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La Une Livres

Le tigre blanc, Aravind Adiga

Ecrit par Patryck Froissart , le Mercredi, 16 Octobre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Asie, Roman, 10/18

Le tigre blanc (The White Tiger), traduit de l’anglais par Annick le Goyat, 318 pages, 8,40 € . Ecrivain(s): Aravind Adiga Edition: 10/18

 

Balram, comme des millions de ses congénères, est né dans les Ténèbres, où règne la loi de la jungle, celle du plus fort.

Le plus fort, dans ces mondes obscurs, est le fils du plus fort, et son fils sera un jour, à son tour, le plus fort.

Parce que dans les Ténèbres, on est seigneur ou esclave, de naissance, de père en fils, depuis toujours, et pour toujours.

Balram est condamné, car telle est sa destinée, à vivre en esclave, à laver les pieds de ses maîtres, à accourir, l’échine courbée, à chacun de leurs impérieux appels, à ramper devant eux, et à les remercier d’avoir la bonté de les maltraiter…

Il peut arriver, exception confirmant la règle, que dans cet appareil fatal, dans ce broyeur infernal, s’introduise un humble grain de sable qui en perturbe le cours.

Arizona Tom, Norman Ginzberg

Ecrit par Catherine Dutigny/Elsa , le Lundi, 14 Octobre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Roman, La rentrée littéraire, Héloïse D'Ormesson

Arizona Tom, août 2013, 224 p. 17 € . Ecrivain(s): Norman Ginzberg Edition: Héloïse D'Ormesson

« À Brewsterville, les distractions sont rares. /…/ Ce n’est pas moi qui m’en plaindrais. Moins il s’en passe mieux je me porte. Je suis le shérif de ce bled. Un shérif placide et discret, ni bégueule ni fiérot. Pas un de ces paltoquets qui bombent le torse devant les voleurs de poules, une main sur l’étoile, l’autre sur la crosse de leur colt. Je suis shérif comme d’autres sont putains ou croquemorts, parce qu’il en faut ».


Ocean Miller, alias Ocean Meier, fils de juifs immigrés venus chercher fortune en Amérique après avoir fui Hambourg où ils ne vivaient que dans la malédiction, la misère et le mépris, se livre au soir de son existence au jeu des confidences. Une vie sans grande étoffe, souvent marquée par la poisse, jusqu’à ce poste de shérif dans ce trou perdu d’Arizona aux limites du désert de Mojave. Entre deux rasades de bourbon, il se remémore… les petit boulots d’avant, les succès faciles auprès des femmes, l’engagement dans l’Union pendant la guerre de Sécession aux côtés du général Chamberlain, le poste d’adjoint d’un marshal dans le Kansas, la traque aux voleurs de bétail, les amitiés trahies et au bout de la route, ni épouse, ni enfants, ni même un toit, dans ce bled où il ne se passe rien ou presque. Sauf le mercredi 8 juin 1883, où le chemin du shérif croise dans le désert celui d’un gamin sourd-muet, Tom, tirant au bout d’une corde un homme-tronc.

La bobine de Ruhmkorff suivi de Sexe et tremblements, Pierre Meunier

Ecrit par Marie du Crest , le Lundi, 14 Octobre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Théâtre, Les solitaires intempestifs

La bobine de Ruhmkorff suivi de Sexe et tremblements, octobre 2013, 80 p. 13 € . Ecrivain(s): Pierre Meunier Edition: Les solitaires intempestifs

Sex last night


Le dernier volume de Pierre Meunier publié aux Solitaires Intempestifs regroupe trois textes. Le premier, Introduction verbale sexe et géopolitique, est une manière de courte préface enjouée qui détourne les codes d’un article de science politique, les codes rhétoriques de la dissertation en plusieurs parties : « primo, deuxio, tertio » p.5 et 6, ou sa terminologie latine : « visus, allocutio, tactus, osculum et coitus » de la p.5 à la p.7. Il y est question de l’analogie entre la diplomatie entre deux pays et la relation charnelle entre deux êtres. Le troisième et dernier texte, au titre « nothombien » mais sans le Japon, Sexe et tremblements, est un dossier préparatoire ou mieux encore « laboratoire » qui précède la création de la Bobine de Ruhmkorff. En effet, certaines parties sont reprises dans la version définitive et d’autres constituent des « passerelles » entre Sexamor créé en 2009 avec Nadège Prugnard, spectacle où il était déjà question de « soulever la question du sexe » comme « Le trou » p.43 ou « Début » p.45 et la Bobine de Ruhmkorff. Dans ce texte, l’écriture se donne comme recherche de l’épure, du fragment poétique humoristique : monostiche en hésasyllabe, p.68 :

AutoGRObiaphie, Pierre Dupuis

Ecrit par Patryck Froissart , le Samedi, 12 Octobre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Biographie

AutoGRObiaphie, Editions Racine et Icare, juillet 2013, 130 pages, 9,90 € . Ecrivain(s): Pierre Dupuis

 

 

L’auteur est-il obèse ? Il l’écrit, tout en déclarant immédiatement qu’il n’en fait jamais mention dans ses écrits…

Je ne parle jamais de mon obésité dans mes nouvelles, pourtant elle est là, partout, larvée, prête à jaillir.

En souffre-t-il ? Il le dit aussi, une fois pour toutes, en avant-propos. Point final ?

C’est ma blessure.

Et voici qu’elle s’expose, cette obésité, qu’elle s’impose, qu’elle explose dans le titre, en gros et en gras.

« autoGRObiaphie »

Fin du monde, Jakob van Hoddis

Ecrit par Didier Ayres , le Samedi, 12 Octobre 2013. , dans La Une Livres, Les Livres, Critiques, Langue allemande, Poésie, Arfuyen

Fin du monde, trad. (Allemand) J.-F. Eynard, septembre 2013 . Ecrivain(s): Jakob van Hoddis Edition: Arfuyen

 

Jakob van Hoddis

Le montage symbolique

 

Comme il faut souvent se garder de l’anecdote pour expliquer en quoi un texte est fort ou touchant, et que cependant on ne peut pas détacher la lecture d’un faisceau de faits, d’autres lectures en cours et tout simplement de la connaissance des arts, je vais essayer de trouver un juste milieu. Le dernier livre de la collection Neige chez Arfuyen est exemplaire à ce sujet car il est le témoignage vif et presque neuf d’un poète peu connu ici, d’expression allemande, et que l’on peut rapporter sans trop d’erreur, à mon sens, au mouvement de l’expressionnisme du début du siècle. Ce livre donc a pris sa compagnie auprès de moi au milieu de la découverte du premier film d’Eisenstein, et de la proximité de cet art majeur du cinéma russe de l’entre-deux guerres, dont je m’expliquerai tout à l’heure.