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Articles taggés avec: Zaoui Amin

L’homme noir dans l’imaginaire musulman, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 20 Septembre 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Dans l’imaginaire musulman, le Noir est équivalent à l’esclave.

Les musulmans, à travers leur Histoire, étaient et ils le sont toujours, proie à la culture ségrégationniste et chauvine envers les Noirs ! Ce sentiment d’esclavagisme trouve ses racines chez les califes, les fkihs, les poètes et les petites gens… Cette culture est toujours vivante, transmise de génération en génération. Les chroniqueurs et les historiens musulmans, toutes sensibilités politiques ou religieuses confondues, ont rapporté des faits de califes et rois musulmans marqués par une conduite honteuse envers leurs sujets noirs africains. Cette gent humaine se vendait et s’achetait comme du bétail partout dans la terre d’islam (je n’évoque pas ici l’Histoire occidentale ou chrétienne, c’est une autre histoire envers la traite noire).

Dans la langue arabe, on trouve un riche lexique qui désigne les différentes catégories d’esclaves noirs : abd, mamlouk, khadim, ama, jariya, raqiq, ghoulam, zinj… Cette culture trouve sa place dans l’imaginaire populaire comme dans les réflexions d’élites musulmanes.

Harem du sultan : entre Orhan Pamuk et les nouveaux ottomans, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 30 Août 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

Nous Algériens, écrivains, historiens, chercheurs universitaires et même simples citoyens, nous traînons en nous, en héritage intellectuel, un complexe envers une vérité historique, qui est la colonisation turco-ottomane de l'Algérie (1515-1830). Dès qu'il s'agit d'évoquer le rapport colonisé-colonisateur pendant la période turco-ottomane dans notre pays, une crispation intellectuelle prend le dessus.

Il faut le dire, le dire clairement à nos élèves, à nos étudiants et à nos lecteurs que ce qui est appelé dans nos manuels scolaires, dans nos thèses universitaires, dans nos débats "présence ottomane en Algérie", était bel et bien "une colonisation".

Notre pays est passé d'une colonisation turco-ottomane à une autre, française. L'Algérie a vécu deux épreuves historiques consécutives : le mal de la colonisation orientale et celui de la colonisation occidentale. Notre peuple a goûté aux deux recettes ! Shawarma et Omelette !

Les pionniers : le pied déjà dans l’étrier !, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Lundi, 04 Juillet 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

 

Depuis 1949, l’année de la crise berbère, les voix libres n’ont pas cessé de crier haut et fort appelant à « la réhabilitation pure et simple de la langue amazighe dans son sol natal, sur les langues de ses enfants ».

Depuis cette date, des générations ont vu, ont vécu l’amertume politique et identitaire pour assurer l’avenir de cette langue. Au cours de cette période 1949-2016, beaucoup de voix nobles ont marqué l’histoire de la cause berbère.

Si quelques-unes ont été atténuées, d’autres n’ont jamais baissé ni les bras, ni les plumes, ni les cordes ! La langue tamazight a subi tous les malheurs de l’Histoire. La folklorisation. La marginalisation. La banalisation. L’effacement. Le dénigrement. L’accusation de trahison nationale.

Le bonheur par la lecture : En hommage à Tahar Djaout, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mardi, 14 Juin 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

« Quand je l’ai accueilli en invité dans mon émission télévisée Akwas, quelques mois avant son assassinat, Tahar Djaout était lui-même, courageux, artiste, visionnaire, lucide, transparent, passionné de la lecture… Merci Tahar Djaout tu ne mourras jamais. Merci Tahar on ne t’oubliera jamais. Salut l’ARTISTE ! »

La lecture est le sel de la vie.

Un bon écrivain est d’abord et avant tout un très bon lecteur. L’écriture en elle-même est un exercice continu de la lecture. Une autre lecture qui se fait en souffrance, dans la souffrance pour combattre la souffrance. Les écritures, peu importe le temps ou la langue d’origine, se communiquent entre elles à travers les lectures.

Un bon citoyen c’est d’abord et avant tout un lecteur ! Il n’y a pas de citoyenneté sans la lecture de plaisir, celle qui garantit et renforce la liberté. La lecture est le chemin vers la citoyenneté, vers le vivre ensemble, vers le bonheur partagé, le droit partagé, le devoir partagé, la patrie partagée et protégée !

Allah Akbar au pluriel 2ème partie - J’ai vu la lune carrée, par Amin Zaoui

Ecrit par Amin Zaoui , le Mercredi, 01 Juin 2016. , dans Chroniques régulières, La Une CED, Les Chroniques

 

…. Mon grand-père s’est plié à la magie de sa montre. L’œil sur les trois aiguilles pivotantes, ainsi ses prières sont ajustées aux mouvements de cet appareil qui fait tic-tac. Mais par un beau jour, la maudite montre est tombée en panne. Elle a trahi la ponctualité ! Mais Bilal le muezzin du village a continué ses appels à la prière !! Lui, Bilal, ne tombera jamais en panne, tout simplement parce que notre Bilal ne fait pas tic-tac !

J’ai un oncle qui travaille, comme beaucoup d’autres hommes du village, loin du pays, dans une usine, dans une ville froide, sur l’autre rive de la mer. De ma vie, je n’ai jamais vu une mer !! Cet oncle que j’aime beaucoup, que je préfère à mes cinq autres oncles, rentre chez lui une seule fois par an. Son absence dure onze mois lunaires, du deuxième jour de l’Aïd Es-saghir jusqu’à la nuit du doute qui précède le premier jour du mois de Ramadan suivant. Cet oncle, de toute sa vie, n’a vécu parmi les siens, dans sa famille, que les mois du carême, n’a connu des jours du village que les jours du jeûne. Cette-fois-ci mon oncle est rentré avec dans ses bagages une radio transistor !! Une radio qui fonctionne avec une pile plate sur laquelle est imprimée l’image d’un lion avec une grande gueule ouverte, rugissant, en colère !!