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Le Mal des Ardents, Frédéric Aribit

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Vendredi, 18 Août 2017. , dans La Une Livres, La rentrée littéraire, Les Livres, Critiques, Roman, Belfond

Le Mal des Ardents, Août 2017, 247 pages, 18 € . Ecrivain(s): Frédéric Aribit Edition: Belfond

 

 

Une histoire déferlante, comme Lou. Frédéric Aribit nous propose un portrait de femme peu commune, une arche de vie, un monument de désirs, une montagne d’insolence et d’audace. Lou, rencontrée par le narrateur comme on rencontre la foudre et son célèbre « coup ». Et Lou, femme libre s’il en fut, exaltée, provocatrice, belle, dépositaire sûrement de toutes les colères de femmes accumulées depuis des millénaires. A l’image de son violoncelle, qu’elle transforme en voix de la colère à travers les textes de Bach ou de Brahms, jusqu’à parfois en faire claquer les cordes.

La musique accompagne ce roman, comme une basse continue, adoptant ses folies et ses sagesses, ses explosions et ses répits.

Manifeste de la Cause Littéraire, Mars 2011, par Léon-Marc Levy

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mercredi, 02 Août 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Editoriaux

« La Cause Littéraire » suggère par son intitulé l’ébauche d’un manifeste. Au moins d’une attitude : volontaire, « engagée ». L’objet de cet engagement n’est en rien idéologique, encore moins partisan : seule la littérature …

Andrée Chédid vient de disparaître. Nous étions quelques-uns alors à nous sentir bien tristes, mais au moins on a parlé d’elle ! Enfin, dans des media qui ne le font jamais, on a un peu - oh très peu - parlé de poésie ! Pendant quelques jours en tout cas. On a lu, dans « Le Parisien », ces quelques vers de la grande dame :


« Il est temps de vieillir

D’accepter ce qui te revient

D’assumer encore et encore

A chaque crépuscule

Ce qui depuis l’aube

T’appartient »

Hommage à Baudelaire (XI) – Jeanne ou le chemin de la rédemption, par Léon-Marc Levy

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Dimanche, 23 Juillet 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques, Poésie

 

La chose est étonnante. Charles Baudelaire, reconnu à peu près universellement comme le plus grand poète de langue française (dans tous les cas l'un des plus grands), n'est pas un personnage qui suscite une sympathie spontanée. Définitivement. Il n’exerce, hors la beauté sublime de ses vers, aucune séduction, y compris sur la foule de ses admirateurs les plus passionnés. Au contraire, toute une troupe de grands poètes et écrivains français attire notre compassion, notre fascination, notre amour, un culte parfois, souvent en dépit de personnalités discutables.

François Villon, mauvais garçon, voyou sorbonnard, ivrogne, voleur, probablement même assassin, sûrement pendu par décision de justice. Pas de problème, on l'aime éperdument !

Jean-Jacques Rousseau, ombrageux, mauvais père, menteur, on lui pardonne tout !

Arthur Rimbaud, cynique, hautain, déloyal, violent. On l'adore !

Victor Hugo, orgueilleux, coléreux, méprisant avec ses confrères. On le vénère !

Le Puits, Ivan Repila (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Mardi, 27 Juin 2017. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Espagne, Roman, 10/18

Le Puits, 106 pages, 6,10 € . Ecrivain(s): Iván Repila Edition: 10/18

 

 

Tout lecteur risque fort d’y tomber dans ce puits, tant il est fascinant. Ce petit livre par la taille, 106 pages tout juste, est un joyau littéraire qu’on n’est pas près d’oublier après lecture. Tout, le récit, la situation, la portée symbolique, s’installe pour longtemps dans nos mémoires.

Deux frères, deux jeunes garçons, sont au fond d’un puits, on ne sait comment au début de l’histoire. Le trou fait 7 mètres de haut, avec des parois lisses et friables, impossibles à escalader. On ne saura jamais leurs noms, c’est le Grand et le Petit. Avec des majuscules, pour que ça leur serve de prénoms. Peu à peu, au fil des jours d’enfermement à ciel ouvert, ils renoncent semble-t-il à espérer sortir, s’organisent pour survivre, apprennent à manger racines, vers de terre, toutes sortes de vermine que la boue veut bien leur offrir.

A Mi-Chemin, Sam Shepard (par Léon-Marc Levy)

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Jeudi, 18 Mai 2017. , dans La Une Livres, Pavillons (Poche), Les Livres, Critiques, Nouvelles, USA

A Mi-Chemin, août 2016, trad. américain Bernard Cohen, 202 pages, 8 € . Ecrivain(s): Sam Shepard Edition: Pavillons (Poche)

 

Nul doute que Sam Shepard soit un nouvelliste exceptionnel. On entend dans ses récits la paternité de Raymond Carver par son art d’une sobriété époustouflante et celle du Montana, dans sa passion dévorante pour la nature et les grands espaces. Les nouvelles rassemblées ici condensent son talent de conteur de coupes de vie, serties dans des moments, des situations improbables.

Ce recueil nous offre 18 nouvelles courtes dans lesquelles, avec une énergie et une tension permanentes, Shepard brosse un monde peuplé d’hommes rudes et fiers, de femmes qui ne le sont pas moins, dans des cadres naturels sauvages et solitaires. Un monde où les animaux, chevaux, chiens, chèvres, tiennent une place éminente aux côtés des humains, une place où ils sont des êtres à part entière, nobles et sacrés. Ainsi dès la première nouvelle, Le Guérisseur, cette scène splendide avec un cheval indomptable :

« Sur son dos, les muscles ondulaient comme des couleuvres. Des coulées de sueur noire sortaient de sa crinière. J’avais dans le nez l’odeur de la peur, aussi forte que celle d’un rat mort dans une mangeoire. Peur animale et peur humaine, entremêlées ».