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Roman

Les ingénieurs du bout du monde, Jan Guillou

Ecrit par Léon-Marc Levy , le Vendredi, 02 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays nordiques, Actes Sud

Les ingénieurs du bout du monde, 2013 trad. du suédois par Philippe Bouquet. 622 p. 26,80 € . Ecrivain(s): Jan Guillou Edition: Actes Sud

Vaste fresque à l’ancienne, récit picaresque de grandes aventures, peinture d’un XXème siècle de technologie galopante et de rêves si souvent brisés, Les Ingénieurs du bout du monde est tout cela à la fois. Une sorte de roman à la Jules Verne mais là où Verne regardait devant, Guillou regarde dans le rétroviseur. Il revisite après coup la « religion » scientifique et technologique du XXème siècle.

Trois frères, nés dans une famille rurale très pauvre du nord de la Suède, se révèlent de remarquables élèves – en particulier en sciences – et ces talents, alliés à une immense habileté manuelle, les amène à réaliser, pour jouer, une réplique parfaite d’un drakkar viking très ancien. Leur exploit retentit jusqu’en Allemagne – alors à la pointe du progrès technologique – et les trois fils de pêcheur vont se voir offrir une bourse pour aller faire leurs études d’ingénieurs à Dresde.

Trois destins aventureux et brillants semblent s’ouvrir. Et curieusement ce sera deux destins. L’un des trois frères se révèle homosexuel et va vivre à Londres son amour pour un homme. Disparition définitive du personnage, dont nous n’aurons plus aucune nouvelle de tout le livre, effacé en quelque sorte par son « crime » d’homosexualité ! Quel est le choix de l’auteur ? Mystère ! On peut – vaguement - espérer (s’agissant d’un premier volume à une vaste fresque), que le frère homosexuel et maudit réapparaitra un jour !

La Couleur du crépuscule, Ces vies-là, Alfons Cervera

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 02 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Espagne, Récits

La Couleur du crépuscule (El color del crepúsculo, 1995), traduit de l’espagnol par George Tyras, Editions La Fosse aux Ours ; Ces vies-là (Esas vidas), traduit de l’espagnol par George Tyras, Editions La Contre Allée . Ecrivain(s): Alfons Cervera

La Couleur du crépuscule


« Des pages qui renferment, parmi toutes les complexités du monde, une seule certitude : il y a un langage pour raconter les histoires et un autre pour le silence ».

Sunta a toujours vécu à Los Yesares, village perdu où, disait le clown Willy qui y a vécu quelques années, ne vivent que les souvenirs, l’ennui et les fantômes des morts. Mais Sunta a gardé en elle les paroles du grand-père qui considérait que l’on devait vivre et mourir au plus près du lieu de sa naissance. Si les autres partent, elle, elle a choisi de rester. A la veille d’un mariage tardif et hésitant, elle a senti la nécessité de ne pas laisser filer la mémoire de toute ces années, de tous ces récits, des personnages et des images qui l’habitent. L’ombre du caudillo et de serviteurs zélés, parfois grotesques et dérisoires, parfois inquiétants, habite aussi ce pays que le temps et l’histoire semblent avoir oublié. La mort de Franco, à Los Yesares, c’est surtout un portrait décroché.

La piste des sortilèges, Gary Victor

Ecrit par Cathy Garcia , le Jeudi, 01 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Vents d'ailleurs

La piste des sortilèges, janvier 2014, 590 pages, 14,50 € . Ecrivain(s): Gary Victor Edition: Vents d'ailleurs

 

Voici un roman intensément fabuleux, qui plairait sans aucun doute à un Tim Burton ou à un Lewis Carroll. Cette quête initiatrice dans laquelle nous entraîne Piripit, sorte d’Alice en version jeune mâle musclé au pays vodou, est un grand chaudron dans lequel macèrent toutes sortes de faits, de créatures et de choses toutes plus étranges et plus inouïes les unes que les autres, l’ensemble dégageant un parfum de goyave, d’embruns et de kleren*, mêlé de sueur et de charogne. C’est la piste des sortilèges.

Parmi certains des personnages, on pourrait citer l’incontournable Bawon Samedi et son insatiable fille Gede Loray, Legba, l’ouvreur de portes, ainsi que Petit-Noël Prieur, un chef de bande d’esclaves révoltés, qui refusait l’autorité des généraux durant les guerres de l’Indépendance, mais aussi le maudit Grenn Bôt, « une seule botte », et le Basilic, un redoutable reptile géant.

La fille, Tupelo Hassman

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 30 Avril 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, USA, Christian Bourgois

La fille (Girlchild), traduit de l’anglais (USA) par Laurence Kiefé, janvier 2014, 346 pages, 20 € . Ecrivain(s): Tupelo Hassman Edition: Christian Bourgois

 

La fille, c’est R.D., Rory Dawn

La mère, Johanna Hendrix, c’est Maman, dans le texte

La grand-mère, c’est Grandma

Ce sont là les trois personnages principaux de ce roman, dont la plus remarquable des multiples qualités consiste en le fait que la narration est faite à la première personne par La Fille elle-même.

Le lecteur découvre donc, du point de vue de l’enfant qu’est Rory Dawn puis de l’adolescente qu’elle devient, la vie quotidienne d’un quartier oublié, défavorisé, de Reno, cité poussiéreuse du Nevada, connue pour ses casinos et pour la facilité qu’elle offre à tout couple marié de promptement divorcer.

Trois heures avant l’aube, Gilles Vincent

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Mercredi, 30 Avril 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, Polars, La Une Livres, Jigal

Trois heures avant l’aube, février 2014, 224 pages, 18,50 € . Ecrivain(s): Gilles Vincent Edition: Jigal

 

Trouver un sens à sa vie, c’est ce que croit Kamel, jeune français, en partant au Pakistan suivre l’entraînement au combat des djihadistes, puis en faisant la guerre sainte une fois revenu à Marseille, ce dont rêve Sabrina, dans sa cité du nord de la France, obsédée par les meurtriers pédophiles qui peuvent bénéficier d’une remise de peine et sortir de prison, ce qu’espère Grégor, ouvrier modèle et pourtant licencié, décidé à ne pas assister à la fermeture de son usine bretonne, sans tenter un coup d’éclat. Trois êtres aux destinées tragiques, qui vont développer, chacun à sa manière, une stratégie pour faire justice ou du moins ce qu’ils pensent s’en approcher le plus. D’où des attentats, des meurtres et un enlèvement. Trois enquêtes qui vont lancer à leur poursuite des flics de Marseille à Valenciennes en passant par le Morbihan. Des trajectoires différentes, a priori sans aucun rapport entre elles, mais qui inexorablement se croiseront au point équidistant du triangle de leurs dérives respectives, comme une fatalité morbide.