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Poésie

Boire la lumière à la source, Parme Ceriset (par Charles Duttine)

Ecrit par Charles Duttine , le Lundi, 06 Mars 2023. , dans Poésie, Les Livres, Recensions, La Une Livres, Editions du Cygne

Boire la lumière à la source, Parme Ceriset, Editions du Cygne, janvier 2023, 54 pages, 10 € . Ecrivain(s): Parme Ceriset Edition: Editions du Cygne

 

Un intense souffle poétique

Ouvrir un recueil de poésies, c’est découvrir un monde de mots marquants, choisis, riches de significations, c’est également entrer dans un univers de sonorités, d’images et de fantaisies évocatrices. On se souvient de la belle remarque de Paul Valery dans « Tel Quel » : « La poésie, cette hésitation prolongée entre le son et le sens ». Une langue qui se cherche, musicale et qui fait vibrer notre intellect, voilà une première approche de l’essence de la poésie qu’on pourrait retenir. Et, c’est ce que l’on ressent fortement en abordant l’ouvrage de Parme Ceriset, Boire la lumière à la source, publié aux Editions du Cygne. Et, on reste séduit par ce recueil où l’on perçoit un délicieux mais intense souffle poétique.

Le mélange de l’eau, Ariel Spiegler (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Lundi, 06 Mars 2023. , dans Poésie, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Le mélange de l’eau, Ariel Spiegler, éditions de Corlevour, février 2023, 96 pages, 15 €

 

Attachement/détachement

Après ma lecture d’hier et d’avant-hier du nouveau recueil d’Ariel Spiegler, j’ai trouvé le motif clé de son univers, ou plutôt ce qui vient affleurer çà et là sa prosodie, son style. Tout d’abord en considérant le détachement de chaque vers, au sens primaire, c’est-à-dire non lié au reste du poème dans sa destination globale, dans sa signification, car ces vers fonctionnent de façon autonome dans leur nudité détachée, esthétique, de la saccade, du bout, du fragment, du sème de sens. Mais aussi de l’attachement compris comme fusion des réalités de la langue et de la vie. Fusion de l’univers physique de la poète et correspondance des éléments linguistiques dans le poème lui-même pris jusqu’à son unité la plus petite. Cela fait donc musique, chaque note côtoyant une autre note d’un autre ton, de façon fuguée.

O, l’œuf, Yves Namur (par Didier Ayres)

Ecrit par Didier Ayres , le Mercredi, 15 Février 2023. , dans Poésie, Les Livres, Recensions, La Une Livres

O, l’œuf, Yves Namur, éditions La Lettre volée, Coll. Poiesis, janvier 2023, 143 pages, 20 €

 

Le zéro, l’eau, le murmure

Quelle difficulté pour un écrivain de resserrer son écriture sur un ou deux éléments forts ! Ici l’on se trouve dans la danse et dans la musique du poème en un pas répété sur une musique minimale. L’on pourrait tout d’abord rapprocher ce texte du Plat de poissons frits de Ponge, pour donner à ressentir le jeu et la complexité de l’épure. Mais je retiendrai surtout le côté volatil du corps dansé.

Quels sont ces éléments ? L’œuf et sa déconstruction, des fragments graphiques que Francis Édeline qualifie de Zone Image, et aussi les 3 ou 4 lettres dont l’une est double (un E dans l’O) de ce fameux œuf, plus dégustation que forme intrigante et parfaite. Puis l’impression maritime, aqueuse, le murmure de la mer, ostinato très léger et parfois confinant à l’humour. Enfin, une langue très simple voire elliptique et pauvre.

Jeu, sets et malt, Christophe Roque & Jules Vipaldo (par Murielle Compère-Demarcy)

Ecrit par MCDEM (Murielle Compère-Demarcy) , le Mardi, 14 Février 2023. , dans Poésie, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

Jeu, sets et malt, Christophe Roque & Jules Vipaldo, éditions Contre-Pied, Coll. Le Parasol Pleureur, janvier 2023, 56 pages, 10 €

 

Jeu, sets et malt est une création d’AUTRES ET PAREILS qui a donné lieu à une exposition et une performance le 17 janvier 2023 à la Maison des Jeunes et de la Culture de Martigues. Co-édité par les Éditions Contre-Pied et la Librairie l’Alinéa, avec le comédien Christophe Roque aux photographies et l’auteur Jules Vipaldo aux textes, cette création de toute élégance esthétique avec son papier glacé figure une publication idéale pour ce qu’elle célèbre : « la terrasse de café » où nous entrevoyons avec évidence qu’elle y trouvera parfaitement sa place nomade comme dans un hall de gare, une salle d’attente, … tout lieu de passage où la lecture deviendra un plaisir de dégustation, chaque lecteur en buvant les images et les mots suivant son envie et comme en toute dilettante. Le concept est réussi : qui ne serait pas tenté de feuilleter cette création, attractive en tant qu’objet et gustative par l’arôme des mots qui s’en échappe comme la saveur d’un café sur le bord d’être mise en bouche ?

Imprécations nocturnes, Grégory Rateau (par Catherine Dutigny)

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Jeudi, 09 Février 2023. , dans Poésie, Les Livres, Recensions, La Une Livres

Imprécations nocturnes, Grégory Rateau, Editions Conspiration, novembre 2022, 80 pages, 9 €

 

La note bleue

La nuit, l’insomnie, les cigarillos, la présence déchirante d’un Chet Baker puis quand revient le silence, du fin fond de l’obscurité, la brusque irruption des imprécations des fantômes familiers qui ne cessent de hanter le poète. La poésie peut célébrer la nature, chanter l’amour, comme elle peut explorer les ténèbres, celles que l’on porte en soi. Grégory Rateau a fait ce second choix. Mais est-ce un choix ou une nécessité vitale ? L’intensité des mots, des images, des souvenirs ébauchés, malaxés dans un maelstrom de sensations paradoxales, parfois antinomiques foudroie par l’authenticité qui s’en dégage.

Enfant de la nuit il veille

traverse la ville ivre de songes

un éclaireur pour ses frères

un maudit pour sa famille