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Rencontre Philippe Chauché et Christian Laborde

Ecrit par Philippe Chauché , le Mercredi, 12 Juin 2019. , dans La Une CED, Entretiens, Les Dossiers

entre Pau et Avignon, les Pyrénées et le Ventoux, mai 2019

Philippe Chauché : Christian Laborde, d’où vient cette mémoire vive du Tour de France, de ses héros et de ses anonymes, des corps stylés, des cols et des échappées, qui sonnent chez vous, comme des Odyssées ? Comment est née cette passion ?

 

Christian Laborde : Elle vient de mon enfance, de la cuisine de mon enfance : la toile cirée, les verres Duralex, la bouteille de rouge, et mon père qui me raconte les exploits des héros du Tour, Vietto, Gaul, Lazaridès… Mon père était un fabuleux conteur. Et les héros dont il me parlait durant l’hiver, je les voyais passer devant moi, en juillet, dans les lacets du Tourmalet. Ça a commencé là, ça a commencé comme ça.

 

Ph. Chauché : Quand on évoque le Tour de France, on pense immédiatement aux Pyrénées, comme si cette chaîne de montagnes était née pour le vélo ?

Reprenons les chemins d’ici, Arnaud Le Vac (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 07 Juin 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie, Editions du Cygne

Reprenons les chemins d’ici, mars 2019, 72 pages, 11 € . Ecrivain(s): Arnaud Le Vac Edition: Editions du Cygne

 

« Etre au rythme de l’eau

épandant ses flots

en tous sens, entourant,

cernant la ville en son cœur ».

 

Après On ne part pas, publié il y a deux ans, Arnaud Le Vac revient avec un nouveau livre, joliment baptisé Reprenons les chemins d’ici, et inspiré d’Arthur Rimbaud – J’ai tendu des cordes de clocher à clocher ; des guirlandes de fenêtre à fenêtre ; des chaînes d’or d’étoile à étoile, et je danse (1). Et à la manière de Michel de Montaigne, sème des fleurs : de courts poèmes racés, des visions – Un pont, puis un autre pont, et tout à coup devant soi : les canaux sans fin, à l’infini –, des évidences partagées, Quelques cafés, librairies et jardins ; nous rions et c’est mérité. Trop ? Jamais assez – et un grand principe qui le conduit, la liberté nous oblige à la légèreté, ce qui évite le bavardage.

Jusqu’à présent je suis en chemin Carnets 2016-2018, Pascal Boulanger (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Mardi, 28 Mai 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Poésie

Jusqu’à présent je suis en chemin Carnets 2016-2018, Librairie Editions Tituli, janvier 2019, 188 pages, 16 € . Ecrivain(s): Pascal Boulanger

 

 

« Aragon a été rimbaldien : Je ressentais vivement l’espoir de toucher à une serrure de l’univers : si le pêne allait tout à coup glisser. Rimbaud : J’ai seul la clé de cette parade sauvage. Et puis Aragon a renoncé, il est tombé dans les bras de maman Triolet et du Parti communiste (à l’inverse Artaud n’a jamais cédé, mais au prix de la folie) ».

Les chemins de Pascal Boulanger ne sont jamais de charmants layons ombragés et odorants, il goûte plus profondément les sentiers escarpés, les chemins caillouteux où à chaque pas on risque la chute. Les à-pics, les falaises, l’océan en furie au pied du tombeau de Chateaubriand. Il s’y aventure sans complaisance, comme il s’aventure sur les plages près de chez lui en Bretagne, écrire c’est aussi entendre le silence du vieil océan.

Pierre Bonnard, Au fil des jours, Agendas 1927-1946, Céline Chicha-Castex, Alain Lévêque, Véronique Serrano (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 24 Mai 2019. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Arts, L'Atelier Contemporain

Pierre Bonnard, Au fil des jours, Agendas 1927-1946, Céline Chicha-Castex, Alain Lévêque, Véronique Serrano, avril 2019, 280 p. Edition: L'Atelier Contemporain

 

« Bonnard remplissait ses agendas comme des carnets de notes et de croquis, les ayant toujours à portée de main pour saisir un motif sur le vif, poursuivre une recherche graphique ou écrire une pensée, à côté d’annotations triviales de la vie de tous les jours », Céline Chicha-Castex, Les agendas de Bonnard.

« Le dessin c’est la sensation. La couleur, c’est le raisonnement », Pierre Bonnard, Observations sur la peinture.

Nous sommes en 1927, le 3 octobre, le peintre va avoir 60 ans, il a acheté Le Bosquet au Cannet, ce sera sa maison et c’est aujourd’hui son musée. Il peint, il dessine, et tient son agenda, on y lit : « beau temps doux très beau paysage bleu du port. Couleur – lumière – couleur – couleur ». Tout est là, toute peinture peut advenir : le ciel, le port, la lumière, les couleurs seront au rendez-vous, le peintre est doté d’une vue sur-aiguisée, il voit cette lumière, qui demain, loin du motif, sera sa lumière unique, ses lumières.

Plaisirs, Dominique Rolin / Une conversation infinie, Philippe Sollers, Josyane Savigneau (par Philippe Chauché)

Ecrit par Philippe Chauché , le Vendredi, 17 Mai 2019. , dans La Une CED, Les Chroniques, Les Livres

 

Plaisirs suivi de Messages secrets, Entretiens avec Patricia Boyer de Latour, Dominique Rolin, Gallimard, L’Infini, avril 2019, 344 pages, 21,50 €

Une conversation infinie, Philippe Sollers, Josyane Savigneau, Bayard, janvier 2019, 141 pages, 17,90 €

 

« Patricia Boyer de Latour : Besoin de silence, dites-vous…

Dominique Rolin : Oui, vivre pour moi, c’est considérer le silence comme le matériau premier de l’atmosphère. Je peux rester silencieuse très longtemps. C’était comme ça du temps de Bernard, c’est comme ça aussi avec Jim. Nous pouvons rester des heures sans parler. A Venise, nous pouvons travailler en nous tournant le dos, sans nous voir, tout en ressentant la force magnétique du silence qui est là. Le silence est offert à tout individu, mais beaucoup le négligent sans se rendre compte de cette merveille » (Plaisirs).