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De terre de honte et de pardon, David Léon

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 14 Février 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Théâtre, Espaces 34

De terre de honte et de pardon, 2018, 50 pages, 13 € . Ecrivain(s): David Léon Edition: Espaces 34

 

« La dédicace »

Il y a des textes dont le centre de gravité (on pourrait considérer ce mot dans son sens physique et moral : ce qui a du poids) se situe dans ce que beaucoup pourraient prendre pour un simple détail ; la dédicace, le don absolu du livre à celui qui sera lecteur d’exception et souvent lecteur dans l’absence ou la mort. Le dernier opus de David Léon, édité chez espaces 34, appartient à cette catégorie-là. En effet, tout est scellé dans le « à ma mère » qui précède l’œuvre et que seul le lecteur de théâtre peut saisir ; le spectateur ne possèdera pas cette clef du sens à venir. Je ne l’avais pas approché, quant à moi, lorsque je découvris pour la première fois De terre de honte et de pardon, en lecture musicale au Théâtre Ouvert à Paris, le 27 novembre dernier. La figure maternelle surgira dès la scène capitale, fondatrice (p.11) en victime des coups du père dans la maison, une nuit. Scène surprise, ravie et racontée par l’enfant, par David. Elle apparaît donc à la fois en personnage et en incarnation possible de la « mère dédicace ». Elle devient « mère » sans que sa désignation ne soit précédée d’une détermination affective et possessive mais grandie par cette expression un peu surannée.

Plateau virtuel club # 3, par Marie du Crest

Ecrit par Marie du Crest , le Lundi, 05 Février 2018. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

L’émission de janvier donc. Une heure polyphonique : entendre tant de voix humaines, celles des textes de Patrick Kermann et celles des voix radiophoniques. L’auteur n’est pas , comme il est de rigueur, dans la série d’émissions du Plateau virtuel club sur radio Clapas. Son absence comme une singulière présence. Il fait au contraire, par le miracle de la lecture, entendre les paroles qui nous traversent tous. De l’amour et de la Mort. Patrick Kermann est mort en 2000, et sa pièce Vertiges inédite jusqu’alors a été publiée par les éditions Espaces 34 en 2017. Sabine Chevallier présente d’ailleurs son entreprise éditoriale de l’œuvre de l’auteur dont certains textes restaient introuvables.

Marie Reverdy retrace l’itinéraire fulgurant de Patrick Kermann dont l’œuvre « post Shoah » interroge la mort du théâtre (psychologique) après cette Catastrophe et donne la parole aux Morts. Cette parole qui ne peut plus être que ressassement, fragments, glissant vers le poétique, le musical pour résonner encore.

Vertiges suivi de l’adaptation scénique de Christine Dormoy, Patrick Kermann

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 24 Janvier 2018. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Théâtre, Espaces 34

Vertiges suivi de l’adaptation scénique de Christine Dormoy, Patrick Kermann, novembre 2017, 126 pages, 17 € Edition: Espaces 34

 

« Paroles et musique »

Il est impossible de lire Vertiges sans se dire que c’est la fin, l’entrée dans le sommeil. S’endormir comme dernier verbe. L’édition du texte elle-même nous invite à saisir le livre dans les derniers moments de l’écriture comme les dernières heures de la vie puisqu’elle mentionne en sous-texte, avec la pudeur du chagrin : février 2000.

Le 29 février 2000 sera le dernier jour de Patrick Kermann. C’est peut-être cela le plus grand vertige, cette forme de malaise face au vide, cet étourdissement du monde qui tourne, qui chavire. Vertiges au pluriel proférés par les voix multiples des burlesques « monomaniaques », d’écervelés selon le propos de l’auteur qui au fond passent leur temps à radoter et celles du quatuor vocal impuissant à remettre par le langage de l’ordre au monde. Dans Vertiges, P. Kermann dit l’explosion humaine semblable à celle des réacteurs de Tchernobyl qui ont tout anéanti. Il a beaucoup pensé à cette catastrophe nucléaire en lisant la Supplication de Svetlana Alexievitch, au moment où il écrivait son texte.

Plateau Virtuel Club # 2. Décembre, par Marie du Crest

Ecrit par Marie du Crest , le Vendredi, 12 Janvier 2018. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

L’émission de Radio Clapas me devient familière avec son générique, le retour des voix de David Léon et de Marie Reverdy. « Une émission de théâtre, fabrique du sens ». « Une pièce, un auteur, une œuvre ». Aujourd’hui, en ce début décembre, il s’agira d’entendre la pièce de Jean Cagnard Quand toute la ville est sur le trottoir d’en face, éditée par Sabine Chevallier (Editions espaces 34). Je retrouve les blocs qui organisent l’émission.

Au début, la voix de l’auteur, vive et chaleureuse. La pièce a été écrite dans le cadre d’une rencontre de Jean Cagnard avec des résidents, des éducateurs dans un centre près d’Alès, spécialisé dans des séjours ouverts à des toxicomanes. Pour lui, au fond, ce qui est en jeu pour les malades c’est un combat contre la mort. Il a écrit selon ses propres termes une succession de tableaux les uns à côté des autres. Sabine Chevallier, son éditrice, témoigne à son tour de sa fidélité à son œuvre, depuis de nombreuses années.

PVC, « Plateau virtuel club », par Marie du Crest

Ecrit par Marie du Crest , le Jeudi, 07 Décembre 2017. , dans La Une CED, Les Chroniques

 

Radio Clapas 93.5 Montpellier, « Culture et Citoyenneté », propose en collaboration avec les Editions Espace 34 une série d’émissions autour d’un texte d’auteur de théâtre contemporain. Il s’agit de la retransmission d’un travail avec de jeunes comédiens de l’ENSAD à partir d’extraits de l’œuvre retenue, complétée par un entretien avec l’auteur.

PVC, « Plateau virtuel club », est animé par Marie Reverdy. La première émission (le 3 novembre 2017) est consacrée à Neverland de David Léon, publié en 2017. L’auteur ici se fait metteur en voix, conseillant les jeunes interprètes.

Voix blanche / voix noire

Je « podcaste » aujourd’hui. Désormais la radio se joue du temps : elle s’écoute en direct et se réécoute au gré de nos moments de liberté. C’était donc, il y a quelques jours, dans le studio de radio Clapas à Montpellier. Je l’ai déjà écrit ailleurs, la radio et le théâtre ont depuis longtemps entretenu des relations précieuses : la pièce radiophonique étant comme la création la plus remarquée de cette connivence. La radio et le théâtre sont affaire de voix, de textes.