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Articles taggés avec: du Crest Marie

Ode au recommencement, Jacques Ancet (2ème article)

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 07 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Théâtre

Ode au recommencement, Lettres Vives, 2013, 100 pages, 20,70 € . Ecrivain(s): Jacques Ancet

 

A l’occasion de la reprise d’Ode au recommencement (poème dansé) au Croiseur (Lyon) le 11 et 12 mai 2016, Jacques Ancet, spectateur de son texte : « Une chose de bouche, de chair, de mouvements, d’air, de sonorités où ne cesse de se chercher, se perdre, se retrouver l’irrésistible élan de cet inconnu qu’on appelle la vie ».

« Les canettes de couleur »

Le poème, l’ode se lisent, se disent, s’accompagnent de musique, s’entendent et s’écoutent. Gislaine Drahy (fondatrice de Théâtre Narration) découvrit les versets de Jacques Ancet, les lut, s’en fit une matière intime en les apprenant par cœur comme autant d’exercices spirituels. La lectrice redevint comédienne pour faire résonner, entendre « le bruit des syllabes frottées, le ressac des images de la phrase » comme le dirait l’auteur lui-même, sur le plateau.

La comédienne, le chorégraphe/danseur (Frédéric Cellé), et le musicien Alain Lamarche en firent un poème dansé.

Défaut de fabrication, Jérôme Richer

Ecrit par Marie du Crest , le Mercredi, 01 Juin 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Théâtre, Espaces 34

Défaut de fabrication, avril 2016, 60 pages, 13 € . Ecrivain(s): Jérôme Richer Edition: Espaces 34

 

« Une femme, un homme »


Défaut de fabrication fait partie d’un diptyque que J. Richer consacre au monde ouvrier. D’un côté, une pièce chorale, Nouveau monde, et de l’autre sur le versant de l’intimité d’un couple, Défaut de fabrication, pièce distribuée pour deux personnages : la Femme, l’Homme (p.8). Le texte se construit tout entier d’une part sur la parole en dialogues et en monologue (parties 1 et 2) et un effet de réel, à travers les très nombreuses et très détaillées didascalies descriptives comme notamment celle qui ouvre la pièce (p.9-10). Les trois premières phrases servent à caractériser le milieu social des personnages sans nom :

La cuisine d’un appartement HLM. Dans une tour. En périphérie d’une grande ville.

Médée, poème enragé, Jean-René Lemoine

Ecrit par Marie du Crest , le Jeudi, 26 Mai 2016. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Théâtre, Les solitaires intempestifs

Médée, poème enragé, 80 pages, 10 € . Ecrivain(s): Jean-René Lemoine Edition: Les solitaires intempestifs

 

« Médée(S) »

Il y a Iphigénie, la Sacrifiée (cf. le texte de JR Lemoine), Phèdre la Fatale, il y a Médée, l’infanticide, la fratricide, l’incestueuse, l’assassine, l’exilée. La SACRILEGE.

Médée, littérature depuis Homère et Euripide, Médée peinture, Médée cinéma, Médée musique. Médée pluriel de JR Lemoine, à la fois réécriture tragique, citation de l’auteur grec (récit du messager sur la mort de Créüse (p.40-41) mais aussi Médée d’opéra. Elle chante la partition de Tosca de Puccini, ses grands airs, « la notte è dolcissima » p.24, « o dolci baci o languide carezze » (p.31) ou « or gli perdono ! » (p.46) ou « svani per sempre il sogno moi d’amore » (p.36). Médée est héroïne wagnérienne : Iseult (p.19, p.45) ; Bruhild (p.45). Penthésilée d’un opéra de Dusapin. Mais sa voix se fond avec les paroles d’une célèbre chanson des Moody Blues, Night in white satin, qui est ici un leitmotiv au sens musical du terme, dès l’ouverture de la pièce, dans le prologue, et plus loin (p.23, p.40-1). Médée aussi souvenir shakespearien de Desdémone ou d’Ophélie (p.19).

Le monde me tue, collectif de pièces de théâtre, Espaces 34

Ecrit par Marie du Crest , le Jeudi, 19 Mai 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques, Théâtre

 

Le monde me tue, collectif de pièces de Cédric Bonfils, Marie Dilasser, Thibault Fayner, Samuel Gallet, Olivier Mouginot, Sabine Tamisier, Editions Espaces 34, 2007, 184 pages, 10 €

 

Trop compliqué pour toi, de Cédric Bonfils

 

OPUS 1 ou la Lumière et le Noir

Les élèves des écoles de cinéma achèvent leurs études assez souvent par la réalisation d’un court métrage, geste inaugural d’une œuvre en devenir. Les 6 élèves de l’ENSATT du département Ecriture dramatique de la toute première promotion de l’école, en 2007, proposèrent six pièces courtes à partir d’une citation donnée extraite d’Accatone de Pasolini : « Ou le monde me tue ou je tue le monde ! ». Les Editions Espaces 34 les ont éditées dans un seul volume intitulé Le monde me tue. Deux jeunes metteurs en scène de l’ENSATT (S. Delétang et G. Delaveau en assurèrent la création).

Les Lundis en Coulisse ou Lire le Théâtre, par Marie du Crest

Ecrit par Marie du Crest , le Mardi, 10 Mai 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Le lundi, les gens de théâtre font relâche ; ils peuvent ainsi appréhender autrement et ailleurs leur travail. Ainsi en 2002, Gislaine Drahy du Théâtre Narration à Lyon lance la belle idée des Lundis en Coulisse, reprise par François Rancillac au Théâtre de l’Aquarium (Cartoucherie de Vincennes), à Dijon et en Belgique.

Un lundi par mois donc, des comédiens, metteurs en scène se rencontrent pour une journée autour d’un hôte (auteur, éditeur, critique, membre d’un comité de lecture…) qui leur soumet un choix de pièces contemporaines qu’ils vont s’approprier en première lecture. Le protocole met en place selon les textes (distribués ou non distribués) un processus de lecture faisant correspondre comédiens et rôles ou voix multiples, parfois interchangeables, très présentes dans les écritures contemporaines. Ainsi les professionnels se rencontrent-ils hors de leur compagnie, se retrouvent, « s’expérimentent » autour d’œuvres d’une très grande diversité de forme et de propos.