La beauté apollinienne (16ème siècle)
« … disciple de la belle nature et de ces grandes idées […] que Platon dit estre le plus parfait original des belles choses »
(André Félibien, Entretien sur les Vies et les Ouvrages des plus excellents Peintres Anciens et Modernes (1666))
La Dame à la Licorne (v. 1505/1506, de 65 x 51 cm) de Raphaël (1483-1520) (1).
La beauté luminescente de la dame aux yeux céruléens me stupéfie et m’inquiète depuis mes huit ans. La bouche close, l’iris de son regard de la couleur du paysage flottant derrière elle – une aube glacée et maritime –, sont l’apanage de cette jeune fille altière. S’offrant comme absolu d’un canon esthétique – blonde, blanche –, sa distance est presque une résistance en arborant entre ses bras la Licorne, l’animal sacré, le mystère de la connaissance, symbole de la chasteté.