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Les Dossiers

Entretien avec Éric Dupont, La Fiancée américaine

Ecrit par Laurent Bettoni , le Mercredi, 27 Août 2014. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

Éric Dupont enseigne la traduction à l’université McGill de Montréal et est romancier. Son dernier ouvrage en date, La Fiancée américaine, est paru en avril 2014 aux éditions du Toucan. Au Québec, il connaît un très large succès. Il a obtenu le prix des Libraires du Québec et le prix des Collégiens du Québec (en Amérique du Nord, les collégiens sont les étudiants universitaires). Mais ce n’est pas tellement ce qui compte. Non, le plus important est qu’avec plus de 700 pages Éric Dupont nous donne l’impression d’avoir écrit un livre presque trop court tant il se lit vite. Que contient donc cet Olni (objet littéraire non identifié) venu de chez nos maudits cousins et qui mériterait de devenir le best-seller de l’été, en France ?

 

Laurent Bettoni : La presse québécoise a écrit que ce livre, qui est votre quatrième roman, est la somme de vos précédents. Êtes-vous d’accord, et qu’est-ce que cela signifie ?

Editions Corti Rencontre avec Fabienne Raphoz, éditrice à tire d’aile

Ecrit par Marc Michiels (Le Mot et la Chose) , le Lundi, 30 Juin 2014. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

« Si la littérature n’est pas pour le lecteur un répertoire de femmes fatales, et de créatures de perdition, elle ne vaut pas qu’on s’en occupe ».

Julien Gracq

 

José Corti (J. Corticchiato, 1895-1984), d’origine corse, a ouvert dès 1925 une librairie au 6, rue de Clichy à Paris. Il a commencé à éditer la plupart des auteurs surréalistes, ses amis : Breton, Éluard, Aragon, Char, Péret, Crevel, Dalí. Il se fixe ensuite 11, rue Médicis, à deux pas du jardin du Luxembourg, où les éditions Corti ont toujours leur siège. En 1938, il fait la connaissance de Julien Gracq qui, sa vie durant, n’aura pas d’autre éditeur (hormis La Pléiade). La maison d’édition s’engage, sous l’Occupation, dans la publication de textes clandestins. Après la guerre, José Corti n’aura de cesse de publier des textes poétiques, des recherches critiques et rééditera des classiques méconnus du romantisme européen.

Rencontre avec l’écrivain Dominique Lin

Ecrit par Philippe Chauché , le Samedi, 21 Juin 2014. , dans Les Dossiers, La Une CED, Entretiens

 

Rencontre avec l’écrivain Dominique Lin qui a coordonné la publication de 39-45 en Vaucluse, une somme unique de témoignages et de documents retraçant ce qui s’est vécu en Vaucluse durant la dernière guerre mondiale

 

Comment est né ce projet ?

 

André Brun, qui était membre d’Expressions Littéraires Universelles, l’association porteuse du projet, et impliqué auprès des anciens combattants, est venu présenter ce projet à Corinne Niederhoffer, responsable des éditions Élan Sud, c’était en 2009. Le recueil de correspondances d’Émile Sauvage, poilu vauclusien, était déjà paru dans la collection Mémoires. Le projet n’était pas encore décidé quand le dernier poilu français a disparu, ce fut une alerte, l’élément déclencheur. Pour la guerre de 39-45, il était grand temps qu’on s’y mette !

Le pays du lieutenant Schreiber d'Andreï Makine

Ecrit par Pierrette Epsztein , le Vendredi, 06 Juin 2014. , dans Les Dossiers, Etudes, La Une CED

Le pays du lieutenant Schreiber, Andreï Makine, éd. Grasset, janvier 2014, 220 pages, 17 €

La vie est une ronde, écrivait Schnitzler.


Cette fois, je vais oser le « Je ». Ce sera moins un compte-rendu que le récit des conditions d’une lecture.

Ce soir-là, Andréï Makine est l’invité de la librairie, juste en face de chez moi. Il présente son dernier roman, Le pays du lieutenant Schreiber. Je connais de lui Le testament français. Je l’ai acheté quand il est paru en 1995 et a reçu le prix Goncourt, le prix Médicis et le prix Goncourt des Lycéens.

Ce livre m’avait bouleversée. Je décide de venir à cette rencontre. J’arrive en avance, l’auteur est déjà là et parle à la libraire qui me connaît bien. Un homme très grand, beaucoup de prestance, une élégance discrète. La libraire me présente. Nous nous serrons la main et nous nous disons bonjour. Je suis d’emblée séduite par son accent qui me ramène au temps de ma jeunesse et des Chœurs de l’Armée Rouge et de l’enthousiasme de ma famille pour le communisme puis leur éloignement en 1956, lors de l’intervention russe en Hongrie, pays d’origine de ma mère, après laquelle nous recevrons une grande partie des jeunes de sa famille qui s’exileront. La rencontre s’arrêtera là.

The Tree of Life de Terrence Malick, ou Comment donner corps au Sacré (2/2)

Ecrit par Matthieu Gosztola , le Mardi, 27 Mai 2014. , dans Les Dossiers, La Une CED, Côté écrans

 

Maintenant, un public de cinéphiles français est-il capable d’un tel décrochement de l’intrigue et de ses justifications incessantes (et incessamment théorisées depuis la Nouvelle vague) – autour d’un noyau constitué grosso modo par le « social », toile de fond débordante, car anxiogène et asphyxiante, articulée filmiquement, en liens profonds et insécables, avec le désir et le rêve de l’ego, d’un ego – pour la gratuité d’une contemplation sans visée autre qu’elle-même…

Les cinéphiles français ont un rapport au sacré (ne serait-ce qu’à la possibilité du sacré) extrêmement dévoyé… ; il est plus souhaitable (conformiste) de construire un cinéma sur le pourrissement de la société et la dénaturation des consciences individuelles plongées dans le magma de l’histoire (une histoire perçue comme ontologiquement déstructurante pour l’individu – ce n’est pas pour rien si Entre les murs et Bowling for Columbine ont recueilli la Palme d’or) que de chercher à produire un cinéma (que d’aucuns qualifieront d’esthétisant ou de pédant) qui n’a pour objet que de produire de la beauté.