18, les a comptées l’éditeur qui n’a que ça à faire et qui a oublié la préface pourtant savoureuse) mi-chèvre, mi-raison, mi-figue Michou.

Certaines sont fort divertissantes : Fabien Pesty a la plume facile et le jeu de mot laid. Sa préface à « lire attentivement (…) avant la première utilisation du livre » en est un parfait exemple : si l’homme est l’animal le plus couard, le plus dangereux et le plus alcoolique c’est aussi « le seul qui sache écrire ». Voilà de quoi clouer le bec à tous ces philosophes sur le plat qui nous bassinent à perdre Allen. Car on ne fait pas d’homme-lettres sans casser Dieu.