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Le Rouergue

Les Éditions du Rouergue, également connues sous le nom de Le Rouergue/Chambon (selon le nom de l'éditrice Jacqueline Chambon) sont une maison d'édition littéraire française. Fondées en 1986 à Rodez, elles ont fusionné avec Actes Sud en 2004. Les Éditions du Rouergue ne sont plus dirigées par leur fondatrice, Danielle Dastugue depuis 2010.



Ground Zéro, Jean-Paul Chaumeil

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 16 Mai 2015. , dans Le Rouergue, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Roman

Ground Zéro, janvier 2015, 216 pages, 19 € . Ecrivain(s): Jean-Paul Chaumeil Edition: Le Rouergue

 

« J’aime l’acier poli du canon ou le bois spécial pour la crosse ainsi que l’élégance et la finesse des mécanismes qui propulsent la mort. Celui-ci était un Glock 17, fabrication autrichienne, de couleur chat noir ».

Ground Zéro, ou la passion des armes, de l’art précis du tir embusqué, où tout est toujours question de juste place, de position du tireur couché (1). Roman de l’aventure d’un tireur d’élite qui vend ses services de haute valeur ajoutée à quelques commanditaires qui eux seuls savent à quoi et à qui tous ces assassinats peuvent servir, Ground Zéro est un roman guerrier. Glacial, terrifiant, troublant, mêlant l’art subtil de l’intrigue à celui tout aussi saisissant de la manipulation et de l’assassinat politique.

« Je n’ai jamais de contact organisé avec les politiques, et il va de soi aussi que je suis inconnu des DRH des groupes qui font appel à moi, car ce genre d’initiative échappe à leur compétence officielle. Certaines activités de mes contacts dans les conglomérats financiers ou autres sont inconnues même de leurs escort girls, si vos voyez ce que je veux dire ».

Les défricheurs de nouveaux mondes, Roger Béteille

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mardi, 31 Mars 2015. , dans Le Rouergue, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Récits

Les défricheurs de nouveaux mondes, janvier 2015, 376 pages, 21,50 € . Ecrivain(s): Roger Béteille Edition: Le Rouergue

Terre chrysalide ; femme chrysalide…

Béteille et son Rouergue. Un livre, encore un, droit sorti de ses mains d’artisan soigneux, « fignoleux » de l’écriture et des mémoires. Un bonheur de lecture de plus, qu’on emprunte, comme un chemin certifié qualité-littéraire, avec la confiance qui sied à ce qui aboutira – sûr – à nous rendre à notre vie profonde, bien au-delà des Grands Causses, même à l’autre bout du monde, simplement parce que c’est l’Homme qu’on pioche là, de vérit(é) en vérit(és).

Béteille est autant paysan que géographe, autant historien qu’arpenteur de ces terres rouges ou blanches, hautes et impressionnantes, vertes et en combes douces. Les Grands Causses. Ceux qu’il nous fait aimer, de livre en livre. Qu’il aborde, comme on prend un chemin pour grimper, tant par la face-permanences d’un XIXème siècle, déjà si loin de nous, que par la face-mutations, qui signe, et le siècle, et ses paysans, et semble nous tendre la main. Faces si diverses, se rejoignant pourtant, dans ce vécu si particulier de la vie des campagnes : une auge au manger à cochons : surface apparemment lisse, et dessous ce qui grouille. Changements ; univers presque sidéral par ses immenses paysages, qui bascule par pans entiers – peut-on dire dans la modernité ? dans autre chose, assurément.

Le chien de nuit, Roger Béteille

Ecrit par Martine L. Petauton , le Mercredi, 04 Juin 2014. , dans Le Rouergue, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman

Le chien de nuit, mars 2014, 327 pages, 20 € . Ecrivain(s): Roger Béteille Edition: Le Rouergue

 

Il est des livres qui emmènent, loin, profond, et dès la première page. Ce sont ceux – rares – qu’on part retrouver, dès qu’un moment se présente, comme on irait se ressourcer dans un coin de campagne, un peu secret, rien qu’à soi. Il est des livres qui sont simplement un bonheur de livre. Celui-là, par exemple.

Le Rouergue des Grands Causses, au-delà de Millau ; les grands domaines (beau nom de celui de Roqueserre) comme autant de châteaux forts, gardés par des chiens de garde, la nuit ; juste à deux pas de la fin de la Grande Guerre. Un jeune homme, revenu – meurtri, comme tant d’autres ; sa mère et ses gens se coltinant aux dolines, aux moutons ; un projet de mariage – enfin d’apariage entre domaines ; quelques gars cassés – cet amputé, Antoine – par la grande boucherie ; deux institutrices… Un beau sujet. De quoi bâtir un roman de genre historique/terroir, collection « du pays de ».

Et puis, il y a ce Chien de nuit et cet écrivain, Roger Béteille, et c’est bien autre chose !

Vampires, cartable et poésie, Sébastien Joanniez

Ecrit par Cathy Garcia , le Lundi, 11 Mars 2013. , dans Le Rouergue, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Jeunesse

Vampires, cartable et poésie, janvier 2013, 76 p. 7 € . Ecrivain(s): Sébastien Joanniez Edition: Le Rouergue

 

« Quand tu dors

(mais tu ne le sais pas)

tu deviens

le quartier général

des papillons »

 

Armand le Poète

Mes plus beaux poèmes d’amour

Quitter Dakar, Sophie-Anne Delhomme (par Théo Ananissoh)

Ecrit par Theo Ananissoh , le Mardi, 08 Mars 2011. , dans Le Rouergue, Les Livres, Recensions, La Une Livres

Quitter Dakar. 2010. 13,50 € . Ecrivain(s): Sophie-Anne Delhomme Edition: Le Rouergue

 

Quitter Dakar, c’est en fait y revenir. Quitter, revenir, ces mots qui s’imposent ainsi d’entrée de jeu indiquent ce qui caractérise le roman de Sophie-Anne Delhomme : le mouvement. De bout en bout, c’est un va-et-vient permanent ; va-et-vient entre la France et le Sénégal, mais aussi allers et retours entre le présent et le passé, entre la réalité et l’imaginaire, entre un je et un il qui, alternativement, se relaient pour raconter. Roman tout en déplacements donc, sans agitation toutefois, mais en quête ; de quoi ? De la mère, de soi, de la vie qui fut la leur, au garçon et à la mère, dans ce pays d’Afrique.
Manuela, c’est le prénom de la mère. Elle est décédée en 1985. Littéralement – le cliché force la main pour ainsi dire –, elle a l’Afrique ou, si l’on préfère, le Sénégal dans la peau. Elle y vit avec son fils dans la maison du Point E et possède une boutique qui va faire faillite. C’est un personnage complexe, comme du reste tous les autres de ce beau roman. On hésite à la définir d’une expression qui pourtant, là aussi, semble s’imposer : mère irresponsable. Les nuits, souvent, le jeune garçon doit se débrouiller seul pour trouver le sommeil dans la grande maison, à peine veillé par une bonne pendant que la mère rejoint un amant dans un night-club de la capitale sénégalaise.