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Les Livres

Le goût de Berlin, Kristel Le Pollotec

Ecrit par Philippe Leuckx , le Lundi, 26 Février 2018. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Récits, Mercure de France

Le goût de Berlin, octobre 2017, 130 pages, 8 € . Ecrivain(s): Kristel Le Pollotec Edition: Mercure de France

 

Dans le droit fil de la collection qui tire ses atouts d’un choix expert de textes, qui puissent restituer une ville dans son parcours historique et culturel, d’écrivains et de témoins de premier ordre, voilà Berlin.

Berlin est bien la ville de toutes les mutations, et quoi de commun entre la capitale de l’empire et celle d’aujourd’hui, après la réunification des deux Allemagne ? Quand on sait qu’elle s’est développée d’une manière personnelle, qu’elle a été toutes époques confondues le symbole de diverses générations, qu’elle fut parfois le laboratoire d’expérimentations culturelles, qu’elle fut, dans sa dernière période, le lieu et la lie de tous les dangers, entre 33 et 89, passant du nazisme à sa division en secteurs d’occupation, traversant guerre froide, connaissant les problèmes de ségrégation violente (la question du Mur…) et la renaissance, quand le mot liberté fleurit de nouveau, basculant les pires époques de son histoire.

L’auteur s’aide de grands textes pour illustrer, évoquer, restituer les diverses formes que Berlin a pu adopter au fil du temps.

Les Nouveaux Mondes, Livre III, Sylvie Ferrando

Ecrit par Martine L. Petauton , le Lundi, 26 Février 2018. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Edilivre

Les Nouveaux Mondes, Livre III, août 2017, 123 pages, 12,50 € . Ecrivain(s): Sylvie Ferrando Edition: Edilivre

 

Suite des Nouveaux mondes I et II, recensés par la CL :

http://www.lacauselitteraire.fr/les-nouveaux-mondes-sylvie-ferrando

Retour en pays des Chasseneuil / Ramier, et dans la droite ligne des premiers opus, voyages – maître mot chez S. Ferrando, de Paris, beaux quartiers, en Normandie, la très chère, aux bouts du monde, là, asiatiques ou moyen orientaux, sans oublier – sans surtout oublier ! ces voyages à l’intérieur des gens, leurs paysages, plus changeants, plus troubles que tous les cieux de Normandie réunis…

Nous voici là, en compagnie d’Elsa, la toute jeunette, fille de cette étonnante Mathilde, qui nous avait guidés dans les livres précédents, petite-fille de l’attachante Marie ; comme une perle de plus dans un collier de femmes, dont les itinéraires, sonnent, feutrés, bien élevés en surface, et dont l’énergie, celle qui est vitale, a quelque chose des rivières souterraines.

C’était mieux avant !, Michel Serres

Ecrit par Jeanne Ferron-Veillard , le Lundi, 26 Février 2018. , dans Les Livres, Critiques, Essais, La Une Livres, Le Pommier éditions

C’était mieux avant !, août 2017, 96 pages, 5 € . Ecrivain(s): Michel Serres Edition: Le Pommier éditions

 

Le prochain qui nous dira : « C’était mieux avant ! »

Nous entendrons : « J’étais mieux avant ! »

Écoutons plutôt l’un d’entre nous, et pas des moindres, l’optimiste penseur, l’inventeur heureux, ce regardeur d’immensité nous parler d’un immense sans barrières. Avec la passion qui le caractérise. Pour notre salut et notre longévité. Les livres comme autant de miracles. Pour notre plaisir.

Ne désespérons plus surtout !

Il y aurait des phosphorescences un peu partout pour éclairer, non pas la nuit entière mais les nôtres, nos petites nuits, clamer que notre époque est grande et belle, non pas transparente mais lumineuse en chacun de nous. Nous devrions vivre plus longtemps pour pouvoir imaginer d’autres formes, inventer d’autres sources, nourrir d’autres modèles. Créer d’autres possibles. Il en va de notre survie collective.

En route vers Okhotsk, Eleonore Frey

Ecrit par Marc Ossorguine , le Vendredi, 16 Février 2018. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Langue allemande, Roman, Quidam Editeur

En route vers Okhotsk, février 2018, trad. allemand, Camille Luscher (Unterweg nach Okhotsk, 2014, Engeler Verlag), 152 pages, 16 € . Ecrivain(s): Eleonore Frey Edition: Quidam Editeur

 

Peur de regarder la vérité en face. Parce que tu crois que la vérité existe ? demande-t-elle oubliant pour un instant de quoi est faite cette vérité-là. Ça ne te ressemble pas : toi et la vérité ! La vérité, peut-être pas, mais des vérités, si, rétorque-t-il. Autant que tu veux. A chaque jour sa nouvelle vérité jusqu’au Jugement Dernier.

La Sibérie et les terres extrêmes du continent, quelque part au bord des glaces, rares sont ceux qui y ont mis les pieds. Pour autant, l’imaginaire sur ces espaces perdus, désolés, est souvent des plus forts, occupant l’espace frontière entre la réalité, l’imaginaire et le rêve. Un rêve qui peut prendre des allures de cauchemar mais qui n’en est pas moins un rêve, avec ses ambiguïtés et ses énigmes. Il y a ainsi, quelque part vers les limites de la terre et de l’eau, de la lumière et de la nuit, de la civilisation et du néant, les rives de la mer d’Okhotsk, quelque part entre l’Alaska et le Japon, ces terres que l’on place aux deux extrémités de nos mappemondes, dans la marge que l’on oublie entre l’extrême est et l’extrême ouest.

Bouche creusée, Valérie Cibot

Ecrit par Yann Suty , le Vendredi, 16 Février 2018. , dans Les Livres, Critiques, La Une Livres, Roman, Inculte

Bouche creusée, janvier 2018, 128 pages, 14,90 € . Ecrivain(s): Valérie Cibot Edition: Inculte

 

Elle court, et même parfois très vite. Elle s’infiltre partout et se trouve tout de suite à son aise. Dans les maisons, dans les salons de coiffure et dans les boulangeries. Elle est de toutes les conversations. Elle devient de plus en plus forte et bourdonne dans toutes les oreilles. Elle élargit son répertoire. Elle sait aussi faire mal. Elle blesse. Elle tue. Ou bien, elle pousse quelqu’un à manger de la terre, bouchée après bouchée.

Un homme qui mange de la terre, qui se met l’une après l’autre des poignées dans la bouche : c’est par cette image très forte que commence le premier roman de Valérie Cibot. Pourquoi l’apiculteur se livre-t-il à ce geste désespéré ? Parce qu’elle l’a détruit. Qui est « elle » ? La rumeur. La rumeur qui dit qu’il aurait été un peu trop proche d’un étranger. Les commérages se sont transformés en une hystérie collective, la violence s’est déchaînée. L’apiculteur n’en peut plus.