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Roman

La pétulante ascension de Benjamin Fabre, Fabrice Lehman

Ecrit par Gilles Brancati , le Vendredi, 30 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Jean-Claude Lattès

La pétulante ascension de Benjamin Fabre, avril 2014, 302 pages, 17 € . Ecrivain(s): Fabrice Lehman Edition: Jean-Claude Lattès

 

Benjamin Fabre est cadre chez Pelletier Consulting chez qui il s’occupe avec paresse de stratégies d’entreprises. Parallèlement il a écrit et remanié des dizaines de fois un roman dont il est très fier et qu’il rêve de voir publier. Il collectionne les lettres de refus. Aucun éditeur ne veut de son manuscrit, mais Benjamin Fabre, soutenu par son épouse, ne se décourage pas et il est prêt à tout pour y parvenir. Il va développer pour lui-même des stratégies de conquête plus ou moins adaptées.

L’écriture de Fabrice Lehman est sobre et efficace, son livre se lit vite et bien. L’insert des lettres de Tiphaine, qui ne réussit rien, à sa mère, sont excellentes grâce à une alternance des styles. C’est bien construit, c’est un bon moment de lecture. On ne boudera pas son plaisir en ouvrant ce livre dans un train ou sur un transat.

On peut le diviser en trois tiers.

Congo Inc. Le testament de Bismarck, In Koli Jean Bofane

Ecrit par Theo Ananissoh , le Mercredi, 28 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Afrique, Actes Sud

Congo Inc. Le testament de Bismarck, mars 2014, 294 pages, 22 € . Ecrivain(s): In Koli Jean Bofane Edition: Actes Sud

Zoulou, Congo ou Mandela sont des noms qu’à peu près n’importe qui, à travers le monde, associe sans hésiter au continent africain. De ces noms mondiaux comme Kamasutra, Hollywood, Paris ou autres que l’on charge de ce que l’on veut. Congo par exemple, dans l’imaginaire collectif à l’époque coloniale, était un peu synonyme d’Afrique. Voyage au Congo d’André Gide, en réalité, est plutôt Voyage en Oubangui-Chari, c’est-à-dire la Centrafrique actuelle. Mais Congo sonne mieux… Afrique noire. Au reste, ce que décrit de l’Oubangui la plume humaniste de Gide se passe également dans les deux Congo voisins. En Afrique même, le mot Congo a signifié plus que le Congo. Ainsi, en Afrique de l’Ouest, sur les côtes du Bénin et du Togo, encore aujourd’hui, Congo (avec accentuation sur la première syllabe) signifie Afrique centrale, ce cœur du continent vers lequel, déjà, l’on se ruait pour faire fortune. Dans les Antilles françaises, Congo a désigné globalement, après l’abolition de l’esclavage, les ouvriers engagés venus d’Afrique noire. Congo est donc peut-être le nom africain par excellence, un nom polysémique ; et une affaire très sérieuse et mondiale. Il faudra pouvoir écrire cette sorte de cristallisation sémantique autour d’un nom qui, à l’origine, signifierait « terre ou demeure de la panthère ». Il faudra ? Mais non ! Un romancier né là-bas vient d’accomplir une forme d’exploit qui s’apparente à cela. Le titre de ce roman ? Congo Inc., tout simplement, si l’on ose encore dire.

Et maintenant il ne faut plus pleurer, Linn Ullmann

Ecrit par Marc Ossorguine , le Mardi, 27 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Pays nordiques, Actes Sud

Et maintenant il ne faut plus pleurer, traduit du norvégien par Céline Romand-Monnier, mai 2014, 416 pages, 23,00 € . Ecrivain(s): Linn Ullmann Edition: Actes Sud

 

Cela s’ouvre avec un titre qui semble annoncer une certaine légèreté, sauf que c’est la traduction française qui induit cela. Il semblerait en effet que « la précieuse » ou « le trésor » serait une traduction plus fidèle au titre original. La traduction américaine, The Cold Song, n’est pas plus fidèle mais cela n’a apparemment pas empêché le titre de compter parmi les best-sellers outre-atlantique.

Au départ cela ressemble à une dramatique ou à une grande série télé pour l’été, avec une famille plutôt aisée qui se retrouve dans la maison de campagne familiale où vit Jenny, la grand-mère au caractère bien trempé, comme l’on dit. Complétons le tableau avec Siri, la fille unique qui a réussi (elle possède deux restaurants) mais qui entretient des relations plutôt tendues avec sa mère. Il y a bien sûr aussi son mari, Jon, écrivain en panne sur le troisième tome de sa trilogie depuis des mois. Ils ont aussi deux filles, dont l’aînée, Alma, commence à poser quelques problèmes somme toute relativement « normaux » pour ses 12 ou 13 ans, seuil de l’adolescence.

Yamabuki, Aki Shimazaki

Ecrit par Stéphane Bret , le Samedi, 24 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Actes Sud, Québec

Yamabuki, avril 2014, 144 pages, 13,80 € . Ecrivain(s): Aki Shimazaki Edition: Actes Sud

 

Zakuro Toda est une jeune femme japonaise, partisane de l’égalité entre les sexes, du libre choix de son futur époux. Elle est la nièce de Mme Aïko Toda qui va fêter bientôt son anniversaire de mariage avec Tsuyoshi Toda, rencontré il y a déjà quelques décennies.

Pour assurer son choix, elle décide de prendre conseil auprès de sa tante, femme mûre et expérimentée. En apprenant la future visite de sa nièce, Aïko Toda remonte le fil de ses propres souvenirs, de sa jeunesse dans le japon de l’après-guerre, marqué par l’occupation américaine, le sort des prisonniers de guerre japonais détenus en Sibérie, et dont on ne sait s’ils sont toujours vivants ou exécutés. Elle se souvient des usages du Japon d’alors, de la bonne éducation que l’on doit acquérir pour trouver un mari. On y apprend qu’elle admire son époux, salarié d’un entreprise prestigieuse. Il voyage, se comporte comme un samouraï, sert les intérêts de son pays, contribue à sa restauration. L’auteure décrit les aspects de la vie quotidienne d’alors, le poids du miaï, sorte d’institution des mariages arrangés, qui pesait sur les destinées des Japonaises…

Une disparition inquiétante, Dror Mishani

Ecrit par Victoire NGuyen , le Vendredi, 23 Mai 2014. , dans Roman, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Bassin méditerranéen, Seuil

Une disparition inquiétante, traduit de l’Hébreu par Laurence Sendrowicz, mars 2014, 321 pages, 21 € . Ecrivain(s): Dror Mishani Edition: Seuil

 

Le mystère autour d’Ofer Sharabi


Il est mercredi soir et le commandant Avraham Avraham vient de passer une rude journée. Il voudrait rentrer chez lui. Cependant, une mère l’attend dans son bureau. Madame Sharabi vient avertir la police de la disparition de son fils Ofer Sharabi. Elle est inquiète car son fils ne s’est pas rendu à l’école ce matin et il n’est toujours pas rentré à la maison. Le commandant, patient, l’écoute et observe cette mère fatiguée et qui semble être de surcroît une femme résignée. Pour la calmer, il la presse de rentrer chez elle tout en la rassurant : « (…) la probabilité qu’il soit arrivé quelque chose de grave à votre fils est infime (…) Votre fils rentrera à la maison dans une, deux ou trois heures, au pire demain matin, je vous le garantis ».