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Jeunesse

L’enserpent, Les Humanimaux, Éric Simard (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 08 Novembre 2019. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Syros

L’enserpent, Les Humanimaux, Éric Simard, Syros Jeunesse, août 2019, 48 pages, 3,50 € Edition: Syros

 

Mue

Ce petit livre au titre énigmatique, L’enserpent, relate l’existence d’un être composite, squamate mais anthropien, doué d’humanité. L’auteur Éric Simard achemine l’enfant vers un monde de clonage, de modifications génétiques. Ainsi, les jeunes lecteurs se familiariseront avec les registres du fantastique, de l’anticipation et de la fantaisie, ou avec de nouvelles réalités scientifiques.

De fait, certains êtres portent une marque visible sur l’épiderme – une tache originelle –, ou cachée sur le corps, ce qu’ils vivent comme un stigmate. Il faut donc trouver un nom qui leur convient, un prénom qui les différencie et qui autorise leur entrée dans le monde. L’enserpent se présente comme un récit antique où les animaux se couplaient avec les humains. La « différence » physique est vécue à la fois par Marion et l’enserpent au sein du monde de l’école, entre la joie, la camaraderie, les apprentissages mais aussi la méchanceté et la solitude – tout ce que génère la collectivité.

Je suis Camille, Jean-Loup Felicioli (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 25 Octobre 2019. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Syros

Je suis Camille, Jean-Loup Felicioli, octobre 2019, 80 pages, 19,90 € Edition: Syros

 

Différent(e)

Jean-Loup Felicioli signe un album-jeunesse cartonné, luxueux, où la couverture et les doubles-pages renvoient à la saison automnale. C’est donc la rentrée pour une petite-fille de dix ans, Camille, aussi bien dans une nouvelle école que dans un nouveau pays. Les illustrations sont splendides, formant de véritables tableaux, dans lesquels les détails, les couleurs, sont apposés de façon complexe. Les yeux, les expressions des visages sont traités un peu à la manière des codes visuels des mangas, simplifiés comme sur certains logiciels de composition graphique.

La question du « genre » occupe le récit dès le début. La plupart des enfants du monde contemporain ont intégré au quotidien les outils de communication, la mode, une certaine forme de liberté d’expression, ont établi une relation de confiance avec leurs parents. Ce qui est le cas pour Camille, l’héroïne, qui vient d’un milieu plutôt nanti économiquement, intellectuellement évolué, et occidental. A fortiori, l’école se doit d’accueillir sans discrimination les enfants de toute couleur et de toute condition dans des classes mixtes.

Le fil d’Ariane, Jan Bajtlik (Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Mercredi, 25 Septembre 2019. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, La Joie de lire

Le fil d’Ariane, septembre 2019, trad. polonais, Lydia Waleryszak, 80 pages, 24,90 € . Ecrivain(s): Jan Bajtlik Edition: La Joie de lire

 

Jan Bajtlik nous livre avec Le fil d’Ariane un ouvrage à la fois documenté et divertissant. Cet album-jeunesse, destiné à des enfants (au passage du primaire au collège), se dote d’une courte introduction ainsi que d’un schéma-devinette qui renvoie aux explications des dernières pages. Le livre est de grand format (37,5 x 28,5 cm), cartonné, au fond bleu couleur de la mer Égée. Dès la première double-page, des personnages de différentes dimensions tournent dans l’espace sphérique du mont Olympe, entouré par l’eau primordiale des océans. Tout est circonvolutions, dédales, méandres, écheveaux, réseaux. Un peuple s’anime, des individus amphibiens, certains moitié humains, moitié sirènes, suivent des circuits complexes, en giration. L’auteur puise aux sources des poèmes d’Homère et à la Théogonie d’Hésiode. Quelques récits antiques célèbres, fondateurs de la civilisation occidentale, sont choisis par J. Bajtlik de manière assez accessible. Le fil conducteur part de la création du monde et va jusqu’à la représentation théâtrale des mythes grecs.

Épopée, historiette et fable, 3 livres de la Joie de Lire (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 28 Juin 2019. , dans Jeunesse, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

 

Cabane en péril !, Jean-Claude Lalumière, La Joie de lire, juin 2019, coll. Hibouk, 168 pages, 10,90 €

 

Cabane en péril est un récit simple, à l’imparfait, raconté par le petit garçon Bernie. Le temps y est découpé comme dans un journal intime, mais le ton est plus perfectionné, plus disert. Au début du livre-jeunesse se trouvent de petits schémas, plutôt réduits à de simples traces maladroitement dessinées à la main, et ce sont peut-être là les miettes du Petit Poucet qui nous engagent à suivre la trame de la fiction. La littérature enfantine ne naît pas ex nihilo et il est judicieux de la part de Jean-Claude Lalumière de citer Jean de La Fontaine, des dessins animés, des héros de bande dessinée, tout en situant l’intrigue dans notre monde actuel, et d’aborder des débats environnementaux. L’on peut parler aussi, à propos de Cabane en péril, de littérature d’apprentissage, d’une édification sur les problèmes de notre planète, le sens de la responsabilité de chacun à son égard.

Animaux en balade (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 06 Juin 2019. , dans Jeunesse, Les Livres, Les Chroniques, La Une CED

 

Mon oiseau… Ned, Christian Demilly, Marlène Astrié, Grasset-Jeunesse, mars 2019, 36 pages, 14,50 €

 

Un oisillon noir qui ressemble à un corbillat, volète de page en page dans ce bel album au format presque carré (28x25,5 cm). Il existe une grande quantité d’oiseaux au plumage noir, que ce soit la fauvette à tête noire ou le martinet noir, et bien sûr le merle. Celui du livre va se transformer à la fin de son adolescence en une sorte de passereau, oiseau chanteur et percheur, ou de Grand Pic, oiseau sédentaire de la forêt.

L’univers que découvre l’oison au bec orange se situe à hauteur d’yeux. Les gros plans et les fonds variés, souvent pastels, permettront à l’enfant – ici, une lecture pour les tout-petits – de s’identifier au monde neuf que perçoit l’oiselet tombé du nid et orphelin. L’habitat de nos amis à plumes est précisé par des branches feuillues délicatement peintes, des perchoirs et un nichoir – la maison indispensable pour la sauvegarde de l’espèce ailée.