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Jeunesse

La Trilogie de la Poussière, Livre 1, La Belle Sauvage & Livre 2, La Communauté des esprits, Philip Pullman (par Didier Smal)

Ecrit par Didier Smal , le Mardi, 01 Juin 2021. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Iles britanniques, Roman, Gallimard Jeunesse

Edition: Gallimard Jeunesse

 

La Trilogie de la Poussière, Livre 1, La Belle Sauvage (Folio, avril 2021, 544 pages, 9,30 €), & Livre 2, La Communauté des esprits (Gallimard, septembre 2020, 656 pages, 22 €), Philip Pullman, trad. anglais, Jean Esch

Philip Pullman (1946), avec la trilogie À la Croisée des mondes, a créé non seulement un phénomène éditorial à succès désormais transformé en série télévisée (après l’adaptation cinématographique du premier tome, sous le titre de La Boussole d’or, qui fut boudée par le public) et en bande dessinée, mais surtout un univers narratif à la fois complexe et cohérent, ce qui lui donne une paradoxale évidence. Pour faire simple, disons que Pullman, dont les romans ont été publiés en français par Gallimard tant sous l’étiquette « SF » que « Folio Junior » ou tout simplement « Folio », a brouillé les pistes avec intelligence : les romans de l’univers dans lequel Lyra Parle-d’Or évolue relèvent-ils de la science-fiction, de la fantasy, de la littérature à destination de la jeunesse, du roman d’aventure ou de la méditation sur l’existence d’univers parallèles avec un détour par un rien de physique quantique, et une magnifique tendance à dire des choses essentielles et puissantes sur la vie, en nous et autour de nous ? Bien malin qui pourrait répondre de façon absolue – mais bien moins malin qui omettrait l’essentiel :

Un espiègle canari, Michel Piquemal, Pascale Maupou Boutry (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 06 Mai 2021. , dans Jeunesse, Les Livres, Recensions, La Une Livres

Un espiègle canari, Michel Piquemal, Pascale Maupou Boutry, éditions Cipango Jeunesse, mars 2021, 32 pages, 15 €

Chants et couleurs d’un pays lointain

Les éditions Cipango publient le tout dernier album-jeunesse créé par Michel Piquemal et Pascale Maupou Boutry, un conte situé dans l’Inde ancienne et traditionnelle. Ce livre carré de 24,5 cm propose des images colorées autour d’un récit venu d’un pays lointain. Sur la couverture cartonnée, un enfant avenant s’amuse d’un canari. En ouvrant l’ouvrage, l’on rentre de suite dans un bleu turquoise, velouté, parsemé de très légers linéaments noirs, le bleu turquoise de l’Océan Indien. Au dos de la couverture, ne subsiste qu’une plume dorée dans l’étendue sidérale. Le livre, comme la cage ouverte de la première page, va laisser libre cours à une subtile fable philosophique.

Un puissant sultan, esthète, amoureux des oiseaux, est berné par son chambellan, un grand vizir peu scrupuleux. Sa passion pour les chants d’oiseaux de compagnie lui coûte une fortune, des sommes importantes d’argent qu’il paye sans sourciller. Cependant, il existe des choses que l’on ne peut acheter ni même acquérir de force : l’amitié, la confiance, la liberté.

Amu Sönèya, Bernard Bretonnière, Centre de Créations pour l’Enfance de Tinqueux (par Philippe Leuckx)

Ecrit par Philippe Leuckx , le Vendredi, 30 Avril 2021. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, Poésie

Amu Sönèya, Bernard Bretonnière, Centre de Créations pour l’Enfance de Tinqueux, Coll. Petit VA, février 2021, 56 pages, 5 €

 

Très belles illustrations en noir et blanc grisé.

Sous le titre Amu Sönèya, il faut comprendre l’expression soussou « C’est pas facile ». Chaque poème de ce livre à spirales se clôt par « C’est pas facile », euphémisme, certes. La situation est catastrophique pour chaque migrant. Le poète, sensibilisé au sort des populations subsahariennes, demandeurs d’asile, réfugiés, consacre son livre à cette condition d’humains oubliés en plein XXIe siècle. Cette radiographie au plus près des circonstances vécues par ces femmes, hommes, enfants en quête de paix et de sécurité, découvre le pan immense du problème : exil, traversée des déserts, passage ardu des frontières, faim, hébergement dérisoire, quête impossible de papiers, obstacles des administrations, racisme, rejet, acculturation, violence, etc.

Dis, comment te défends-tu ?, Françoise de Guibert, Clémence Pollet (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Jeudi, 08 Avril 2021. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, La Martinière Jeunesse

Dis, comment te défends-tu ?, Françoise de Guibert, Clémence Pollet, février 2021, 96 pages, 12,90 € Edition: La Martinière Jeunesse

 

De la sauvegarde

Une grenouille peu commune aux taches mordorées (dendrobate souvent venimeuse) apparaît sur la couverture d’un blanc de neige de cet élégant album-jeunesse quadrangulaire de 19 x 20 cm. Au dos de l’ouvrage, une énigmatique boule hérissée de pics stagne près d’une branche de corail, en fond marin. Françoise de Guibert et Clémence Pollet ont réalisé ce manuel de sauvegarde, artistique et pédagogique, Dis, comment te défends-tu ?, employant le tutoiement envers les animaux.

Le jeune public, dès l’âge de 4 ans, va comprendre les spécificités des spécimens montrés, les plus menus d’entre eux souvent attaqués par de plus volumineux. Les granivores, les fructivores, les herbivores se trouvent menacés par des carnivores. A contrario des insectes minuscules, par exemple des fourmis, ou une tempête d’insectes, peuvent constituer un danger.

Migrants, Issa Watanabe (par Yasmina Mahdi)

Ecrit par Yasmina Mahdi , le Vendredi, 02 Avril 2021. , dans Jeunesse, Les Livres, Critiques, La Une Livres, La Joie de lire

Migrants, Issa Watanabe, février 2020, 40 pages, 15,90 € Edition: La Joie de lire

 

Radeaux

Sur la couverture de cet appétant album-jeunesse de format carré (le nombre parfait, 23 x 23 cm), Issa Watanabe ose la couleur noire pour peindre un fond paysager, une encre charbonneuse sans perspective, un gouffre où se profilent quelques branches hivernales vert sombre. Une colonne de personnages à tête d’animaux, revêtus de textiles bigarrés, semblent abattus, résignés. L’appellation de l’ouvrage, Migrants, la représentation anthropomorphisée des animaux, indiquent la portée dramatique du récit, l’ampleur d’un problème qui nous touche particulièrement.

La mort, emmitouflée d’un châle fleuri, chevauche un ibis géant bleu indigo, au bec et aux pattes rouge sang. Cette redoutable voyageuse descend de sa monture pour suivre, cachée derrière les maigres troncs d’arbres, la file des migrants. Les migrations sont communes aux populations humaines et animales, occasionnant des déplacements en groupe. Les périples des animaux sont entrepris périodiquement vers des directions déterminées, pour les oiseaux, les criquets.